Avec un bénéfice de 369 millions de dollars, Tesla confirme sa rentabilité malgré les lourds investissements dans le Model Y, trois usines en développement ou la nouvelle génération de batteries 4680.
Tesla confirme un troisième trimestre 2020 record dans l’histoire de l’entreprise. Début octobre, le groupe californien annonçait avoir livré 139 593 voitures électriques en 3 mois, contre 96 155 unités en 2019 (+44 %). La production a augmenté en parallèle de 51 % à 145 036 véhicules, la Model 3 et le Model Y représentant 88 % du volume. Avec de tels chiffres, il fallait s’attendre à des résultats financiers largement positifs.
Des finances record à l’été 2020
Le chiffre d’affaires du constructeur a bondi de 39 % (6,2 milliards d’euros), une évolution plus légère. Tesla l’explique par la baisse du prix de vente de certains de ses modèles et le transfert des clients des Model S/X vers les Model 3/Y.
Le résultat opérationnel est de 809 millions de dollars (684 millions €) sur le dernier trimestre, un record pour l’entreprise. C’est aussi le cinquième trimestre de profits consécutifs, tout en achevant 9,2 % de rentabilité. Au 3e trimestre 2019, le bilan était de 261 millions de dollars (220,5 millions €) avec une marge de 4,1 %. Le résultat net est de 331 millions de dollars (280 millions €), soit plus du double de l’année précédente.
T3 2020 | T3 2019 | Évolution | |
Chiffre d’affaires | 8,77 milliards $ | 6,3 milliards $ | +39% |
Résultat opérationnel | 809 millions $ | 261 millions $ | +210% |
Bénéfices nets | 331 millions $ | 143 millions $ | +131% |
Tesla a par ailleurs réussi à mettre de côté un « free cash flow » (somme disponible après investissement) de 1,4 milliard de dollars sur ces trois mois. Cela signifie en conséquence que la recherche et développement (pic de 366 millions de $ vs 334 en 2019) pèse beaucoup moins que l’activité de ventes et coûts opérationnels. Le temps où Tesla était un gouffre financier est donc bel et bien révolu.
500 000 Tesla en 2020 malgré la Covid ?
Tesla donne quelques informations sur la production. Le site originel de Fremont aurait atteint la capacité de 590 000 unités annuelles (dont 500 000 Model 3/Y), tandis que celui de Shanghai affiche 250 000. L’objectif reste de 500 000 livraisons pour 2020, malgré la Covid-19 et les confinements (voire reconfinement).
Le Model Y sera bientôt made in China, mais rejoindra aussi « les Gigafactory Berlin et Gigafactory Texas » en 2021. Le camion électrique Tesla Semi devrait également commencer sa carrière l’an prochain, mais pas de mot sur le Roadster 2 ni le pick-up électrique Cybertruck.
Elon Musk a aussi rappelé les grandes lignes sur ses futures batteries 4680 et son plan de réduction des coûts. Il n’a pas apporté plus de précisions sur « la voiture à 25 000 $ » promise pour 2023, qui devrait aider à atteindre les 20 millions de voitures d’ici 2030. Ce nombre est un cumul (le constructeur en a à ce jour écoulé 1 million), soit une estimation de 3,5 millions de véhicules par an d’ici 10 ans.

La Tesla Gigafactory Berlin en octobre 2020
Avec tout cet argent gagné ils vont pouvoir payer leur facture d’eau pour le chantier de Berlin!
https://www.autoactu.com/actualites/facture-impayee-eau-coupee-sur-le-chantier-tesla-en-allemagne
Et financer leur premier gros rappel:
https://www.lefigaro.fr/flash-eco/tesla-va-rappeler-30-000-voitures-en-chine-20201023
https://electrek.co/2020/10/23/tesla-recallingl-model-s-model-x-china-suspension-issue/
Comme toutes les voitures concernées sortent de la même usine, il serait curieux que seules les voitures exportées en Chine soient concernées.
Je me demande ce que l’on pouvait dire à l’époque quand les premières automobiles sont arrivées sur le marché.
Cela devait ressembler certainement au même commentaires que nous voyons aujourd’hui sur Tesla…
Et dire que sur les site avec de vrai journalistes qui analyse correctement les chiffres, on titre plutôt :
« Sans la revente de crédit Co2, Tesla ne serai toujours pas rentable «
Le chiffre impressionnant pour Tesla est le volume de vente à 140 k VE : voilà une belle progression.
