La décision se faisait attendre depuis longtemps et l’Europe a tranché officiellement sur l’arrêt du thermique. C’est en 2035 que les constructeurs devront passer à l’électrique ou à l’hydrogène.
La transition vers une automobile « zéro émission » en Europe est plus que jamais d’actualité. Face à la menace environnementale, la Commission européenne a décidé de prendre des mesures plus drastiques. Alors qu’on attendait initialement la fin des voitures neuves à moteur thermique pour 2040, l’échéance a finalement été avancée de cinq ans. Cela sera plus en phase avec d’autres pays, même si la France grince des dents à cette idée. En effet, Emmanuel Macron a promis de défendre la voiture hybride devant la Commission européenne. Mais l’avancement de la date de l’interdiction des moteurs thermiques à 2035 est déjà un premier revers.
Comme l’Allemagne, l’Hexagone voulait conserver la date butoir à 2040 afin de laisser plus de temps aux constructeurs. De fait, il semble difficile d’imaginer que la France réussira à provoquer une distinction entre les véhicules hybrides rechargeables et hybrides, et les voitures dites « zéro émission ».
Si le moteur thermique doit disparaître sous toutes ses formes, la France et l’Allemagne pourraient demander un assouplissement des normes Euro 7. Les autorités expliquent qu’il est impossible de travailler sur un projet de moteur thermique plus propre – qui sera en plus abandonné – et sur un programme 100 % électrique en parallèle.
À partir de 2035, les ventes de voitures en Europe ne concerneront donc que l’électrique et l’hydrogène. La Commission laisse libre cours à toute technologie qui arriverait avant, exigeant seulement du « zéro émission » à cette date.
Des étapes intermédiaires pour réduire les émissions polluantes
Mais les constructeurs ne devront pas faire des efforts qu’à partir de 2035. En effet, l’Europe va également leur imposer une réduction des émissions polluantes plus stricte que prévu d’ici dix ans.
Initialement, les normes CAFE (Corporate Average Fuel Economy) européennes visaient une réduction de 37,5 % des émissions polluantes de chaque constructeur. Finalement, c’est une réduction de 55 % des émissions par rapport à celles de 2021 qui sera appliquée pour déterminer le seuil à ne pas dépasser en 2030.
Les constructeurs doivent aujourd’hui proposer une gamme dont la moyenne des émissions de CO2 ne dépasse pas 95 g/km. En appliquant une réduction de 37,5 %, le seuil aurait dû être de 60 g/km en 2030. En augmentant cette réduction des émissions à 55 %, les constructeurs devront proposer en 2030 une gamme dont la moyenne des émissions sera inférieure à 43 g/km.
Cette obligation de proposer des voitures à faibles émissions signifie que la transition vers l’électrique débutera très largement durant les prochaines années. En 2030, il est probable que les constructeurs ne proposent déjà plus que de l’électrique et de l’hybride rechargeable.
Les constructeurs à faible volume eux aussi obligés d’abandonner le thermique
L’Europe a décidé que chacun devrait ajouter sa pierre à l’édifice. Ce sera également le cas des petits constructeurs. Jusqu’ici, les marques vendant moins de 10 000 voitures annuellement bénéficiaient d’une dérogation face aux normes CAFE. À l’origine, il était question de supprimer cette dérogation à l’horizon 2028. L’échéance a finalement été repoussée de deux ans. En 2030, aucun constructeur vendant plus de 1 000 voitures annuellement n’aura le droit de déroger à ces normes.
L’exception s’appliquera encore aux marques qui vendent moins de 1 000 voitures à l’année, ce qui représente un nombre infime d’entre elles. Les constructeurs comme Aston Martin, Ferrari et McLaren, qui dépassent aujourd’hui ce seuil, n’auront pas d’autre choix que de viser du zéro émission.
La Commission a révélé avoir choisi ces échéances et ces chiffres en fonction des plans des constructeurs. Les dates proposées correspondent en effet à celles que prévoyaient la plupart des marques. On sait que des constructeurs comme Audi et Jaguar ont déjà acté la mort du thermique dans leur gamme. Désormais, d’autres devront suivre dans les 14 prochaines années pour se conformer aux directives européennes.
Un réseau de charge à développer
Pour accompagner cette transition massive vers l’électrique, l’Europe prévoit d’imposer aux États membres des objectifs stricts en matière d’infrastructure de recharge. Dans le cadre de la révision de la Directive AFI sur les carburants alternatifs, la Commission compte imposer dès 2025 la présence d’au moins deux stations de charge rapide tous les 60 kilomètres, dont au moins 1 à la puissance supérieure ou égale à 150 kW. L’objectif sera doublé dès 2030.
