Tesla Semi

L’industrie du transport routier va bientôt en apprendre beaucoup plus sur le Semi de Tesla. Le camion électrique, révolutionnaire selon la marque, va-t-il être à la hauteur ?

PepsiCo a confirmé mercredi dernier qu’elle ferait participer cette année au moins un des Tesla Semi qu’elle exploite à un évènement Run on Less. Organisé par le NACFE (Conseil Nord-Américain sur l’Efficience du Fret) chaque année impaire, ce dernier suivra les opérations de gros camions électriques de différents constructeurs pendant trois semaines à partir du 11 septembre. Geotab, une société de télémétrie spécialisée d’Oakville, en Ontario, collectera alors des données directement depuis les camions pour que le Conseil les publie quotidiennement sur son site internet.

“Nous sommes vraiment ravis de participer à cet évènement pour permettre à l’industrie d’avoir accès aux informations et aux enseignements que nous obtenons en utilisant ces véhicules”, a déclaré Amanda DeVoe, directrice de la durabilité et de la technologie de la division Frito-Lay Amérique du Nord de PepsiCo. “Nous allons les utiliser à fond, nous voulons vraiment démontrer les capacités du Semi à nos équipes et ce qu’il vaut par rapport à ses homologues à combustion interne de classe 8”.

Le continent nord-américain se repose sur une classification de ses camions par le poids total autorisé en charge et qui compte 8 catégories. La dernière rassemble les engins pouvant atteindre entre 33 001 et 80 000 livres, soit entre 14 969 et 36 287 kg. DeVoe a déclaré que le camion fonctionnerait avec une charge utile maximale et parcourrait jusqu’à 800 km d’une traite pendant l’événement.

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“Avoir Tesla est un grand événement”, a déclaré Mike Roeth, directeur général du NACFE. Bien que les entreprises de fret et les gestionnaires de flotte examineront les données de tous les camions électriques de l’événement, le Semi va en effet attirer toutes les attentions pour plusieurs raisons, étant un nouveau venu, en provenance d’une marque ayant été déjà particulièrement disruptive dans l’industrie automobile, et avec si peu de données réelles publiées jusqu’à maintenant.

Tesla s’est en effet contenté jusqu’ici du strict minimum sur les capacités de son Semi, déclarant sur son site web que son autonomie va de 480 à 800 km, qu’il peut être chargé jusqu’à 80 % en 30 minutes et peut faire économiser 200 000 dollars (environ 181 000 €) de frais de carburant sur trois ans d’exploitation. De son côté, PepsiCo, qui en attend 100 unités cette année, n’a fourni jusqu’à présent que des détails épars sur sa propre expérience sur les 21 premiers exemplaires qu’elle a reçus. On devait se contenter jusque-là d’une vidéo accélérée d’un trajet de huit heures depuis l’usine Tesla de Fremont, en Californie, vers une usine de mise en bouteille de PepsiCo à San Diego publiée en novembre dernier.

Tesla affirme que le Semi était chargé à son maximum et a parcouru les 800 km du trajet sur une charge en commençant avec 97 % et en terminant à 4 % de batterie. Selon le constructeur américain, le Semi, dans une circulation normale, consommerait moins de 105 kWh/100 km en moyenne, ce qui serait un exploit impressionnant si c’était confirmé.

La distance parcourue, l’effet de la vitesse et de la charge sur l’autonomie et les conditions météorologiques, y compris la vitesse du vent, que les véhicules rencontreront, feront partie des données que Run on Less collectera et rendra publics.

Mais il n’y aura évidemment pas que Tesla. Des opérateurs de Nikola, Freightliner, Volvo et d’autres ont aussi inscrit des camions électriques à l’événement qui permettra ainsi aussi des comparaisons directes entre les modèles de ces différentes marques.

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