
Selon un article publié ce lundi 12 janvier par le quotidien Les Echos, les chances de développement de la technologie Hybrid Air sont désormais infimes, faute de soutien pour le projet en interne.
Présenté en grande pompe par le constructeur en 2011, la technologie Hybrid Air était annoncée comme une révolution dans le monde automobile et devait permettre à PSA de renouer avec la croissance, notamment à l’international.
Malheureusement, quatre ans après, PSA n’a toujours pas commercialisé sa technologie, faute de partenaires pour partager les coûts de son développement estimés à 500 millions d’euros. Aujourd’hui, c’est la motivation même du groupe qui est remise en cause par Les Echos…
Changement d’orientation
Si Philippe Varin, l’ancien patron du groupe, avait largement plebiscité le lancement de l’Hybrid Air, son remplaçant, Carlos Tavares, semble moins enclin au développement de la technologie, préférant orienter les travaux du groupe vers le plug-in essence (voir notre article), une technologie à la fois plus « traditionnelle » et moins chère à développer.
Surtout, il s’agit pour PSA de réduire les risques liés au lancement d’une technologie totalement nouvelle. « Il faut avoir les reins solides. N’oublions pas que Toyota a mis 10 ans pour arriver au cap du million de voitures hybrides vendues… » précise Christian Mecker, ancien cadre PSA, aux Echos.
Départ de Karim Mokaddem
Il était le « papa » de la technologie Hybrid Air, Karim Mokaddem, que nous avions pu interviewer en mars dernier à Genève (voir notre article), a quitté PSA fin septembre pour rejoindre un fond d’investissement technologique.
Les « troupes se sont étiolées » souligne les Echos, rapportant l’absence de soutien en interne pour tenter de « vendre » la technologie aux partenaires. « Les Chinois étaient intéressés, et cela aurait pu aboutir. Mais quand vous n’avez pas le plein soutien en interne, c’est compliqué d’aller au bout » estime un proche du dossier cité par Les Echos.
Quoi qu’il en soit, la technologie Hybrid Air semble bien partie pour finir aux oubliettes… Reste à attendre une confirmation officielle de PSA, qui devait se prononcer sur l’avenir de cette technologie au cours du premier semestre…
Et pendant ce temps on parle de STEP à air comprimé dans les bâtiments : http://www.lemoniteur.fr/article/de-l-air-comprime-pour-rendre-les-batiments-producteurs-et-stockeurs-d-energie-28961406?28961399=28961389#28961399
L’article est intéressant puisqu’il parle de :
– rendement de compression passé de 40 à 70 % grâce à une avancée technologique,
– stockage dans les vides de construction.
Je suis perplexe car l’énergie accumulée ne provient que des phases de freinage qui précèdent un redémarrage gourmand en énergie pour vaincre l’inertie.
Rouler presqu’en permanence avec cette énergie sans consommer de carburant me semble relever du mouvement perpétuel.
En roulement continu hors ville il n’y a plus qu’un poids supplémentaire à traîner.
Pas très attirant !
Je ne sais pas si PSA va produire un véhicule électrique avec ou sans Rex pour autant. PSA reste officiellement associé à TOTAL. D’un autre coté la Nissan Leaf, la Renault Zoé, la VW Golf EV, la BMW i3, la Tesla Model S, sont autant de véhicules électriques qui commencent à rendre l’absence de PSA de plus en plus fragrante. Sur le long terme ils devront choisir leur avenir, mais pour l’instant c’est vraiment le Baldwin Locomotive Works ou le Kodak du coin. Pas de sortie de son giron ou trop tard et pas assez vite.
@COOK Pierre : les N foirages en R&D de PSA
Chercheur (en R&D, en projets, en idées etc.) chez PSA ou ailleurs ne signifie pas « trouveurs »
le taux de pertes et de projets abandonnés est tout simplement gigantesque.
Le livre sur Steve Jobs apporte un aperçu des coûts et pertes énormes en R&D : nombre de projets ne sont pas viables pour X raisons différentes. Evidemment, quand on est en plein dedans comme Jean Pierre , c’est un peu comme quand on travaille dans un garage : on ne voit que des bagnoles en panne. Là on voit la quasi totalité des projets pointus partir à la poubelle. C’est normal et c’est pareil partout. Y compris dans ma propre boite où 50% des développements partent à la poubelle.
Ce qui compte c’est d’en tirer les leçons (des échecs) ou des produits / savoir faire intermédiaires. Chez moi, un boitier conçu pour piloter des chaudières en télé relevé (un échec, 0 de vendu ) est devenu un contrôleur de communication Google / Facebook (5 à 15 livraisons par mois) Aucun rapport avec le projet d’origine ! Mais on a ré utilisé ce savoir faire.
Sérendipité: google le mot t tu comprendras
J’ai moi même quitté PSA et le monde de l’auto après cet énièm foirage…
Enfin, cela a fait « pschittt ».
Différence avec le Concorde: ce dernier a très bien fonctionné, car il était conçu génialement. Certes un peu cher et pas du tout écolo à exploiter, mais bien quand même. Alors que l’hy-air, c’était que de la poudre aux yeux, une version « look plus sérieux car de chez PSA » de la foutaise du bien connu vendeur de véhicule virtuels à air comprimé qui a déjà plumé un certain nombre d’investisseurs qui ont sans doute des connaissances financières, mais pas la moindre idée des bases de la physique. Cette physique dont les lois sont dures, mais nécessairement respectables, fait que ça ne peut pas marcher.
Troquer un Concorde probablement probablement invendable, peu évolutif et coûteux et risqué contre un investissement dans une technologie mure mais laissant encore de nombreuses opportunités d’innovations comme un hy / essence (voir les innovations de Renault dans un domaine que tout le monde croyait labouré par Toyota)
sage décision