Après la berline Seal, BYD propose le Seal U pour rivaliser avec le Tesla Model Y. Mais le SUV électrique du géant chinois apparait beaucoup moins mordant.

Grand frère du BYD Atto3, le BYD Seal U mesure 33 cm de plus en longueur (4,79 m) et 1,5 cm de plus en largeur. Il vient donc se positionner directement face à la référence des SUV électriques familiaux, à savoir le Tesla Model Y. La face avant du BYD Seal U reprend le style de la berline Seal avec les mêmes optiques entièrement à LED. Mais là s’arrête la comparaison, car le BYD Seal U présente un style arrière spécifique et surtout une silhouette plus massive avec des porte-à-faux plus longs et 21 cm de plus en hauteur (1,67 m). L’architecture est également totalement différente puisque le BYD Seal U dispose de son unique moteur à l’avant pour entrainer les roues avant (comme l’Atto3) alors que la Seal mise tout sur l’arrière.

En avant toutes !

Côté mécanique, le BYD Seal U exploite un bloc synchrone à aimants permanents de 160 kW, soit 218 ch, pour 310 Nm de couple sur la version de base Comfort et 330 Nm sur le haut de gamme Design ici à l’essai. Ce moteur est alimenté par un pack de batteries plates (dites Blade) de type LFP (Lithium Fer Phosphate) d’une capacité de 71,8 kWh sur la version Comfort et 87 kWh sur la Design. Selon nos informations, les capacités communiquées sont des données brutes, mais nous n’avons pas réussi à obtenir la valeur nette utile.

C’est Noël ! 

Comme toutes les BYD, la Seal U présente une excellente qualité de fabrication et une finition très soignée digne des marques premium germaniques. À cela s’ajoute un très haut niveau d’équipements de série. Notre modèle d’essai intégrait même la peinture métallisée de série en plus des jantes de 19 pouces et du toit ouvrant panoramique. À l’intérieur, la générosité est toujours de mise avec des sièges électriques chauffants et ventilés, un volant chauffant et toutes les aides à la conduite existantes. Si la sellerie recouverte de similicuir ne manque pas de confort, il est regrettable de ne pas pouvoir régler le siège passager avant en hauteur.

La finition Design dispose d’un plus grand écran tactile (15,6 contre 12,8 pouces sur Comfort), d’une chaine Hi-Fi plus puissante (10 HP Infinity contre 9 HP) ainsi qu’un affichage tête haute. Le système multimédia présente des graphismes soignés et une bonne réactivité. Il est en outre compatible avec Apple CarPlay et Android Auto, ce qui permet de compenser l’absence de planificateur d’itinéraire avec des applications tierces comme Chargemap ou ABRP.

Pas si spacieux

Grâce à son gabarit généreux, le BYD Seal U affiche 552 litres de volume de coffre. Ce dernier manque cependant de largeur au niveau des passages de roue et se contente d’une modularité basique avec un rabattage à 60/40 sans trappe à ski. Le modeste double-fond suffit tout juste à loger un câble de type 2. De quoi regretter l’absence de rangements sous le capot avant où l’on trouve un trou béant. À l’arrière, l’espace aux jambes et la garde au toit sont généreux, mais un Tesla Model Y sera plus confortable pour loger trois personnes.

La ville vue d’en haut

En ville, le BYD Seal U s’apprécie tout d’abord pour ses nombreuses caméras qui assurent une excellente visibilité périphérique et facilitent grandement les manœuvres. Le diamètre de braquage de 11 m (entre trottoir) relativement court et la largeur raisonnable du véhicule facilitent aussi la vie par rapport au large Model Y. La direction légère, la discrétion de la mécanique et la douceur des suspensions à faible allure font merveille. Dommage que le freinage régénératif, pourtant réglable sur deux modes, ne soit pas assez prononcé et ne permette pas d’aller jusqu’à l’arrêt complet.

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Gros pépère

Donnée pour 9,3 s (Comfort) et 9,6 s (Design) sur le 0-100 km/h, avec une vitesse de pointe de 175 km/h, le BYD Seal U affiche des performances très modestes. À titre de comparaison, son petit frère, le BYD Atto3 doté d’un moteur à peine moins puissant (204 ch au lieu de 218 ch) revendique 7,3 s et 160 km/h. Autant dire qu’un Tesla Model Y (6,9 s pour 217 km/h) prend une belle longueur d’avance. Le SUV chinois tire aussi la langue sur le plan du comportement routier, nettement moins précis que celui de son rival américain. Malgré une bonne monte pneumatique de série (Michelin E-Primacy), le train avant patine vite en cas de remises des watts avec les roues braquées et peine à s’inscrire en virage. Un comportement très pataud renforcé par une direction trop démultipliée. Le problème majeur vient de la masse éléphantesque du véhicule qui avoue 2147 kg avec la grosse batterie de 87 kWh et 2020 kg avec la batterie de 71,8 kWh.

Pêché de gourmandise

Cette obésité doublée d’une aérodynamique d’armoire normande (coefficient de traînée à 0,32 !) pèse durement sur la consommation annoncée à 20,5 kWh/100 km en cycle mixte sur notre version Design (87 kWh) et 19,9 kWh/100 km en version Comfort. À comparer avec les 15,7 kWh/100 du Tesla Model Y Propulsion. Lors de notre essai à Lisbonne sous une météo ensoleillée très favorable (17°), l’ordinateur de bord indiquait 19 kWh/100 km de moyenne et 22,1 kWh/100 km sur voie rapide (à 120 km/h maxi). De quoi envisager environ 350 km d’autonomie sur autoroute et 450 km en usage urbain. Assez confortable sur long trajet où ses suspensions digèrent bien les raccords autoroutiers, le BYD Seal U nous a cependant un peu déçu par son insonorisation des bruits d’air moins poussée que dans la BYD Seal bien mieux profilée et dotée de vitres avant feuilletées.

Attente sans borne

Capable de recevoir jusqu’à 140 kW de puissance de charge en courant continu (DC), le BYD Seal U Design réclame tout de même 43 min pour passer de 10 à 80 % avec son imposante batterie de 87 kWh, ce qui reste plus lent que la plupart de ses concurrents. La version Comfort de 71,8 kW ne va pas beaucoup plus vite (42 min), car sa puissance est limitée à 115 kW. Sur du courant alternatif (AC), le chargeur embarqué autorise jusqu’à 11 kW de puissance de charge, ce qui nécessitera tout de même 9,3 heures pour faire le plein de la grosse batterie de 87 kWh, voire 15 h sur une prise domestique. Comme toutes les BYD, le Seal U peut transférer du courant vers l’extérieur (3 kW) pour y brancher des objets électriques.

Pas assez bon marché pour un outsider

Affiché à 42 000 € en version Comfort et 45 000 € en version Design sur le marché allemand, le BYD Seal U devrait avoir des tarifs comparables chez nous lors de son arrivée en février 2024. Même si le niveau d’équipement et la qualité sont au rendez-vous, ces tarifs semblent bien audacieux pour faire face au Tesla Model Y (43 000 €) beaucoup plus spacieux et performant. Le Seal U peut toutefois compter sur une garantie de 6 ans ou 150 000 km. Reste à savoir si son réseau de distribution naissant assurera un meilleur SAV que celui de Tesla.

On aime :

  • La qualité de fabrication
  • Le confort de suspension
  • L’ergonomie bien pensée
  • L’équipement complet

On aime moins :

  • Le comportement très pataud
  • La consommation élevée
  • La puissance de charge limitée
  • L’absence de coffre avant
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