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Avec sa nouvelle chaîne de traction hybride-rechargeable, la Cupra Leon propose des niveaux de puissance voisins des compactes « sportives » et 100 kilomètres sans émissions.
D’après vous, quel constructeur historique est dans le viseur de Cupra ? À en croire les gros bonnets ou les porte-paroles de la jeune marque catalane, la cible, ce sont les clients de Peugeot.
Or, avec l’abandon précoce de son label PSE, le Lion n’a pas jugé bon d’offrir une déclinaison sportive à sa Peugeot 308, la plus « grosse » chaîne de puissance culminant à 225 ch.
Pour les nostalgiques de 306 S16 ou de 308 GTI, Cupra propose deux alternatives. La première solution est de s’intéresser à la Leon VZ 2.0 TSI de 300 ch. Mais cette sportive 100 % thermique est un peu lâche sur le CO2 : elle reçoit ainsi 13 000 euros de malus écologique en cette fin d’année 2024, en attendant davantage l’an prochain. Toute mouillée, elle dépasse la barre des 60 000 euros. Ouch.
La seconde alternative est toujours la Leon, qui subit ici son premier restylage depuis son arrivée dans la gamme Cupra (c’était auparavant une Seat, on s’en reparle ci-dessous), mais dans sa déclinaison plug-in la plus puissante.
En plus d’une évolution esthétique, elle reçoit la nouvelle chaîne de puissance hybride rechargeable de 272 ch du groupe VW, récemment adoptée par les Volkswagen Golf GTE et Cupra Formentor eHybrid. Avec une batterie de 19,7 kWh (net), elle revendique 124 kilomètres en 100 % électrique, réduisant les émissions de vos trajets faible portée*.
Lancée en 1999, cette compacte Seat était positionnée comme une alternative plus « jeune » et moins coûteuse à la sévère Volkswagen Golf. La Leon partageait (et partage toujours) ses soubassements et ses motorisations avec l’Allemande. À l’époque, on s’intéressa surtout au bloc VR6 dans une déclinaison sportive déjà nommée « Cupra ».
La Leon actuelle – quatrième génération – a été mise à la route en 2020. Avec ses 4,40 m, elle s’est écoulée à un peu plus de 4 000 exemplaires en France l’an dernier, sous les badges Cupra ou Seat. C’est évidemment très loin des Peugeot 308 (45 000 unités) et Volkswagen Golf (15 000 exemplaires), leaders d’un segment des compactes en fort déclin.
Vous avez dit restylage ? Les nouveautés abondent, visant à toujours plus différencier la Leon de la gamme Seat. Le nez de requin remplace l’ancienne calandre, le bouclier gagne en agressivité et les feux led sont toujours plus acérés.
À l’arrière, le logo rétroéclairé est désormais intégré à la signature lumineuse courant sous la lunette arrière. Tous ces éléments de style animent une silhouette finalement souple et plutôt convenue. À propos de carrosserie, soulignons que la Leon demeure disponible en break, dit « Sportstourer ».
Toutes les Leon sont désormais équipées d’un volant typé « sport » dotés de gros boutons permettant le démarrage du véhicule ou la sélection des modes de conduite. On retrouve les inserts cuivrés ou les habillages 3D améliorant la qualité perçue, dont le niveau est indiscutable. Ils habillent une planche de bord plutôt conventionnelle dans son agencement. Les sièges sont accueillants et offrent un excellent maintien.
Comme le Tiguan ou la Golf VIII et demi, on retrouve ici de série le nouvel écran d’infodivertissement de 12,9 pouces. Cette fois, les temps de réponse se situent dans la bonne moyenne grâce à un processeur plus costaud.
Mais attention, l’ergonomie demeure médiocre. Il faut aussi plusieurs clics à chaque démarrage sur les commandes au volant pour désactiver les aides à la conduite les plus intrusives (maintien sur la voie, rappel du dépassement de la vitesse maximale autorisée).
Les commandes « à glissement » déterminant la température de l’habitacle ou le niveau sonore du système audio sont désormais rétroéclairées. Notons au passage que Sennheiser pose dorénavant sa griffe sur les enceintes (option). Même si nous n’avons pas l’oreille absolue, la qualité du son émanant des 12 hauts parleurs nous a semblé très bonne si l’on poussait à fond les BB Brunes. Nous avions oublié l’existence de ce groupe jusqu’à l’essai de cette auto.
La SUVisation™ du monde nous fait parfois oublier à quel point une compacte est adaptée à une petite famille pour l’immense majorité de ses usages. À l’arrière, les occupantes et occupants disposent d’un espace tout à fait correct aux genoux comme à la tête.
Ajoutez à leurs commodités deux prises USB, des aumônières et des buses d’aération. Les assises et dossiers sont justement creusés. Seule la cinquième place est problématique avec un tunnel de servitude massif et un manque de garde au toit pour les grands gabarits.
Le coffre est évidemment amputé par la chaîne de traction, puisque le réservoir de sans-plomb trouve sa place sous le plancher. Résultat : les 380 litres de la Leon essence reculent à 270 litres ici. Et le câble type 2 n’a pas le droit à son logement. C’est un chouïa juste pour un véhicule de ce gabarit.
