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Avec plusieurs Hyundai Kona, Didier a d’abord connu la satisfaction de rouler en électrique avec des modèles en configuration traction. Depuis qu’il est passé à un Kia EV6, il ressent : « Rouler en propulsion, c’est quand même autre chose ! ».
Depuis des dizaines d’années, les adeptes des deux clans — traction ou propulsion — alignent les arguments pour expliquer leur préférence pour l’une ou l’autre de ces configurations. Il est vrai que, pour maximiser le confort des occupants à bord et la tenue de route, on ne devrait pas aborder de la même manière les courbes et les ronds-points.
Lorsque le véhicule est entraîné par les roues avant, il a tendance à être sous-vireur, c’est-à-dire à vouloir élargir le virage. C’est pourquoi, en conduite dynamique avec une voiture thermique ainsi dotée, il est déjà préférable de suivre le tournant en mode roues libres (pied droit levé) une fois qu’on est dedans pour éviter de trop ressentir le transfert de masse et d’aller tout droit en cas de perte d’adhérence. On relance alors une fois que l’on a redressé ou presque.
À l’inverse, quand l’engin est animé par l’arrière, accélérer dans un virage va le rendre survireur, accentuant le mouvement vers l’intérieur. Doser les gaz juste ce qu’il faut à partir du point de corde va aider à sortir potentiellement un peu plus vite du virage en ressentant moins le transfert de masse. Surtout si l’on accompagne cela de petits va-et-vient rapides gauche-droite. Mais là, même si sur un circuit ce serait encore différent, on est déjà davantage dans le pilotage que la conduite.
Majoritairement, les conducteurs ne s’amusent pas à adopter un comportement particulier pour réduire le transfert de masse dans les courbes. Il suffit de rouler à une allure moindre pour que tout se passe bien tant que les routes ne sont pas glissantes. Les aides à la conduite vont d’ailleurs gommer une bonne partie des risques.
Toutefois, avec des couples plus élevés, les voitures électriques peuvent surprendre, voire inquiéter. En accélérant trop fort sur une BMW i3 (propulsion), on va vite sentir que le train avant devient presque dangereusement trop léger. Des lecteurs rapportent aussi une sensation de louvoiement sur le Kia Niro EV et le Hyundai Kona électrique (traction) en déboîtant pour dépasser.
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Témoignage : après 5 Porsche, Jérôme est très satisfait de son Nissan AriyaDidier, 59 ans, ressent très bien la différence entre les deux mondes. Au niveau du foyer, une habitude a longtemps été entretenue : « Ma femme et moi avons eu simultanément des voitures de la même marque voire du même modèle. Ainsi Fiat 500 et 500L, Volkswagen Touareg et Touran, deux Renault Espace. Avant de passer à l’électrique, nous avions des Opel Mokka et Adam, toutes les deux en boîte automatique. Des voitures entraînées par les roues avant, nous en avons donc eues toute une liste ».
La petite habitude prise par le foyer a d’abord été prolongée en passant à l’électrique : « Nous avons pris à peu près au même moment deux Hyundai Kona en location sur 24 mois, l’un dans son bleu métallisé de série, l’autre en rouge sur option pour les différencier. C’est la seule entorse que nous avons faite au modèle d’entrée de gamme à batterie 39 kWh. J’avais le rouge et Madame le bleu, mais ils étaient totalement interchangeables. Nous leur avions donné le surnom de ‘tapis volants en raison de leur confort et du silence’ ».


Premier objectif : « réduire notre charge financière » : « En adoptant l’électrique, nous avons réalisé dès le premier kilomètre des économies sur tous les postes : loyer avec des contrats identiques et sans apport, assurance, et, surtout, en énergie. Tout était moins cher. Habitant en pavillon avec un grand garage deux places, la problématique de la recharge à domicile était inexistante ».
Dans la décision d’abandonner le thermique en 2020, il y avait un autre critère aussi : « C’était l’agrément de conduite, et plus jamais nous ne reviendrons en arrière. Quand nous avons atterri chez Hyundai après pas mal de recherches, nous avons été séduits par la conduite du Kona électrique avant même d’avoir atteint la sortie du parking de la concession. Quel confort de conduite ! Le Kona électrique est vraiment une voiture sous-estimée. C’est parfaitement assemblé, bien équipé, très confortable ».
