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MG montre que les breaks n’ont pas dit leur dernier mot. Le MG 5 est le premier a prendre une motorisation électrique, et il passe désormais au détecteur de mensonges.
Les constructeurs envisagent généralement la voiture électrique avec deux formes de carrosseries : les berlines ou les SUV. Dans les deux cas, leur taille supérieure permet d’embarquer une batterie un peu plus grosse que sur des compactes ou des citadines, et ce pour mieux séduire la clientèle avec des autonomies rassurantes.
Le fabricant chinois MG envisage les choses différemment et dévoile le premier break électrique avec le MG 5. Avec ses 4,60 m de long, il se place idéalement entre une Fiat Tipo et une Peugeot 308 SW. Un break compact qui pourrait donc convenir aux familles modestes (quoique) et aux professionnels du transport de personnes comme les taxi ou VTC. Ne lui reste plus qu’à faire ses preuves en matière d’autonomie donc, sujet de notre Supertest.
À lire aussiSupertests voitures électriques : récapitulatif des consommations, autonomies, performances et temps de recharge (ajout BMW i4)Notre modèle d’essai est donc un MG 5 en version Autonomie Etendue. Dans cette configuration, le break embarque une batterie Lithium NMC de 61 kWh de capacité brute (57 kWh utiles), qui lui permet d’annoncer 380 km d’autonomie dans sa configuration Luxury haut de gamme. Comme le MG ZS EV, le break est animé par un moteur synchrone avant d’une puissance totale de 156 ch pour 280 Nm de couple. Une puissance est encore une fois bridée par celle de la batterie, quand la version d’entrée de gamme (batterie de 50,3 kWh) culmine à 177 ch. Pas de quoi sabrer les performances, suffisantes avec un 0-100 km/h en 8,3 s et une vitesse de pointe de 185 km/h. C’est mieux que sur le SUV.
Si les chiffres communs sont nombreux, il ne faudrait toutefois pas les confondre. En cela que le MG 5 repose ici sur une plateforme General Motor Delta II modifiée de la précédente Opel Astra. Il s’agit plus exactement de l’unité PATAC-K lancée en 2015 et initialement développée pour des voitures parfaitement thermiques. Les équipes ont donc du procéder à quelques retouches, à l’image de l’assiette réhaussée pour accueillir le pack dans le plancher.
Côté recharge, le MG 5 fait le plein avec un chargeur embarqué AC de 11 kW en série et une puissance en pic de 87 kW en courant DC. Il faut compter un peu moins de 4 h pour une recharge sur les meilleures bornes publiques ou wallbox, alors que le 0-80 % réclame 40 minutes sur les bornes rapides.
A leur arrivée sur le continent européen, les constructeurs chinois ont largement mis en avant leurs grilles tarifaires agressives. Cependant, le vernis éclatait dès les premiers tours de roue avec des consommations tout aussi agressives pour l’autonomie finale. Mais MG a rapidement su acquérir la maturité nécessaire en matière d’efficience, d’autant que le profil de break se prête encore mieux au jeu. Certes, les températures lors de ces mesures étaient clémentes avec un air ambiant à 23°C, ce qui est favorable aux consommations, bien que nous ayons prix soin de régler la climatisation automatique à 21°C. Une climatisation qui, profitons en pour le préciser, vous congèle le corps à 20°C, mais vous donne la sensation de projeter un air tiède à 21°C. C’est d’autant plus dommage qu’il faut systématiquement passer par l’écran tactile central pour jongler. Soit.
Bien aidé par la météo donc, le MG 5 break a affiché une consommation moyenne de 15,9 kWh/100 km exactement. Avec sa batterie de 57 kWh finalement d’une taille moyenne dans la catégorie des compactes, il se targue donc d’une autonomie de 358 km. C’est juste en dessous du MG ZS EV et presque 30 km de plus que la Renault Megane e-Tech, toutefois essayée sous les températures froides du mois de mars, rappelons-le.
Dans le détail, c’est en ville où le break s’est senti le plus à l’aise avec une moyenne de 13,0 kWh/100. Quand le relief se prononce, l’efficience prend un coup et le compteur plafonne rapidement à un maximum de 30,0 kWh/100 km. Sur voie rapide, à une vitesse moyenne de 105 km/h, il a présenté une consommation de 19,2 kWh/100 km.