Des décisions dénoncées par l’ACEA
L’association des constructeurs automobiles européens (ACEA) n’a pas tardé à réagir au texte présenté par l’Europe. « La proposition actuelle d’une réduction encore plus importante des émissions de CO2 d’ici 2030 nécessite une nouvelle augmentation massive de la demande du marché pour les véhicules électriques dans un court laps de temps. Sans des efforts considérablement accrus de toutes les parties prenantes – y compris les États membres et tous les secteurs concernés –, l’objectif proposé n’est tout simplement pas viable », a averti Oliver Zipse, Président de l’association.
Pour l’ACEA, le choix de l’Europe de s’orienter vers les seuls modèles zéro émission (à l’usage) est également une erreur. « Toutes les options – y compris les moteurs à combustion interne à haut rendement, les hybrides, les véhicules électriques à batterie et à hydrogène – doivent jouer leur rôle dans la transition vers la neutralité climatique. Ce n’est pas le moteur à combustion interne qui nuit à l’environnement, mais les combustibles fossiles », a indiqué l’association. Sont notamment évoqués les carburants renouvelables. Dans une approche ACV (Analyse du Cycle de Vie), ces derniers affichent d’excellents résultats en matière d’émissions de CO2.
« Dans le contexte des restrictions technologiques proposées à partir de 2035, nous exhortons toutes les institutions de l’UE à se concentrer sur l’innovation plutôt que d’imposer, ou d’interdire effectivement, une technologie spécifique », a souligné Olivier Zipse.
l’Europe commence à prendre le relais dans la prise de décision importante, vue le peut d’entrain des gouvernements nationaux a faire le job. Il était temps. On parle d’écologie et nos lobbyistes chevronnés parlent de délai de tripatouillage. Nos constructeurs européens sont lamentable on leur fait des aides des crédits recherche etc etc et toujours la même rengaine on ne va pas y arriver. Perso mon opiniun il cherche l’argent…arrêtez de faire des pub à la TV et faite votre job. Vendre des véhicules aux normes en vigueur décidé par un parlement élu démocratiquement point barre.
Nous connaissons actuellement des inondations. Existera-t-il des véhicules électriques pouvant circuler dans un mètre d’eau ? Existera-t-il des personnes qui oseront rouleur avec un véhicule électrique dans l’eau ?
J’avoue ne pas trop comprendre pourquoi les pays membres et notamment l’UE misent sur l’hydrogène plutôt que le GNV et bioGNV ?
Je ne vois que peu de désanvantages au BioGNV : fabriqué à partir de déchets des humains et des animaux.
Si quelqu’un peut m’éclairer sur ce sujet ça m’intéresse !
L’hydrogène me parait bien plus compliqué à produire et l’exploitation trop chère.
J’adore la photo en tête de l’article : jolies bornes NON ABRITÉES de Ionity qui n’a toujours pas compris (comme d’autres d’ailleurs) qu’il faut plus de 5 minutes pour charger une batterie.
Sous la pluie, c’est pas top.
Merci par exemple à Total-énergies qui installe des «stations SERVICES».
Ils se foulent pas hein, le passage aux VE va se faire tout seul sans l’intervention d’aucun parasites étatique ou supra étatique (tous rampant devant les lobbys) dans les 9 années à venir.
Avec une croissance de 50 à 100% du VE chaque année dès l’année prochaine ça va être rapide. Qui plus est dès aujourd’hui les gens un minimum informés y réfléchissent à deux fois avant d’investir dans un véhicule qui ne vaudra quasiment plus rien à la revente d’ici 5 ans, s’ils ne sont pas carrément interdit d’ici là (de circuler voire carrément de revendre).
En 2025, la part de marché des pures thermiques sera hyper minoritaire. En 2030 sauf quelques exceptions j’imagine, elles n’existeront quasiment plus. Et une fois ce palier atteints ce sera aux hybrides de disparaitre à leur tour en quelques années (inutilement trop lourdes et polluantes).
Bon, il ne reste plus a nos politiciens qu’à réaliser enfin que pour recharger un VE, il faut… Des bornes de recharge. Des bornes partout, sur routes et autoroutes bien sûr pour les grands trajets, mais aussi et surtout en zone urbaine : car on ne répétera jamais assez que un automobiliste sur deux n’a aucune possibilité de recharger à domicile…
J’aime beaucoup la dernière déclaration du porte parole des constructeurs auto francais : » Pour que le VE prenne (dans la population) il faut qu’il ait une autonomie de 500 km et un temps de recharge de 10 minutes ».
Ok, pourquoi pas.
Mais alors pourquoi ces constructeurs ne proposent-ils que des VE avec batterie de 50 kWh rechargeant à 50 kW pour Renault et brièvement à 100 kW pour PSA ???
