L'Audi e-tron produit dans l'usine de Bruxelles, en Belgique

Pressée par le durcissement des normes d’émissions de CO2, l’Europe engage désormais plus d’argent que la Chine dans la transition vers la mobilité électrique.

Entre 2018 et 2019, les sommes investies pour le véhicule électrique en Europe ont explosé de 3,2 à 60 milliards d’euros. A l’inverse, la Chine est passée de 21,7 à 17,1 milliards d’euros sur la même période. Ces données, publiées par l’ONG Transport & Environnement, compilent l’ensemble des fonds publics et privés engagés en faveur du développement de la voiture à batterie. Lancement de nouveaux modèles électriques, conversion des lignes de production, projets d’usines de batteries : le vieux-continent serait donc aujourd’hui plus actif que la Chine. « Il y a quelques années, l’Europe était nulle part dans la course vers la suprématie des VE » rappelle Saul Lopez, responsable de mobilité électrique de l’ONG.

Contraints par des normes d’émissions de CO2 toujours plus sévères, les constructeurs européens investissent massivement. A l’image de Volkswagen, qui représente la majorité des sommes engagées. Mais pas seulement : l’arrivée de Tesla avec sa future gigafactory berlinoise dope les chiffres, de même que les nombreuses annonces de fonds publics destinés aux projets d’usines de batteries.

Selon Transport & Environnement, cette dynamique ne devrait pas être affectée par la crise liée à la pandémie de Coronavirus. « Le Covid a provoqué une tragédie humaine et des troubles économiques. Mais l’UE et les gouvernements peuvent utiliser la reprise pour émerger avec une économie plus saine et plus verte qui renforce sa stratégie industrielle en matière de VE et créer des milliers d’emplois » explique le cadre de T&E.