AITO M5 (2022)

Comme la plupart des champions chinois de l’électronique et d’internet, Huawei a des vues sur la voiture électrique. Si la nouvelle AITO M5 ne porte pas le nom du groupe, elle est bien la concrétisation de ses ambitions.

Depuis plusieurs années déjà, Huawei prépare son arrivée dans l’industrie automobile. Cela a tout d’abord commencé par le développement d’une activité d’équipementier, qui va au-delà du domaine du multimédia et de la voiture connectée. Plusieurs constructeurs chinois ont déjà fait appel à Huawei dans ce domaine, mais aussi dans ceux des aides à la conduite et de la propulsion électrique.

Alors qu’il signait il y a quelques mois un accord de coopération avec la forme Chongqing Sokon et sa marque Seres, le géant chinois de la téléphonie devient officiellement constructeur automobile avec sa nouvelle marque, AITO (Adding Intelligence To Automobile). Officiellement, il s’agit d’une marque de Sokon/Seres, et non pas de Huawei. Mais elle sera bel et bien distribuée dans les boutiques Huawei. Téléphones, tablettes, montres connectées… et voitures électriques dans le même point de vente… pourquoi pas !

Première voiture avec HarmonyOS

La AITO M5 ne part pas d’une feuille blanche. Elle reprend comme base la Seres SF5, qui sera d’ailleurs bientôt lancée en France. Le style de ce grand SUV (4,77 m de long, 1,93 m de large) a été revu et corrigé. À l’avant et à l’arrière, mais surtout sur la partie latérale avec un nouveau dessin de la custode.

L’intérieur est modifié plus profondément. L’instrumentation repose sur un écran de 10,25 pouces tandis que l’écran central, placé en position portrait, s’étend sur 15,6 pouces de diagonale. La M5 est surtout la première voiture à embarquer le système d’exploitation HarmonyOS de Huawei. Il communiquera avec les autres appareils de la firme, téléphones ou montres connectées.

Plus de 1 000 km WLTP

Le système HarmonyOS demeure l’apport principal de Huawei dans le véhicule. La partie mécanique est inchangée, malgré l’appellation Huawei DriveOne. On retrouve donc le système électrique avec prolongateur d’autonomie de la Seres SF5. La batterie de 40 kWh permet une autonomie de 150 km (WLTP). Et un 4 cylindres 1,5 de 92 kW/125 ch vient assurer la recharge, sans entraîner les roues. Ce qui porte l’autonomie à plus de 1 100 km (WLTP – 1 242 km en cycle CLTC). Les roues sont bien entraînées électriquement, avec des versions 2 ou 4 roues motrices.

2 roues motrices 4 roues motrices
Performance
4 roues motrices
Ultime
Moteur avant 165 kW/420 Nm 165 kW/315 Nm
Moteur arrière 200 kW/360 Nm 150 kW/300 Nm 200 kW/360 Nm
Total 200 kW/360 Nm 315 kW/720 Nm 365 kW/675 Nm

L’AITO M5 est à présent disponible à la commande, à partir de 250 000 yuans (34 650 €). Les premiers exemplaires seront livrés à partir du 22 février 2022, juste après les célébrations du Nouvel An chinois.

Avis de l'auteur

Sous son seul nom, la Seres SF5 n’avait que peu de chances sur le marché. Avec l’appui de Huawei, les choses pourraient bien changer. Les ambitions sont d’ailleurs très claires, devenir une des 3 premières marques chinoises de voiture électrique d’ici 2025… La technologie de prolongateur d’autonomie n’est pas un obstacle. Le succès de Leading Ideal en témoigne.

Surtout, le lancement de Aito marque un nouveau tournant dans le milieu de la voiture électrique en Chine. Après l’ère des start-up (Nio, Xpeng, Weltmeister, etc) s’ouvre celle des géants de l’électronique, les BATHX (« GAFAM chinois » : Baidu, Alibaba, Tencent, Huawei, Xiaomi). Tous sont présents sur le terrain automobile, par leurs investissements ou leurs technologies. Et plusieurs préparent le lancement d’une marque, seul ou en partenariat avec un constructeur. Et tous lorgnent hors du marché chinois.