Alors que les coréens ou les allemands ont déjà des modèles prêts pour l’itinérance.
(Sans parler de Tesla).
« Ce n’est pas le moteur à combustion interne qui nuit à l’environnement, mais les combustibles fossiles »
Ca me fait penser à la rhétorique de la NRA : « ce ne sont pas les armes à feu qui tuent, ce sont les gens qui les portent ».
Ben voyons…
Je suis pour l’electification des véhicules. Mais quid du changement sur la production de cette même électricité? En Europe la France est le pays qui ne produit pas son éléctricité grace à des centrales à Charbon ou autre. Le nucleaire n’est pas la panacé au niveau recyclage mais ne produit pas de gaz à effet de serre à la différence des centrale à Charbon allemande. Si l’Europe veut passer au Tout electrique en 2035 il va falloir également qu’elle impose des efforts à la production de cette electiricité.
Il serait bien qu’avant 2035 le gouvernement revoit sa copie sur la conversion thermique vers électrique.
En l’état actuel la procédure est catastrophique, trop de contraintes qui font que les prix sont bien trop chers. La faute au 100.000€ demandés pour cataloguer un unique modèle, le garage ne peut faire autrement que répercuter ce coût.
En 2035 on va donc alimenter les décharge avec des véhicules thermiques si rien n’est fait au niveau de la législation.
Tout ça grâce à Tesla uniquement Tesla.
Sans model 3 pas de preuve concrète qu’un industriel sait produire et vendre en masse un véhicule électrique répondant aux besoins des européens à un prix contenu (et de façon rentable tout en investissant des milliards de $ en Superchargeurs et giga Factory).
Certes c’est pas encore parfait mais les bases sont très solides.
Vivement le semi électrique pour une seconde preuve.
Merci l’Europe on avance correctement sur ce sujet.
On avait besoin d’une direction claire pour ne pas tergiversé. Maintenant on l’a! Certains pays vont avancer et travailler dans ce sens avec les résultats qui iront avec et d’autres comme d’habitude ne seront pas être très efficaces.
Si les constructeurs européens ne s’investissent pas pleinement dans le VE, nous serons contraints d’acheter chinois faute de mieux : Aiways, Nio, Serres, ou même déjà la Dacia Spring, ou encore la Tesla ModelY dont les premiers exemplaires vendus en Europe seront MIC parce que l’Allemagne a ralenti la construction de la gigafactory de Berlin… Quand les consommateurs réaliseront en masse que les VE sont plus économiques, ils contourneront le pb du prix d’achat initial plus élevé par un crédit dont la mensualité sera globalement plus faible que leur dépense auto actuelle…
Oui, la messe est dite…
La messe est dite ! Et c’est tant mieux.
Après on espère voir la Commission aussi volontariste sur la baisse des autres sources d’émissions CO2 :
etc …
La voiture c’est 10 -15% des émissions CO2 en UE ; il y a tout le reste …
Si avec ce plan l’Europe peut prendre une avance dans l’industrie du véhicule électrique et ne pas dépendre des USA ou de la Chine, alors il faut foncer.
Ce n’est pas comme si on demandait aux constructeurs de tout inventer en partant d’une feuille blanche. Une Tesla model 3 SR+ coûte 37 k€ après bonus et assure déjà 100% des usages de l’utilisateur avec des contraintes très faibles.
Les constructeurs ont donc 14 ans pour pomper la solution et en baisser le prix.
Si les Comités de Direction de ces constructeurs concluent que ce n’est pas possible, il faut les remplacer.
Il s’agit bien de l’interdiction de la vente de voitures neuves à moteur thermique. On pourra continuer d’acheter des véhicules thermiques d’occasion ou utiliser un qu’on possède déjà.
Après il y aura bien sur les villes qui l’interdiront. Paris, c’est en 2030. A mon humble avis, d’autres grandes métropoles suivront d’ici 2035.
On est en urgence climatique, il n’est plus question d’attendre. Faut aussi jouer sur la sobriété c’est certain.
Faire trainer les choses ne peut que mettre en danger l’industrie auto européenne. Ils doivent dès maintenant se concentrer à fond sur le 100% électrique. pour atteindre le plus vite possible la parité prix. Dire qu’il n’y a pas suffisamment de demande pour du 100% électrique, c’est surtout 100% pipeau. Commençons déjà à faire comme nos voisins belges, supprimer en 2026 tous les avantages fiscaux sur les véhicules de société thermiques. (hop, ça fait déjà la moitié des ventes neuves). Et surtout ça va alimenter le marché de l’occasion pour rendre accessible au plus grand nombre.
