Macron a promis des véhicules électriques à 100 € par mois pour les ménages modestes. Mais les marques n’ont rien à proposer.

Parmi les promesses d’Emmanuel Macron lors de la campagne présidentielle, il y avait la voiture électrique à moins de 100 € par mois. La mesure n’a toutefois pas été retenue pour la loi pouvoir d’achat, votée cet été. Le gouvernement ne l’a pas abandonnée, mais a reconnu qu’elle ne serait pas prête avant 2023. Clément Beaune, ministre des Transports, expliquait en juillet que les modalités doivent être discutées d’ici à la fin d’année.

Car trouver une voiture électrique à moins de 100 € par mois, c’est mission impossible actuellement. Peugeot vient de lancer une finition de base pour la 208 électrique, la Like à l’équipement plus léger, mais la marque met en avant sur son site une mensualité de 208 € par mois… après un premier loyer de 3 900 €.

Le gouvernement n’a d’ailleurs pas hésité à demander aux constructeurs de participer à l’effort, avec l’opportunité de capter des clients. Mais ça semble coincer à ce niveau, car on est toujours loin du compte. Nos confrères du Parisien révélaient récemment que Toyota, approché par le gouvernement parce que sa Yaris, certes hybride et non électrique, mais qui est made in France, n’a pas trouvé de solution à l’équation… même en occasion !

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Des finances publiques déjà en surchauffe

Arriver à tenir cette promesse, cela s’est même compliqué cette année avec l’envolée des prix. La Dacia Spring, l’électrique quatre portes et quatre places la moins chère du marché, a pris près de 3 000 €. Cela pèse logiquement sur un loyer. Sans apport, la marque annonce 170 € par mois (sur 49 mois).

Pour baisser la mensualité, le gouvernement va mettre la main au portefeuille et financer une partie du coût du véhicule, sous forme d’aide. Si elle a été du départ envisagée, cette aide devrait être plus élevée que prévu. Or, du côté du ministère de l’Économie, on estime que les comptes publics ont atteint la cote d’alerte. Les mesures de la loi pouvoir d’achat ont encore coûté 20 milliards d’euros.

Pas question pour autant pour le gouvernement de ne pas tenir une de ses grandes promesses en matière de mobilité écologique, ce serait un raté très médiatisé. Gabriel Attal, ministre du Budget, vient de rappeler au micro de LCI que l’exécutif « y travaille », ajoutant « on essaie actuellement de définir la date de sa mise en application ». La mesure pourrait être resserrée sur une poignée de ménages modestes, afin de les aider à abandonner plus rapidement le thermique. C’est à la fois pour l’écologie et pour le pouvoir d’achat, le coût pour parcourir 100 km avec un électrique étant bien plus bas qu’avec un essence ou un diesel.

En espérant que cela ne se termine pas avec des solutions hors sujet, comme les voitures sans permis !