Ces deux Hyundai Kona ont été rendues au bout du contrat avec la même consommation moyenne particulièrement basse : « Bien que nous ayons des conduites différentes, ma femme et moi, nous avons obtenu 11,8 kWh/100 km. Je roule toujours en mode Sport, régénération à 3 et sans utiliser les palettes. Le Kona est d’une frugalité exemplaire. On a du mal à nous croire, mais c’est bien la réalité. Pour précision, résidant dans le Var, nous ne mettons jamais la clim ni le chauffage ».
Ces valeurs exceptionnelles de consommation moyenne viennent aussi du type des trajets : « Comme nous travaillons ensemble, nous avions un peu les mêmes parcours, à la différence que ma femme gérait en plus auparavant les enfants. De la maison à notre entreprise, il y a 14 km, dont 5 km de ville et 9 km d’autoroute à 110 km/h. Le matin, en raison des ralentissements et du profil descendant de la route, nous pouvions arriver avec une conso à 6 ou 7 kWh/100 km ».


Avec l’EV6 qui a suivi, la moyenne a également été très peu élevée : « Sur 43 662 km, nous avons noté 14,7 kWh/100 km. En version RWD et finition GT Line, notre EV6 a rejoint notre garage en 2022. Cet Ovni que Kia a sorti en 2021 avait à mes yeux deux qualités surpassant le Kona 39 kWh dont elle a remplacé un des nôtres : la capacité à faire de longs trajets grâce à son autonomie et à sa vitesse de recharge, et un look qui ne ressemblait à rien d’autre. Nous l’avons d’ailleurs surnommée la soucoupe volante, et parfois la Batmobile ».
Pour la première fois depuis longtemps, le garage de Didier a accueilli des voitures très différentes : « Nous avons adoré nos deux Kona, mais au final l’un était sous-utilisé et l’autre sous-dimensionné. Une chose était sûre, nous ne voulions plus autre chose que des électriques. En deuxième voiture, il nous fallait un modèle essentiellement urbain. Nous avons dégoté une C-Zéro de 2020 dans une concession Citroën. Celle-là, sans doute à cause de sa forme, nous l’avons appelée l’escargot ».
Le garage familial est bien équipé pour les recevoir : « nous avons fait installer deux bornes 7 kW pilotées — une à chaque emplacement -, puis 6 kWc de panneaux photovoltaïques, et dernièrement une batterie de stockage de 5 kWh ». Bonne pioche pour l’EV6 : « C’est une extraordinaire machine à rouler. Autonome, confortable, silencieuse, et surtout qui charge vite. Les arrêts ne sont qu’une formalité et la plupart du temps c’est la voiture qui nous attend ».


En revanche, la citadine n’est pas restée très longtemps : « Avec 30 km par jour, il fallait tout le temps vérifier le niveau de charge de la C-Zero. Surtout qu’entre-temps elle était principalement devenue la voiture d’un de nos fils pour aller à l’université et pour ses sorties. Je me suis donc mis à la recherche d’une remplaçante. Et quelle voiture m’est venue à l’esprit ? Le Kona bien sûr. Tant qu’à faire, je l’ai pris avec une capacité de 64 kWh. Même avec une batterie quasi vide, il permet de faire une sortie locale imprévue sans avoir à recharger ».
Poussé par les deux fils, le parc roulant de la famille a encore évolué : « Avec ma femme, nous covoiturons dans notre EV6. Le troisième Kona va repartir, mais notre fils a adopté aussi l’électrique. Il n’a conduit que ça, hormis pour passer le permis. Son choix s’est porté pour 13 000 euros sur un Kia e-Niro 64 kWh de 2020 en première main avec 111 000 km. Pourquoi ce modèle et pas un quatrième Kona ? En raison d’une garantie plus longue pour nous protéger des soucis de moteur et/ou réducteur ».