Route | Voie rapide | Ville | Total | |
Conso. moyenne A/R (kWh/100 km) | 15,5 | 19,2 | 13 | 15,9 |
Autonomie total théorique (km) | 367 | 296 | 438 | 358 |
Dans ces conditions, pas de surprise non plus au moment de passer sur notre route nationale très favorable. Plate, sans relief ou presque et avec peu de ralentissements, elle permet aux voitures électriques de donner le meilleur d’elles-mêmes. Surtout que si la météo suit, la consommation finale peut rapidement prendre la première place : avec une moyenne de 12,6 kWh/100 km (452 km d’autonomie), le MG 5 fait mieux que la Renault Megane e-Tech sur la stricte comparaison des chiffres. Bien sûr, à météo équivalente, la française pourrait sans soucis reprendre l’avantage. Mais la performance est là.
À lire aussiEssai – MG ZS EV Autonomie Étendue : les consommations, autonomies et performances mesurées de notre SupertestSur l’autoroute à 120 km/h de moyenne sur une distance de 50 km, l’appétit est grimpé à 21,5 kWh/100 km, soit l’équivalent de 265 km d’autonomie. L’écart avec ce que nous avons observé est finalement dans la moyenne : entre le plus favorable et le moins favorable des trajets existants, il faut compter sur une autonomie moindre de 41,37 % ici.
Toujours au chapitre de l’exploration des performances en matière de consommation, le MG 5 n’a pas échappé à nos mesures instantanées à des vitesses fixes de 110 et 130 km/h. Avec la plus modeste des allures sur voie rapide, la consommation est de 19,5 kWh/100 km, soit 292 km d’autonomie totale théorique. En haussant un peu plus le ton, la moyenne monte à 24,0 kWh/100 km, soit 237 km.
Réduire la vitesse permet donc d’augmenter l’autonomie théorique de 21,66 %. Dans le cas de la MG 5, cela correspond à un écart d’autonomie de 55 km, ou de 38 km sur un plein « utile » entre 10 et 80 % de charge.
110 km/h | 130 km/h | |
Conso. moyenne (kWh/100 km) | 19,5 | 24,0 |
Autonomie totale théorique (km) | 292 | 237 |
Mais rouler sur autoroute ne se résume pas à la consommation à 130 km/h : les divers ralentissements, les limitations changeantes et la topographie finissent toujours par réduire les consommations, et donc augmenter l’autonomie. Au terme de notre parcours de 500 km entre la périphérie de Lyon et Paris, nous avons passé la ligne d’arrivée avec une moyenne de 22,3 kWh/100 km. Ce qui représente dans ce cas 255 km d’autonomie.
Chargée à 100 %, le MG 5 peut assurer 230 km avant d’arriver à 10 % de charge. Ensuite, il faudra compter sur 180 km d’autonomie entre deux stations sur autoroute, notre mesure se situant entre 10 et 80 % de charge. Bref, rien de nouveau sous les tropiques, le MG 5 se situant dans la moyenne des autres compactes, mais avec des aspects pratiques différents.
Et c’est notamment au niveau de coffre qu’il prend l’avantage avec une soute très cubique de 479 l. La modularité quelconque ne brille pas vraiment dans ce break, mais il permettra toujours d’emporter un peu plus d’affaires que dans une Volkswagen ID.3 ou Renault Megane e-Tech. Et il n’a pas plus à rougir que ça face aux 488 l du MG ZS EV. Mais le break ne profite pas lui aussi de l’espace sous le coffre pour embarquer une caisse de rangement, qui pourrait recevoir les câbles de recharge. Pourtant, un espace suffisant se cache sous son imposante plaque en plastique. Dommage.
L’intérieur ne souffre d’aucune critique. Quelques détails étonnants sautent aux yeux comme certain choix de couleur, le grincement de la sellerie, la console centrale qui brûle les yeux avec les reflets du soleil ou la position de conduite perfectible. Mais l’ensemble est plaisant. L’instrumentation numérique est complète et l’écran central séduit par sa rapidité, son organisation et sa définition. L’insonorisation est correcte, sans plus : notre sonomètre a avoué des niveaux un peu supérieurs à ceux enregistrés dans une Megane, et des bruits d’air persistants en haut des montants se font entendre à haute vitesse.
