Tesla continue de faire augmenter les prix de sa Model 3 de manière drastique. En cause, la crise économique et les pénuries, qui compliquent les approvisionnements.

Les prix de la Tesla Model 3 n’en finissent plus d’augmenter. Début mars, la berline s’affichait encore à 43 800 euros en prix de base, soit 37 800 € après bonus.

Au début du mois, son tarif était passé à 44 990 euros, soit juste en dessous de la limite pour bénéficier du bonus écologique de 6 000 euros. La semaine dernière, la Model 3 disait adieu au bonus maximal en franchissant cette barre fatidique. Elle passait ainsi à un tarif d’accès de 46 990 euros avant application des aides gouvernementales.

Aujourd’hui, nouveau coup de tonnerre ! Sur le configurateur en ligne du constructeur, la Model 3 est désormais affichée à 49 990 euros avant application du bonus. Pour le client et en tenant compte des variations de bonus liées à ces changements de tarifs successifs, cela représente une hausse de 11 190 euros en deux semaines précisément pour une version sans option livrable en février 2023 (le bonus devant passer de 2000 à 1000 euros).

Sans grande surprise, les tarifs des deux autres versions ont aussi été revus à la hausse. La Model 3 Grande Autonomie s’affiche désormais à 58 990 €, et la Model 3 Performance à 62 990 euros. Cela représente une augmentation de 3 000 euros pour les deux finitions.

Cette augmentation de 3 000 euros se répercute aussi sur le Tesla Model Y. Dans sa version Grande Autonomie, son tarif d’accès passe de 59 990 € à 62 990 euros. Une hausse qui s’élève en réalité à 5 000 € puisque le SUV perd le bonus écologique de 2 000 euros.

Un impact sur Tesla… mais aussi sur le marché

Concrètement, cette nouvelle hausse de tarifs réduit drastiquement la pertinence de la Model 3 sur le marché de la voiture électrique. Un phénomène dont va clairement bénéficier la concurrence. On pense bien évidemment à la toute nouvelle Renault Megane électrique, qui arrive sur le marché et va se placer avantageusement. Le haut de gamme de la compacte française, avec batterie de 60 kWh et moteur de 220 kW, se place à 47 400 euros. L’entrée de gamme avec la batterie de 60 kWh se positionne à 40 200 euros, hors bonus.

L’autre question à se poser, c’est de savoir si Tesla a encore envie de vendre ses voitures dans le contexte actuel. En effet, la guerre en Ukraine et les sanctions à la Russie provoquent une explosion du prix du nickel. Si l’on ajoute cela aux autres pénuries en cours, et à un contexte économique délicat, Tesla n’a pas intérêt à remplir un carnet de commandes déjà bien garni.

Le constructeur a certainement envie de se concentrer sur le fait d’honorer les commandes en cours, et de continuer à profiter d’une marge correcte sur le modèle. Deux objectifs que la crise n’aide pas à atteindre, entre la hausse des prix des matières premières et les difficultés d’approvisionnement.

D’autres constructeurs parviennent à moins répercuter ce contexte sur leurs tarifs, notamment par le volume global de leurs gammes. Tesla, de son côté, doit encaisser ces difficultés de manière un peu plus directe.

Il est donc probable que cette hausse énorme en deux semaines en soit la cause principale. Car quitte à vendre des Model 3 aux clients désireux de l’acheter sans attendre, la marque préférera le diriger vers les versions plus luxueuses.