Le mois dernier, à San Francisco, un camion de pompier, sirènes hurlantes, en chemin vers son lieu d’intervention, s’est retrouvé bloqué par une voiture autonome en plein test. C’est l’un des quelques incidents qui ont poussé la ville à vouloir suspendre ses autorisations permettant le développement d’un programme de covoiturage autonome.  

Un matin d’avril, à environ 4 h du matin, un véhicule de pompier était en train de répondre à un appel d’urgence quand sa progression a été bloquée par un camion-poubelle garé en double file pour permettre à ses éboueurs de travailler. L’engin d’intervention s’est alors déporté sur la voie opposée pour le doubler, mais, une fois arrivé à sa hauteur, s’est alors retrouvé immobilisé par une Chevrolet Bolt servant de véhicule de test pour la société Cruise dont la spécialité est les systèmes de conduite autonome. Celui-ci s’est retrouvé paralysé face à l’engin rouge, bloquant alors totalement la rue.

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Selon le rapport fourni par la ville de San Francisco à la commission des services publics californienne, le retard causé par cet incident aurait entraîné des dégâts supplémentaires importants sur le lieu de l’intervention ainsi que des dommages corporels. Mais selon un porte-parole de Cruise, le véhicule de test se serait comporté de façon conforme, laissant le passage aux pompiers et contactant automatiquement l’assistance du service, rejetant la faute sur le camion-poubelle. C’est d’ailleurs uniquement quand le conducteur de ce dernier est accouru pour déplacer le véhicule que la situation a pu se débloquer, entraînant un retard de l’intervention estimé à 25 secondes. Évidemment, si un humain avait été au volant de la petite Chevrolet que l’on aurait pu connaître sous le nom d’Opel Ampera-e en France, il aurait tout simplement enclenché la marche arrière pour se sortir du passage, ce dont le système embarqué était visiblement incapable.

Un autre véhicule de test a « refusé » un contrôle de police

Ce rapport officiel de la ville, destiné à la commission des services publics californienne se chargeant d’attribuer les autorisations pour mener ce programme de covoiturage autonome, fait état d’autres incidents similaires avec deux autres véhicules de test Cruise. Le premier, très médiatisé, roulait la nuit sans phares et a « refusé » brièvement de se conformer à un contrôle de police et le second s’est immobilisé sur un passage piéton dans une zone de travaux, paralysant le trafic pendant cinq minutes.

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Ces trois perturbations pointent du doigt le défi colossal dans le développement des systèmes de conduite autonome causé par les milliards de cas particuliers possibles, quand quelque chose de rare et d’inattendu paralyse l’algorithme alors qu’un conducteur humain saurait s’adapter instantanément. Un défi qui laisse planer le doute sur la réelle possibilité de parvenir un jour à construire une voiture véritablement capable d’une conduite autonome de niveau 5.