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Suzuki offre la base technique du eVitara pour donner naissance au Toyota Urban Cruiser. Premier essai sur route !
L’entente entre Suzuki et Toyota est bien ficelée. Aussi bien que celle au sein d’un grand groupe automobile, les deux marques s’échangeant les bases techniques en fonction des compétences de chacune. Ainsi, contre des modèles hybrides parfaitement au point de Toyota, Suzuki offre son expertise en matière de petites voitures pragmatiques, notamment développées pour les marchés émergents. Si Toyota a déjà un coup d’avance en matière d’électrification, c’est Suzuki qui a donné la base technique du eVitara qu’elle a développée, pour donner naissance au Toyota Urban Cruiser. Si la plateforme n’a plus aucun secret pour nous, nous avons pu effectuer les premiers tours de roues sur route avec le SUV urbain de Toyota.
À lire aussiEn arrivant de face, le Toyota Urban Cruiser cache bien ses origines avec un faciès entièrement retravaillé. Plus rondouillarde et amicale, la face avant est rapidement identifiable. Pour le reste, en revanche, on retrouve le coup de crayon musclé du Suzuki eVitara, avec des passages de roues noirs, un bas de caisse imposant et une poupe similaire à l’exception des logos et de la signature lumineuse.
Le Toyota Urban Cruiser conserve donc les dimensions de son cousin japonais, avec une longueur de 4,28 m. L’aménagement intérieur est identique, aussi, avec notamment un seuil de coffre haut perché pour pouvoir accueillir une machine électrique arrière supplémentaire, qui fait toute la singularité de ce modèle 4×4 que nous avons à l’essai. À bord, les volumes sont identiques, tout comme la présentation. Difficile d’apporter un bilan définitif sur les matériaux de ces modèles de pré-série floqués « Prototype ». Preuve en est avec le film mat apposé sur le panneau central, normalement noir brillant sur le eVitara, et aux plis mal réalisés dans les angles. Bref, il faudra s’attendre à de menues modifications, sans plus. Reste que la présentation générale est toujours plaisante, à défaut d’être chic et colorée.
Cet essai sur route est toutefois l’occasion de pousser plus loin les exercices initialement réalisés brièvement et à l’abris des regards avec le Suzuki eVitara. Mais aussi de confirmer nos premiers bilans pour cette base technique, qui ne semble pas avoir bénéficié d’importantes modifications. Dès les premiers kilomètres, la suspension souple se manifeste avec des pompages plutôt importants, notamment à l’arrière. Et ce même s’il s’agit de la version 4×4, que nous avions trouvé un peu mieux suspendue que la déclinaison traction du eVitara.
Déroutant au départ, ce comportement prodigue au moins un bon niveau de confort en ville où certains de ses concurrents se montrent un peu plus cassants. La direction légère et l’angle de braquage réduit font que le Toyota Urban Cruiser porte bien son nom. Reste que la direction est toujours trop démultipliée, et il faut obligatoirement s’arrêter pour régler le niveau de freinage régénératif, à activer ensuite via une touche sur la console centrale. Embêtant.
Sur route, le bilan est assez satisfaisant, mais là aussi sans grande surprise par rapport à son cousin. Le train avant ne manque pas de précision et, dans le monde réel avec un rythme commun, la direction s’est montrée un peu plus linéaire. En tout cas, nous n’avions pas rencontré de situations exigeantes imposant de braquer plus que de raison, où la direction se durcit rapidement. Enfin, le freinage séduit toujours autant avec une bonne consistance à la pédale. Mais les mouvements de caisse, qui plus est avec la masse considérable de 1 935 kg (!) pour ce modèle d’essai, altère parfois la tenue de route.
Le Toyota Urban Cruiser reprend l’éventail de motorisations de son cousin d’Hamamatsu, dont la singulière version à transmission intégrale. Une configuration unique dans le segment, mais aussi en matière de fonctionnement puisque les deux machines électriques sont sollicitées en permanence. Cela profite au comportement mais aussi à l’instantanéité des 184 ch pour 307 Nm de couple : malgré un rapport poids/puissance identique à la version traction, il effectue le 0-100 km/h en 7,4 s (contre 8,7 s) et réalise le 80-120 km/h en 5,6 s selon notre chronomètre.
Cette version a logiquement de l’intérêt pour qui se promène souvent sur les chemins de terre ou les terrains un peu plus défoncés. Mais il faudrait vraiment s’aventurer sur des terrains extrêmes et chausser le SUV de pneus spécifiques pour marquer l’écart avec la version traction, qui sait faire exactement la même chose dans des situations normales. Preuve en est avec le petit chemin poussiéreux prévu sur le parcours, commun aux versions traction et AWD.
Dommage, car sa configuration mécanique et son fonctionnement pèsent sur les consommations. Il est annoncé avec une autonomie maximale de 395 km pour une consommation, pertes à la recharge comprises, de 16,6 kWh/100 km. Entre nos mains, le Toyota Urban Cruiser a affiché un appétit de 17,9 kWh/100 km au terme d’une boucle mixte de 80 km en périphérie de Madrid, avec une température extérieure de 30 °C et une climatisation sur-sollicitée. Difficile de situer l’Urban Cruiser dans la hiérarchie tant les conditions diffèrent de nos bases habituelles, mais il se situe davantage dans les eaux de SUV de la catégorie supérieure.
À lire aussiComme le Suzuki eVitara, il récupère une batterie LFP intégralement fournie par BYD. La déclinaison 61 kWh est composée de 120 cellules prismatiques de type Blade, au refroidissement géré par une pompe à chaleur de série. Dans ces conditions, le SUV pourrait assurer un rayon d’action de 340 km au regard de la capacité de la batterie et de la charge consommée. Enfin, les systèmes de recharge sont identiques. La recharge lente en courant alternatif AC est confiée à un chargeur de 11 kW, pour un 10-100 % en 5 h 30. La recharge rapide est assurée par un système d’une puissance maximale de 90 kW, pour un 10-80 % en 45 minutes. Le temps de ravitaillement est bien plus long que la moyenne du segment, mais il faudra attendre d’effectuer nos premiers raccordements dans le monde réel pour un chiffre définitif.
Pour cette première prise en main, le Toyota Urban Cruiser ne creuse pas l’écart face au Suzuki eVitara dont il dérive étroitement, et ne fait donc que confirmer nos premières impressions au volant de son cousin. Confortable et maniable en ville, il n’a pas peur de s’aventurer sur les petites routes, même si son amortissement mériterait d’être retouché pour obtenir un comportement un peu plus rigoureux. Aussi, si la mécanique est volontaire et originale pour le segment, son fonctionnement et ses consommations qui en découlent interroge sur sa véritable utilité à bord d’un SUV essentiellement urbain. Reste donc à connaître les prix de ce nouveau SUV 100 % électrique, qui n’ont pas encore été communiqués. À noter qu’il ne devrait pas profiter de bonus écologique en raison de sa fabrication en Inde, sur les lignes de l’usine de Gujarat d’où sortira aussi le Suzuki eVitara.
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