Conduite classiquement, la Leon est une compacte fort agréable. L’isolation phonique est convaincante, la direction est consistante, les reprises sont franches, le gabarit se montre facile à appréhender. Surtout, on roule jusqu’à 90-100 km/h sans bloc thermique à condition de ne pas foncer. À rythme coulé, les transitions sont transparentes.
Mais on peut aussi satisfaire ses humeurs changeantes en réglant l’amortissement ou la direction sur l’écran central. Le système DCC est loin d’être un gadget. Il suffit d’une route toscane riche en compressions, dévers, appuis et raccords pour s’en rendre compte.
En choisissant « confort », on trouvera une dose de roulis, davantage de mouvements de caisse et une direction légèrement indolente. En optant pour une option plus sportive, on découvrira une Leon vissée et précise, au prix d’une fermeté accrue, mais pas totalement plancheenboisesque. Les pneus Hankook ne manquent jamais de grip, même si la voiture fait parfois sentir son embonpoint (1 756 kg).
Ce châssis irréprochable donne envie d’accélérer. Lorsque l’on presse fort sur la pédale, la voiture ne semble pas toujours certaine de son coup. Le moteur thermique met parfois une petite seconde à démarrer et à apporter son couple et la boîte de vitesses double embrayage connaît aussi quelques hésitations.
Une fois lancé, en revanche, les performances sont bien là, notamment en cote grâce au couple de l’électrique. Le 0 à 100 km/h est annoncé en 7 secondes et un 1000 mètres D.A. en 28,3 secondes. Ce dernier chrono est équivalent à une Lancia Delta HF Integrale Evoluzione II du mitan des nineties.
Sur la Leon comme sur le Formentor, on retrouve la nouvelle chaîne de puissance hybride rechargeable du groupe Volkswagen, déjà introduite avec les récentes Passat ou Tiguan. Elle remplace le système inauguré il y a près de 10 ans par la Golf VII GTE. Voici les éléments à retenir :
En revanche, la pédale de frein ne convainc pas, avec une attaque bien trop molle. Les Brembo mordent, mais le ressenti manque de précision.
Curieux paradoxe, finalement. Cupra vous enjoint à un réglage sportif côté trains roulants tout en utilisant une chaîne de puissance plus agréable en souplesse qu’à l’attaque. Et le vrai-faux son rauque du « mode Cupra » émanant des enceintes est une petite caricature sonore dont on se passe aisément.
Après 3 heures au volant et à bon rythme, nous avions consommé 6-litres/100 km et 8 kWh/100 km. Plus raisonnablement, on peut obtenir un 2l/100 km et 10 kWh en roulant coulé. Si l’on laisse donc le cerveau gérer la consommation de la voiture, on peut sans peine dépasser les 200 kilomètres en mode hybride avant de se reposer uniquement sur le bloc thermique. La voiture n’a rien d’une reine d’efficience, mais ce n’est sans doute pas pour cela qu’elle a été conçue.
En 100 % électrique, on peut compter sur une VRAIE autonomie de 100 bornes, à condition d’user de la pédale de droite avec souplesse (les 116 ch limitent d’ailleurs assez bien la fenêtre de performance). La batterie de 19,6 kWh, c’est-à-dire une capacité doublée, offre ici un vrai plus.
Dans ce cas de figure, on sera heureux ou heureuse de bénéficier des nouvelles capacités de recharge de cette Leon. Le Combo-CCS permet des recharges jusqu’à 50 kW.
C’est une bonne nouvelle puisque l’on peut désormais recharger de 10 à 80 % en 25 minutes, soit le temps d’une bonne schiacciata lors d’un long trajet. Surveillez bien tout de même le prix du kWh sur borne rapide pour évaluer la pertinence économique du branchement.
Plus prosaïquement, on sera surtout content(e) de trouver un « type 2 » 11 kW permettant de recharger en 2 h 30, soit le temps d’une ennuyeuse réunion de travail. Les PHEV étant souvent des véhicules pros à vocation pendulaire (travail-maison), on n’aura plus d’excuses pour ne pas repartir avec une batterie chargée.
À lire aussiCupra : le prochain Formentor sera électriqueLa mission de Cupra étant, pour l’écrire élégamment, l’accroissement du panier client, il ne faut pas s’étonner de voir la facture grimper. Cette Cupra Leon ainsi motorisée est proposée à partir de 50 400 euros (52 640 euros pour le break). Preuve s’il en est qu’on s’est éloignés de l’époque Seat et de ses prix d’appel…
La dotation est heureusement riche avec de série les feux MatrixLED, le chargeur à induction, 4 prises USB, la radio Dab+ ou la caméra de recul. La version VZ Extreme (56 210 euros/58 250 euros en Sportstourer) rajoutera quelques éléments de décor comme les sièges « cup bucket », les surpiqures, la sono Sennheiser et surtout, côté hardware, les freins Brembo 4-pistons. Les amateurs de peintures mat rajouteront encore 2 200 euros de leur poche à moins d’être de fins négociateurs.
Il n’y a pas que chez Peugeot qu’on fait dans le semi-premium.
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