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Je l’avoue, comme beaucoup d’automobilistes, j’ai longtemps pensé que la Prius de Toyota n’était pas faite pour les besoins de notre petite famille. Trop grande, trop chère, trop technologique, pas faite en France ni même en Europe, etc…

Sur le marché de l’occasion en revanche, la donne n’est plus tout à fait la même. La voiture hybride la plus vendue dans le monde y est de plus en plus accessible. Le critère fiabilité devient aussi important que le lieu de fabrication sinon plus. Surtout, la Prius a de sacrés atouts à faire valoir, à commencer bien sûr par sa technologie hybride, très supérieure à ce que propose la concurrence. Une technologie qui, en France notamment, reste très mal connue des automobilistes. À qui la faute ?

I. Une voiture bonne à tout faire (ou presque)

Exceptés celles et ceux qui ont impérativement besoin de tracter une remorque ou une caravane, beaucoup d’automobilistes gagneraient aujourd’hui à rouler en hybride. Seul hic : en France, pour rouler au volant d’une voiture hybride-essence, il faut accepter de payer le carburant un peu plus cher pour polluer moins. Un sacrifice que peu d’automobilistes sont prêts à faire, on peut les comprendre.

Autre difficulté bien connue des vendeurs de voitures face à la technologie hybride, le fait de proposer un véhicule dépourvu de boite de vitesse manuelle. Sur ce point, le plus simple est certainement de se laisser convaincre par un essai pour rapidement comprendre que l’agrément de conduite offert par une bonne hybride n’a pas grand chose à envier à celui d’une voiture diesel boite manuelle. D’autres vous diront tout simplement qu’il faut savoir vivre avec son temps. Parce que le tout diesel ou presque, y compris pour rouler en ville, ça commence à bien faire !

Autre point sur lequel les idées reçues sont tenaces : l’intérêt de la technologie hybride tout au long de l’année. Contrairement à une idée très répandue, l’intérêt du système hybride Toyota ne se limite pas qu’à la ville. En réalité, même sur l’autoroute, le système reste actif. Calé à 115 km/h au régulateur une Prius II n’usera jamais plus de 5 litres d’essence aux 100km. Une performance que seuls quelques bons Diesel sont capables de reproduire avec la même quantité d’énergie1.

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Une fois arrêté à la barrière de péage ou sur l’aire de repos, inutile de laisser tourner le moteur à l’arrêt pour garder l’habitacle au frais lorsque le soleil brille généreusement. La batterie du système hybride se charge d’alimenter en énergie le compresseur de la climatisation électrique… en silence et sans gaz d’échappement2.

Tout le reste du temps, c’est à dire pour rouler à 90 km/h maximum sur les départementales, pour traverser les très nombreux villages de la France aux 36 000 communes ou tout simplement pour aller faire les courses, la Prius est une berline familiale très supérieure à ce qui constitue le parc roulant encore aujourd’hui. Pour les adeptes de l’éco-conduite, une fois l’auto bien en main, sachez que vous n’aurez aucun mal à approcher les 4L/100 km (~ 95 g. CO2/km), surtout en été.

Le tout à partir de 6 000 € sur le marché de l’occasion, avec un contrôle technique le plus souvent vierge.

II. Vaincre l’inertie des mentalités

Au pays du « Diesel – boite manuelle », pas facile de mettre en avant les qualités intrinsèques d’une berline dépourvue de boite de vitesse manuelle qui carbure au sans plomb. Dommage car objectivement, la Toyota Prius est très probablement une des meilleures voitures du marché pour qui fait l’effort de comparer point par point ce qu’offre cette voiture par rapport à la concurrence. Et surtout ce qu’elle offre et que les autres n’offrent pas !

Si vous êtes un adepte du vélo en ville par exemple, ne cherchez plus, c’est très probablement le genre d’auto qu’il vous faut. Car vous l’aurez certainement déjà constaté au moins une fois dans votre vie de cycliste, la Toyota Prius fait partie de ces rares voitures infiniment plus agréable à côtoyer en ville que la majorité des véhicules Diesel qui peuplent (encore) les grandes villes françaises !

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Parmi les difficultés que doit affronter la technologie hybride depuis plus de 10 ans déjà, le manque d’intérêt et de curiosité des automobilistes. De tous ceux avec qui j’ai très régulièrement l’occasion d’échanger, beaucoup pensent que pour pouvoir rouler à l’électricité avec une voiture hybride, il faut au préalable pouvoir la brancher ! Je n’invente rien, hélas…

III. Dire NON au gazole importé !

Que certains refusent d’acquérir une voiture au prétexte qu’elle n’est ni produite en France ni en Europe, par les temps qui courent, c’est un argument que l’on peut entendre. À titre personnel, s’agissant d’une voiture d’occasion, mon objectif était plutôt de dire NON au gazole importé à grand coup de supertanker en l’échange des surplus d’essence sans plomb exportés à l’autre bout de la planète. Hors de question de cautionner à cette hérésie énergétique à laquelle le gouvernement français encourage les automobilistes en maintenant le gazole à un prix artificiellement bas comparativement à l’essence sans plomb.

À l’heure où certains osent à nouveau parler d’une « nouvelle » contribution énergie-climat, ne faudrait-il pas déjà commencer par corriger l’aberration fiscale3 dont le gazole continue de jouir en France afin de corriger au plus vite le déséquilibre structurel entre production et consommation de carburant sur le territoire ?

Exceptés les rares députés conscients du problème, force est de constater que cette hérésie là risque de perdurer encore un bon moment vu la démagogie et le manque de courage qui hantent encore une bonne partie de la classe politique française…

IV. Bilan

En 2013, pour qui n’a pas la chance de pouvoir opter pour l’électrique, faire le choix de rouler à l’hybride plutôt qu’au « tout gazole » constitue déjà un premier pas vers un futur un peu plus désirable pour nos enfants. Parmi les fidèles lecteurs de ce blog, certains considèrent que l’hybride n’apporte qu’une réponse très limitée pour répondre aux enjeux de ce siècle. Ils n’ont pas complètement tort. Reste que par rapport à ce qui constitue encore aujourd’hui l’immense majorité du parc roulant, la technologie hybride est déjà en soi un moyen efficace de réduire très significativement les nuisances causées par l’automobile en milieu urbain.

Vive le futur sobre et intelligent.

1 1 litre de gazole contient en moyenne 10 % d’énergie en plus qu’un litre de SP95-E10.
2 En cas d’arrêt prolongé (> 15′) le moteur thermique se remet automatiquement en route pour recharger la batterie si nécessaire.
3 En l’état actuel, en France, le montant de la TICPE correspond à une taxe d’environ160€ la tonne de CO2 émise à l’échappement pour le gazole contre 250€ la tonne pour le SP95-E10.