Les nouvelles ne sont pas bonne du côté d'Aachen, au siège de la startup e.Go Mobile. Le jeune constructeur a déposé auprès du tribunal une demande de concordat préventif. Cette procédure de sauvegarde lui permet de maintenir son activité tout en négociant avec ses créanciers. La décision intervient après que l'investisseur chinois avec lequel la startup avait conclu une joint-venture, ait annoncé son retrait en justifiant celui-ci par la crise du coronavirus.

Le tribunal a déjà fait droit à la demande et nommé un administrateur provisoire. En outre, M. Paul Fink du cabinet d’avocats FRH, spécialisé  en restructuration d’entreprises, a été désigné  pour accompagner et compléter le conseil d’administration. Celui-ci devra maintenant soumettre un plan de redressement.

«Nos investisseurs stratégiques nous ont apporté un soutien solide jusqu’à présent et nous ont permis d’être la seule startup européenne à produire une voiture électrique de série. Mais maintenant, ils ont naturellement d’autres priorités », déclare Günther Schuh le fondateur et PDG de l’entreprise. Il y a quelques semaines à peine, il expliquait être intéressé par le rachat des installations de production de StreetScooter. Cette filiale de la Deutsche Post qui fabrique et commercialise un utilitaire léger électrique, avait en effet annoncé vouloir mettre fin à ses activité à la fin de cette année.

Les finances d’e.Go Mobile semblaient aussi être à nouveau sous contrôle. A la mi-janvier, Gunther Schuh annonçait la conclusion d’un partenariat avec un investisseur chinois anonyme, l’objectif étant de construire dans l’Empire du milieu une version chinoise de la petite citadine électrique allemande. “Les contrats sont signés mais l’argent n’a pas encore été transféré” nous avait alors confié le patron d’e.Go Mobile.

Depuis lors la crise du COVID-19 s’est propagée à travers la planète. Tout comme les grands acteurs du marché, e.GO peut difficilement s’en prémunir. Les défis et les autres obstacles auxquels la startup a dû faire face dans un passé récent ne lui facilitent certainement pas la tâche.

Proposée au tarif de base de 17.900 euros, la Life est une des voitures électriques les moins chères sur le marché européen. Mais depuis le lancement officiel de la production en juillet 2018, l’entreprise a accumulé les déboires. Alors qu’il était initialement question d’une production annuelle de 20.000 voitures par an, des problèmes d’homologation et de retards dans les fournitures de certains équipements ont repoussé la livraison des premiers véhicules. Le 500e exemplaire n’est sorti des lignes d’assemblage que fin décembre 2019. Et dans un interview accordé fin janvier au Rheinische Post, Schuh admettait qu’à ce moment, seuls 526 véhicules avaient été produits.