Dans une longue explication détaillée, reprenant diverses études et positions de spécialistes, le groupe allemand indique pourquoi il privilégie la mobilité électrique à batterie tout en continuant ses recherches sur la technologie hydrogène.

La solution la plus accessible et immédiatement disponible

Pour le constructeur, la mobilité durable doit être accessible le plus rapidement possible et pour le plus grand nombre d’automobilistes. Et ce, afin de satisfaire aux normes les plus strictes d’émission de CO2, de répondre aux défis climatologiques, et de respecter les accords de Paris.

« Dans quelques années à peine, Volkswagen entend vendre plus d’un million de véhicules électriques par an », prévoit l’industriel. Un scénario qui ne peut pas tenir avec la technologie hydrogène.

Dépendance des pays

Le groupe allemand met en avant le point de vue de Volker Quaschning, professeur en systèmes d’énergie renouvelable à l’université HTW de Berlin, selon lequel l’importation d’hydrogène renouvelable pour alimenter un grand nombre de voitures à pile à combustible serait difficilement possible rapidement et créerait à terme des dépendances fortes de certains pays à d’autres.

L’enseignant-chercheur estime que les motorisations à hydrogène sont à réserver « à des véhicules accumulant de nombreux kilomètres chaque jour » et pour lesquels le poids des batteries représenterait un handicap. Ainsi pour le transport lourd routier, aérien et maritime de fret et des personnes.

Faible rendement de la solution hydrogène

De son côté, Maximilian Fichtner, directeur de l’Institut Helmholtz d’Ulm, et expert désigné dans la recherche sur l’hydrogène, avance le « très faible rendement énergétique de la voiture à pile à combustible » pour privilégier l’exploitation de ce gaz pour le stockage d’énergie stationnaire.

Une étude de Horváth & Partners compare les 2 technologies. Pour les modèles à batterie, « seulement 8% de l’énergie est perdue pendant le transport » avant stockage dans les packs, rapporte Volkswagen. Et « 18% sont perdus » dans la conversion en amont de l’alimentation du moteur. Soit « un niveau d’efficacité compris entre 70 et 80% ».

Une plage qui tombe « à 25-35% » pour la solution H2 : « 45% de perte lors de la production d’hydrogène par électrolyse », « Sur les 55% restants, 55% sont perdus lorsque l’hydrogène est converti en électricité dans le véhicule ».

Autres raisons mises en avant

Dans son argumentation, Volkswagen évoque explicitement d’autres raisons de préférer la solution à batterie : technologie H2 plus chère ; empreintes carbones identiques pour les 2 types de véhicules ; dans la phase de poussée pour des engins plus vertueux (d’aujourd’hui à 2023/2025) seuls les modèles à batteries peuvent être produits rapidement avec un réseau de ravitaillement satisfaisant en énergie ; ensuite les prix des voitures auront baissé de façon importante, l’autonomie sera suffisante et le réseau de chargeurs sera efficace, au point que cette solution sera la préférée des automobilistes ; l’électricité renouvelable va faire chuter l’empreinte carbone de la voiture électrique à batterie, aussi bien lors de sa fabrication que de son utilisation.