Quant aux acheteurs particuliers, vu le prix déjà élevé des thermiques (et encore plus hybrides rechargeables), ils ont tout interêt à acheter du 100% électrique pour la valeur résiduelle.
et enfin, que les constructeurs communiquent correctement sur le VE. Le plupart des clients potentiels ne comprennent pas comment marche le VE. Ils pensent « faire le plein », et les constructeurs qui leur disent qu’il faut 36h sur une prise domestique, c’est sur que ça fait pas envie.
Il faut faire de l’éducation, expliquer le biberonnage. On recharge dès qu’on en a l’occasion.
Quant aux longs trajets qui sont ultra exceptionnels pour la plupart des Français, expliquons comment ça marche. la perte de temps n’est pas très importante avec les véhicules récents.
J’espère que dans un esprit d’équité, ils font ou prévoient de faire les mêmes réformes à marche forcée dans les autres secteurs où la génération de pollution est un fléau.
La nouvelle qui me plaît : « la Commission compte imposer dès 2025 la présence d’au moins deux stations de charge rapide tous les 60 kilomètres, dont au moins 1 à la puissance supérieure ou égale à 150 kW »
J’espère que cette mesure passera !
Je crois que les représentants des constructeurs savent très bien qu’ils respecteront les dates mais ils prétendent le contraire pour récupérer un maximum d’aides et subventions.
Vouloir imposer est une chose, mais pouvoir le faire en est une autre! moi je ne demande qu’à
y croire, mais vu le défi technologique que ça représente pour certains pays ( matières 1ères
suffisantes pour les batteries, infrastructures de recharge en conséquence, etc…)je ne serais
pas surpris qu’en 2040 il y ait encore des voitures à moteur à combustion en circulation.
» la menace environnementale ».
C’est juste aberrant de brûler du pétrole quand on voit tout ce que on peut en faire à moindre coût énergétique.
Il est urgent de garder nos réserves pour les matériaux et non pas pour l énergie.
Si un Kebab peut se prendre une prune de 45’000€ pour ne pas avoir contrôlé un client non porteur du Covid. Alors un constructeur automobile devrait se prendre au moins la même chose pour vendre une voiture qui emmet du CO2. Qu’en penssez-vous?
Quant est-il des droits d’emmissions sur un nouveau marché des ETS pour les distributeurs de produits petroliers, dès 2023 ? (Fit 55)
Avec des prix des ETS voués a voguer à 100€ cette année puis à 250€ d’ici 1 à 2 ans. Si cela est acté; cela devrait faire monter le prix à la pompe de 20 à 30cts.
De quoi décourager d’acheter un vehicule thermique dès l’année prochaine.
A mon avis, il n’y aura plus beaucoup d’offre thermique en 2030. Il y aura sûrement aucun sens économique d’acheter un véhicule thermique à cette date, car les VE seront moins chers.
Quant aux hybrides rechargeables qui ont un coût prohibitif, une fois les avantages fiscaux supprimés, il n’ont aucune raison de survivre.
Donc en résumé, en 2030, le prix sera inférieur à son équivalent thermique, les autonomies et la vitesse de recharge ne poseront plus de soucis.
y en a un et d’autres, qui doivent bien se marrer ! dommage ils sont pas européen :)
L’ ACEA découvre ce qui était prévisible depuis 10 ans ! …
Je me demande si ce n’est pas plutôt un problème de fourniture de pétrole et de gaz, plus qu’un problème de pollution. J’ai vu, entre autre, des conférence de Jancovici sur Youtube, qui démontre que la fourniture d’énergie fossile à déjà depuis 2008 baissé de 16%. Je n’ai pas fait de recherches plus poussées sur le sujet. Mais si les problèmes devenaient plus importants avec la Russie, le gaz pourrait manqué à l’Allemagne qui souhaite remplacer son charbon par le gaz. Retirer une grande partie des véhicules thermiques pourrait libérer une partie de l’énergie pour faire autre chose. Car en 2035, il y aura encore des véhicules thermiques pour quelques années.
Je pense aussi qu’en faisant ceci l’Europe souhaite réduire aussi les SUV, qui sont de gros consommateurs autant en thermique qu’en électrique et souhaite relancer l’idée des années 70-80, des petites voitures pas lourdes. Si l’on peut, peut être, faire des millions de petites batteries (jusqu’à 50 kWh), rien ne dit que l’on n’aura pas de problèmes pour faire des batteries de 100 voir 150 kWh. L’hydrogène à lui aussi ses problèmes. En fait la transition énergétique sera plus une transition vers une gestion de la pénurie d’énergie. Les politiques ne le disent pas mais ils le savent (pompe à chaleur pour remplacer gaz et fuel, isolation thermique, limitation de vitesse, augmentation injustifiée de l’énergie électrique, etc).