Ce n’est pas tout : « Notre autre fils est un vrai ‘petrol head’ qui ne rêve que de cylindres et de bruit. Il a toujours été très critique sur l’électrique concernant en particulier l’autonomie, la recharge et le silence. Il possède un magnifique et assez rare cabriolet Mercedes SLK. Et pourtant il va passer à l’électrique. Le thermique c’est bien, mais quand il a fait les comptes, entre le carburant, l’entretien et l’assurance, il s’est rendu compte que sa passion du thermique était un vrai gouffre. Il voudrait mettre son argent ailleurs désormais ».
On reste dans les Coréennes : « Comme il aime bien voyager, il veut un modèle à charge rapide. Il a trouvé un Kia EV6 4WD en finition GT Line. Après en avoir essayé un, il m’a dit texto : ‘j’aurais jamais cru dire ça un jour, mais l’électrique, c’est génial !’. Avec 110 000 km an compteur, cette voiture a été achetée 26 000 euros ».
Après toutes ces expériences, Didier nous avoue : « Si je peux avoir mes voitures électriques en architecture propulsion, ce serait mieux. Avec presque 400 Nm de couple sur le train avant des Hyundai Kona et Kia e-Niro, ça ne passe pas toujours. Le moindre défaut sur le revêtement se traduit par des pertes d’adhérence. Même avec une accélération réduite, je le sens. En termes d’agrément, au quotidien, je préfère sentir que le véhicule est poussé. Une propulsion a une plus grande capacité à passer le couple ».
Pour son prochain choix de voiture électrique, il en est sûr : « Être en propulsion sera pour moi un critère fort. Hélas beaucoup de VE sont en traction. Ce qui me priverait donc de beaucoup de modèles, comme le Renault Scenic ou les Kia EV3, EV4 et EV5. Bien sûr, je pourrais encore faire des compromis si je ne trouvais pas une voiture réunissant tout ce que je souhaite. J’ai dû à peu près essayer tout ce qui existe en électrique sur le marché ».
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Témoignage : avec sa BMW i4, ce gros rouleur fait 50 000 km par an !Notre lecteur a d’ailleurs des critères différents selon l’usage : « Pour ma voiture principale, je cherche le confort, le silence, la vitesse de recharge et pouvoir rouler au moins deux heures sur autoroute à 135 km/h. Je ne veux pas avoir à attendre la voiture. En usage urbain et quotidien, je vais d’abord m’intéresser à la taille et au poids. Une Dacia Spring, une Volkswagen e-Up! ou une Hyundai Inster pourraient convenir. Je me suis aussi attaché à l’e-Pedal ».
Pour Didier, ce n’est pas sans raison que les constructeurs proposent principalement des voitures électriques avec la motricité sur les roues avant : « Il y a deux éléments principaux qui influent sur leur décision. Tout d’abord, comme chez Stellantis, c’est l’usage d’une plateforme multi-énergie avec comme contrainte de placer le moteur thermique à l’avant. Il y a ensuite une raison historique. Ça fait longtemps que les constructeurs français ne font que des tractions ».
Il cite en exemple : « Chez Peugeot, la dernière propulsion c’était avec la 505, Renault a abandonné avec la R12 la configuration des R8 et R10, et Citroën, je n’en parle même pas. C’est aussi bien pour simplifier l’architecture que pour faciliter la prise en main par des personnes n’ayant pas trop l’habitude de conduire. Avec une traction, c’est plus simple. C’est ainsi arrivé par les modèles populaires. Nos constructeurs sont restés dans ce schéma qu’ils connaissent et qu’ils maîtrisent ».
Selon notre lecteur, « la plupart des conducteurs s’en fichent, et certains ne connaissent sans doute même pas la configuration de leur voiture. J’ai eu plein de voitures en traction, mais la propulsion, c’est quand même autre chose. Kia a avancé considérablement en 2021. Dommage pourtant que les petits modèles ne profitent pas aujourd’hui de la propulsion et d’une recharge vraiment rapide. Sur ce dernier point, les Chinois font l’inverse ».
Automobile Propre et moi-même remercions beaucoup Didier pour sa réactivité, son accueil et son témoignage que nous avons sollicité.
Pour rappel, toute contribution désobligeante à l’encontre de nos interviewés, de leur vie, de leurs choix, et/ou de leurs idées sera supprimée. Merci de votre compréhension.
Philippe SCHWOERER
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