Il serait intéressant de connaitre les progressions Tesla 9 mois vs N-1, les progressions marché VE, le tout par continent.
Une exception semble être la France : Tesla est en petite progression de 3-5%vs N-1 dans un marché VE qui a plus que doublé.
Côté bénéfices, a-t-on les chiffres de la seule partie automobile sans les crédits CO2 : c’est ça le nerf de la guerre.
Enfin bien vu l’augmentation de capital de 5Md$ : c’est habile. Cela ne dilue la capitalisation que de 2% (autant dire zéro).
Si les actionnaires sont crédules au point de croire que l’entreprise vaut 200 Md$, autant leur en piquer 5 de plus et financer les investissements avec. Malin.
EM devrait même le faire tous les 6 mois tant que ça marche : il aurait tord de s’en priver.
usine Robotisé à 75% : Check
2 usines par an en development : Check
Marge sur véhicule 27% :Check
Augmentation par 2 des nombre de vehicles 2021 : check
Truck & Camion pour 2021 : Check
domination de l’electricite & transport en 5 ans : Check
Outre l’humour de certains commentaires qui ne fait jamais de mal et encore plus dans la situation actuelle…
Je suis par contre très surpris d’analyses financières « farfelues » réalisées avec des chiffres sortis de leur contexte tant on sait qu’il est facile de faire dire ce que l’on veut à des chiffres annoncés à grand renfort de communications ! surtout quand le commentateur n’y connaît rien et fait passer sa sensibilité avant toute raison :-)
Merci à ceux qui ont apporté quelques détails sur les annexes techniques à ces chiffres ce qui éclaire et relativise ces informations partielles.
Pour ma part, Tesla est bien trop spéculative pour accorder une quelconque valeur à tout cela.
Ce qui compte ce sont les livraisons de voitures, produites si possible de la meilleure façon possible et en respectant l’environnement et les salariés. Les progrès réalisés et l’évolution que cela apporte à tout le monde (autres constructeurs compris) mais pour eux cela reste dans le domaine du luxe même si je salue l’opportunité des initiatives et les choix comme le développement de leur réseau (propriétaire).
Vivement la démocratisation de tout cela et l’abandon de la spéculation…
On attend maintenant de pied ferme les habituels ouin-ouineurs de la section commentaire.
Pour vous faire gagner un peu de temps, voici les idées centrales:
– ce rapport ne veut rien dire il faut attendre 2034 pour tirer des conclusions
– attention à l’arrivée de la Citroën Ami qui va rabattre les cartes et faire couler Tesla
– ils vont se faire écraser par les dinosaures de l’automobile
– de toute façon la finition n’est pas terrible, le volant est moche et la tablette centrale c’est super nul
– la voiture est trop puissante et quand on accélère on risque d’avaler son chewing-gum alors que moi avec ma Zoé ça me suffit largement pour aller chercher mon pain
– les Tesla explosent lorsqu’on y met le feu
– l’autopilote n’est pas parfait et ne permet pas de naviguer sur les routes de montagnes en dormant à l’arrière ni de prendre le rond point de l’Étoile automatiquement
– Tesla facture maintenant 30 centimes du kWh, ce qui est énorme et maintenant comparable aux 79 centimes du réseau Ionity
Quelle est la place de l’augmentation de capital de 5 milliards de dollars réalisée par Tesla en septembre dans ce bilan ?
Peu m’importe que les bénéfices viennent de la vente du CO2 ou des batteries…
Le principal est que la giga de Berlin soit rapidement opérationnelle , et que Tesla puisse avoir les moyens de sortir la voiture à 25000$, afin que les autres dinosaures soient contraints de s’aligner.
Le raisonnement vaut également pour les nouvelles batteries ( doublement de densité).
Les gens qui comme moi, n’ investiront pas une telle somme (50 000€) dans un VE, pourront accéder à un VE performant et multiusage car pas seulement réservé aux trajets locaux .
Ce qui est amusant, c’est de voir que Tesla risque de racheter LG Chem, et va de fait devenir fournisseur des dinosaures ( qui ont pour beaucoup d’entre eux refusé d ‘investir dans la fabrication de batteries) !
Sans doute dans le top3 des constructeurs mondiaux d’ici 10ans ! Bravo !
Sans nier les résultats exceptionnels, pour compléter l’article , il aurait été sain de noter une partie de ses bénéfices est due aux ventes de crédits CO2 aux autres constructeurs. (C’est passé de 134 à 397 millions de dollar sur l’année. )