En pourparlers avec un grand constructeur automobile depuis plusieurs semaines, Fisker joue sa survie financière. Mais les négociations viennent d’être rompues. La suite de l’aventure risque de se compliquer pour la marque californienne.

Nissan ne sauvera pas Fisker

Dans un document officiel publié le 22 mars 2024 par la Securities and Exchange Commission (SEC), Fisker annonce la fin des négociations avec un grand constructeur automobile. La marque était vraisemblablement en pourparlers avec Nissan depuis quelques temps pour tenter de tisser un partenariat stratégique et se sortir d’une situation délicate. Fisker cherchait aussi à obtenir un financement de 150 millions de dollars à court terme.

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« Suite à cette rupture des négociations, Fisker prévoit d’évaluer d’autres alternatives stratégiques », peut-on lire dans la publication de la SEC. « Ces alternatives peuvent inclure des restructurations judiciaires, des transactions sur les marchés financiers, des rachats, des remboursements, des échanges ou d’autres refinancements de sa dette existante ». Si elle ne réagit pas très vite, la marque va se retrouver dans une situation inconfortable.

L’action de la start-up a plongé de 28 % à l’ouverture de la bourse, ce lundi 25 mars. Nous ne savons pas pourquoi Nissan et Fisker n’ont pas réussi à trouver de terrain d’entente. La semaine dernière, l’entreprise déclarait n’avoir « que 121 millions de dollars en banque ». En février, Fisker avait déjà licencié 15 % de ses effectifs (environ 200 personnes) pour tenter de limiter la casse. Mais sans un financement immédiat, cela ne sera pas suffisant.

L’Ocean sous le feu des critiques

En parallèle, la production de l’Ocean a été stoppée au sein de l’usine de Graz, en Autriche. Henrik Fisker sait que son entreprise ne pourra pas continuer en solitaire. D’autant plus que on véhicule fait face à de vives critiques depuis quelques temps. Un test réalisé il y a quelques jours par Consumer Reports, une publication influente, accable un peu plus le Fisker Ocean : « la promesse alléchante est là, mais elle n’est pas convaincante dans son état actuel ».

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Les experts ont identifié de nombreux défauts, notamment au niveau des logiciels. « C’est la voiture la plus incomplète que j’ai conduite dans ma carrière, et cela inclut les modèles de pré-production », peut-on lire. Le principal problème concerne les technologies de sécurité qui fonctionnent a priori « de manière incohérente ». L’avertisseur d’angle mort et le système d’aide au maintien dans la voie « fonctionnent par intermittence », écrivent-ils.

Ils parlent aussi du réglage du freinage régénératif qui serait un véritable casse-tête. Pour le modifier, il faut passer par trois étapes sur l’écran, « qui est si lent qu’il nous rappelle une tablette pour enfant à 99 dollars ». Mais selon eux, les problèmes ne se limitent pas aux logiciels. Ils mentionnent aussi la mauvaise qualité de la sellerie. Bref, les journalistes de Consumer Reports n’ont pas du tout apprécié leur expérience à bord du Fisker Ocean.