À lire aussiEssai Renault Megane e-Tech : les consommations, autonomies et performances mesurées de notre SupertestLe MG 5 est haut perchée sur ses roues, qui ne paraîtront pas dans les livres des plus belles jantes de l’histoire. C’est la seule solution qu’ont trouvé les ingénieurs pour y loger le pack de batterie sous la caisse. Voilà qui ne met pas en confiance si l’on se réfère seulement à l’apparence. Mais le comportement routier est étonnamment maîtrisé. Oui, la suspension est très souple et les pneus Michelin Primacy 3st sont dans la moyenne. Mais la tenue de cap est rigoureuse malgré quelques effets de pompage en appui. Les amortisseurs mériteraient cependant un meilleur guidage en détente, alors que des compressions résonnent fort dans la caisse.
La motricité est généralement correcte, mais sans doute un peu moins sur le gras/mouillé. L’ESP veille au grain, mais il faut dire que la santé du moteur est bonne. Comptez 8,3 s pour le 0-100 km/h et 5,75 s sur le 80-120 km/h à 80 % de batterie. Mais ses capacités s’amenuisent au fur et à mesure que la charge descend, sans émettre aucun repère visuel au tableau de bord sur la puissance restante : à 10 % de batterie, le même exercice réclame plus de 13 s. Une éternité au moment de doubler !
SoC à 80 % | SoC à 50 % | SoC à 20 % | SoC à 10 % | |
Reprises 80-120 km/h (en s) | 5,75 | 6,22 | 7,58 | 13,50 |
à 50 km/h | à 80 km/h | à 110 km/h | à 130 km/h | |
Niveau sonore à bord (en dB) | 67 | 71 | 74 | 76 |
Nul ne peut égaler la stratégie Dacia, et surement pas les fabricants chinois qui, malgré des grilles tarifaires exotiques, se lancent dans les segments des SUV. Mais MG coupe de l’herbe sous le pied et propose une voiture adaptée aux petites familles, ou à ceux qui ont besoin d’un peu de volume de coffre sans signer pour un imposant SUV. Le MG 5 pourrait facilement être le descendant spirituel de la Dacia Logan MCV de première génération, en proposant une formule pragmatique, suffisante et basée sur des solutions techniques déjà éprouvées ailleurs.
Mais il n’est pas pour autant un véhicule au rabais, avec une présentation tout à fait correcte et un comportement routier parfaitement à la hauteur. Une bonne voiture familiale, qui tient ses promesses en matière d’autonomie et de polyvalence. C’est en tout cas ce que laisse augurer ses puissances et temps de recharge, qui devraient permettre à plus d’un de partir en vacances, à condition de bien les préparer en l’absence de planificateur de trajet embarqué. On y reviendra avec la seconde partie de ce Supertest.
Si le break roumain pouvait convenir aux foyers modestes, la MG 5 ne s’adresse pas à toutes les bourses et ne deviendra pas aussi vite la coqueluche des familles. Bien sûr, il se situe en bonne position face à d’autres propositions et présente un rapport prix/prestation convaincant. Mais il ne faudrait pas oublier qu’il faut tout de même signer un chèque de 37 490 € dans la seule finition Luxury du configurateur, ce qui le remmène à 31 490 € avec le bonus écologique. Le MG ZS EV avec sa batterie plus grosse réclame un effort de seulement 1 500 €. Dommage que la frontière ne soit pas mieux marquée à l’avantage du MG 5…
Amoureux des chiffres et allergiques aux fiches techniques officielles, le Supertest, nouveau format d’essai d’Automobile-Propre, est fait pour vous, rassemblant des données collectées lors d’un essai en conditions réelles et selon un protocole transparent et précis. Nous les ajouterons le mercredi suivant la publication du second volet consacré au MG 5 Autonomie Etendue à notre article récapitulatif permettant de confronter les valeurs relevées des modèles essayés, ce qui fera toute la valeur de la rubrique.
Si vous souhaitez aller plus loin, n’hésitez pas à consulter nos essais et à échanger avec la communauté sur notre forum de discussion.
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