La production du Fisker Ocean va être stoppée pendant six semaines. La marque californienne a obtenu un financement de 150 millions de dollars en guise de bouée de sauvetage. Mais l’identité de l’investisseur n’a pas été révélée. S’agit-il de Nissan ?
Fisker stoppe la production de l’Ocean
Fisker a décidé d’interrompre la production de son SUV électrique pendant six semaines. En grande difficulté, l’entreprise n’a vraisemblablement plus les capacités de poursuivre ses activités. Pour sortir la tête de l’eau, Fisker annonce avoir obtenu un financement de 150 millions de dollars de la part d’un investisseur dont l’identité n’a pas été révélée.
Nous savons que Nissan est en pourparlers avec Fisker. Mais la marque ne dit pas si le constructeur japonais est derrière ce coup de pouce. Les discussions entre les deux parties pourraient aboutir sur un investissement important (400 millions de dollars) ou sur un partenariat stratégique de développement ou de production. Nissan serait notamment intéressé par le pick-up Alaska de Fisker.
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En attendant que cela se concrétise, l’usine de Graz, en Autriche, restera fermée pendant six semaines. Fisker dit vouloir « aligner les niveaux de stocks et de faire progresser les initiatives stratégiques et financières ». Il y aurait 4 700 Ocean en stock, ce qui représente environ 200 millions de dollars. Pour stopper l’hémorragie, Fisker a également mis en pause le développement de la Pear.
Après avoir enregistré une perte de 463,6 millions de dollars au cours du quatrième trimestre 2023, l’entreprise tente de rassurer les investisseurs. Mais Fisker ne peut pas continuer en solitaire. Henrik Fisker, le fondateur de la marque, a déclaré que son entreprise ne dépenserait plus d’argent inutilement, « tant que nous n’aurons pas mis en place un partenariat stratégique ».
En tout, Fisker a produit 10 193 Ocean. La marque en a livré 4 929 en 2023 et environ 1 700 en 2024. Initialement, la firme espérait en vendre entre 20 000 et 22 000 en 2024. Les premiers prototypes de la Pear devaient prendre la route dans le courant de l’année, avant que les premiers modèles ne soient livrés fin 2025. Mais les plans de l’entreprise ne se dérouleront certainement pas comme prévu.
Quelques précisions tout de même: ce n’est pas 150 millions de dollars d’un investisseur que Fisker aurait obtenu.
C’est 35 millions de dollars qui pourraient être prêtés premièrement, les 3 autres tranches plus tard et à des conditions d’exécutions que Fisker n’a jamais rempli par le passé (notamment fournir sa situation financière au format 10-K). Ce n’est pas un investissement en capital mais un prêt. On est loin du chevalier blanc, et beaucoup plus proche du vautour qui avec des conditions de prêt aussi drastiques va avoir un rang élevé parmi les créanciers lors de la banqueroute.
Ce soir Fisker vaut 78 millions de dollars. La Bourse a bien intégré que Fisker ne verra dans le meilleur des cas que la première tranche de 35 millions de dollars.
Et l’histoire de Nissan est à dormir debout. Fisker n’a jamais fait que carrosser une plateforme chinoise. Ce n’est pas un carrossier comme Pininfarina qui a de très belles équipes et qui peut aller très loin dans l’adaptation d’une plateforme existante. Fisker a pris une plateforme chinoise fonctionnelle mais pas très ambitieuse (la Arcfox qui ne fait pas un carton en Chine) et a réussi à y ajouter des défauts.
463 millions de pertes au dernier trimestre et 150 millions d’argent frais trouvé. Vont pas aller loin avec ça pour une telle entreprise. Ca va juste couvrir les depenses courantes quelques semaines et retarder l’inéluctable.
Le malheur de Fisker c’est que maintenant le risque de faillite est de notoriété publique et qui va prendre le risque d’acheter un VE qui n’aura pas aucun suivi sav et invendable.
Déjà les premiers acheteurs doivent se mordre les doigts.
Dommage il est joli ce Fisker Ocean et il’apportait une touche différente dans le paysage automobile. Malheureusement lancé à la hate pour rentrer du cash au détriment de la validation produit.
Tesla est passé par ces étapes mais derrière il y avait une machine à cash qui a soutenu l’entreprise alors que le VE était un gadget vu de loin. Aujourd’hui les investisseurs se demandent peut être s’ils n’y a pas un peu trop d’acteurs nouveaux sur le marché et que le risque est de les voir disparaître pour une grande partie. Alors y injecter de l’argent avec le risque que ce soit à perte n’est pas l’idée du siècle.
Espérons que la marque s’en sorte, mais ça paraît compromis quand les difficultés sont déjà allées si loin et surtout sont sur la place publique : qui a encore envie d’acheter une Fisker ?