Selon un ingénieur de Tesla, une vidéo de promotion de l’Autopilot était une fiction. Il révèle que le film datant de 2016 était une mise en scène, malgré son utilisation à des fins promotionnelles.

En juillet dernier se tenait le procès d’un accident survenu en 2018 et impliquant l’Autopilot de Tesla. Dans le cadre de ce procès, un ingénieur de la firme, Ashok Elluswamy, a révélé que les fonctionnalités visibles dans une vidéo de promotion de l’Autopilot n’existaient pas.

Dans ce court film, datant de 2016, on voyait un véhicule s’arrêter au feu rouge et repartir au feu vert. Il se dirigeait dans les rues et la vidéo assurait que “la personne sur le siège conducteur n’était là que pour des raisons légales”. Les écrits du constructeur confirmaient que la voiture ne faisait “rien. La voiture se conduit elle-même”, pouvait-on lire.

Elon Musk avait relayé cette vidéo en faisant la promotion du système autonome de Tesla. “Les Tesla conduisent toutes seules”, avait écrit le milliardaire pour appuyer les images. Mais lors du procès de juillet 2022, un témoin a assuré l’inverse.

Elluswamy explique que l’équipe Autopilot avait fait cette vidéo à la demande de Musk. Initialement, l’objectif n’était pas d’être précis sur les fonctionnalités du programme, mais d’imaginer le futur.

“L’idée de la vidéo n’était pas de dépeindre précisément ce qui était disponible en 2016 pour les clients”, dit-il à Reuters. “Cela devait dépeindre ce qu’il était possible de construire dans le système.”

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Et selon lui, la firme avait utilisé une cartographie 3D sur un trajet déterminé avant le tournage. Ainsi, la voiture pouvait suivre les virages sans sourciller. En revanche, l’ingénieur révèle que certains plans de la vidéo, dont un de la voiture qui percutait un grillage en tentant de se garer seule, ont été supprimés au montage.

Que risquent Elon Musk et Tesla ?

Ce n’est pas la première fois qu’une accusation à ce sujet ressort. En 2021, les propos de Musk au sujet de l’Autopilot avaient déjà été dénoncés dans un article du New York Times.

Aucune mesure judiciaire, ni même aucune enquête, n’avait suivi cette révélation. Cependant, le fait que les nouvelles accusations proviennent directement d’un témoignage dans le cadre d’un procès pourraient changer la donne.

Le PDG de Nikola, Trevor Milton, avait été condamné l’année dernière pour fraude dans le même contexte. Nikola avait mis en scène une vidéo d’un de ses camions, alors que celui-ci ne roulait pas par ses propres moyens.

Musk et Tesla risquent donc de se voir accusés d’avoir posté une vidéo induisant en erreur les partenaires et actionnaires, ce qui permet de faire évoluer la valeur d’une entreprise. De plus, l’argument de la sécurité pourrait aussi rentrer en compte dans ce cas précis.