Lors de la présentation de ses futurs robotaxis, Tesla a détaillé son système de conduite entièrement autonome au coeur duquel se trouve le « Full Self-Driving Computer », un processeur maison développé par le constructeur.
Lors de la retransmission en direct de Tesla organisée ce lundi 22 avril, ce n’est qu’après 2 heures de présentation que l’on a pris la dimension de l’ampleur des travaux réalisés par les équipes du constructeur avec une annonce choc : celle de l’arrivée des premiers robotaxis. Ces derniers seront mis sur les routes dès 2020 grâce à l’arrivée d’un nouveau système. Mais un système complexe, qui nécessitait un événement dédié.
Tesla a en effet remarqué que le plus grand écart de connaissances avec ses actionnaires se situait sur la technologie des voitures autonomes. La marque a tenu donc à poser les bases pour chacun, de manière très détaillée.
La meilleure puce du monde ?
Depuis la première génération de l’Autopilot jusqu’à à la version 3.0, la partie logicielle a énormément progressé. Cependant, l’ordinateur des Model S/X est resté identique. Pour aller plus loin, il fallait concevoir un système à la hauteur des ambitions du constructeur. Après avoir mis fin en 2016 à son partenariat avec l’israélien Mobileye, Tesla s’est lancé dans le développement de son propre écosystème, estimant qu’aucun n’existait nativement.
Un développement initié dès février 2016 au sein d’une équipe gérée par Pete Bannon, un ancien de chez Apple et Intel. Après 18 mois de développement, l’ordinateur a été testé en catimini sur des Model 3 de salariés. A titre de comparaison, Mobileye n’a débuté son programme que début 2019 pour une commercialisation en 2022. Quand Elon Musk pense être « 3 ans en avance », ce n’est pas au pif. Pour reformuler, il affirme que Tesla est passé du statut de « n’a jamais avoir conçu de puce à créer la meilleure puce au monde. »
Autre notion importante, Elon Musk a précisé qu’il était moins coûteux de mettre à jour les modèles actuels que de les renouveler. Ceci expliquerait en partie que la Model S n’ait pas été renouvelée malgré ses 7 ans de carrière. De plus, le patron a remis les choses au clair : « en 2020, aucune voiture n’arrive à son niveau ». Enfin, comme annoncé dans l’article sur les robotaxis, toutes les Tesla produites depuis le 12 avril en sont équipées.
Des caractéristiques de haut vol
Sans rentrer dans tous les détails, le vice-président de l’ingénierie matérielle a donner les grandes lignes techniques du processeur :
- Une finesse de 14 nm, avec 6 milliards de transistors sur 260 mm²
- Deux unités de calcul centrales livrant 72 Téraflops (milliards d’opérations) pour le système neuronal
- un GPU (unité graphique)
- un processeur traitant le signal de l’image
- un encodeur vidéo H.265
- 12 processeurs (CPU) ARM de 2,2 GHz (2,5 fois plus qu’auparavant)
- Mémoire LPDD4 DRAM à 4,27 Gbits/s
- un système cryptant les données
- un système de sécurité validant les données
Aussi, est communiqué une bande passante de 2 Tbits/s. Imaginez, c’est votre disque dur transmis en une fraction de seconde. Au total, l’ordinateur FSD effectue 144 TFlops, contre 21 pour le processeur le plus proche, le Drive Xavier de nVidia.
Statistique intéressante, la consommation de cet ordinateur est très importante, et aura un impact sur l’autonomie. La puce dispose d’une puissance de 72 W, contre 57W pour l’ancienne HW 2.5. Sur une Model 3, elle serait d’environ 250W/mile. « Si vous conduisez à 20 km/h en ville, cela aura un impact de 25 % sur l’autonomie » chiffre le constructeur.
Un fonctionnement optimisé car neuronal et aidé par la flotte
En charge de l’intelligence artificielle chez Tesla, Andrej Karpathy a pris le relais pour expliquer la partie neuronale du système. En gros, un tissu de millions de neurones électroniques sont programmés pour détecter les objets/situations et faire des prédictions pour réaliser la trajectoire la plus optimale. La marque a donc développé une programmation spécifique, dédiée à l’automobile, comme l’ont fait nVidia ou Mobileye.
Chez Tesla, c’est le nombre qui compte. Pour apprendre, il faut des leçons, donc des situations différentes et se complexifiant pour s’améliorer. Contrairement à nVidia et Mobileye, sous-traitants des grandes marques, les Tesla communiquent toutes leurs données. « Nous avons un avantage […] d’ici un an nous aurons un million de voitures », précise Elon Musk, « c’est comme celui du moteur de recherche de Google, les gens l’utilisent et le programme avec leurs recherches. » Plus de 100 millions de kilomètres ont été parcourus en Autopilot, donnant de la matière à exploiter pour améliorer le logiciel. Exemple, 9 millions de changements de voie ont été enregistrés, et chacun apporte une nouvelle information. Le futur Autopilot en bénéficiera, exploité par la partie neuronale de l’ordinateur.
Bannon a donné une clé pour comprendre l’intérêt d’un accélérateur neuronal. Avec des processeurs classiques CPU ou un GPU, l’analyse ne peut fonctionner qu’à 17 images/s. Grâce au système neuronal aux puces Tesla, démultipliant les calculs, cela peut compiler 2.100 images/s, contre 110 secondes auparavant. En termes d’analyse via les caméras, LiDAR et radars, le constructeur promet que le nouveau système FSD peut opérer 21 fois plus vite.
Une nouvelle puce dès 2021 ?
Pour ce qui est de la concurrence, le patron de Tesla n’est pas inquiet. « Si quelqu’un commençait aujourd’hui, même très bon, il disposerait de ce qu’on a maintenant en environ 3 ans » affirme t-il. Interrogé quant à la question cruciale de la sécurité, le PDG n’est pas non plus soucieux et répond qu’il faudrait « un temps considérable » pour pirater le système.
Non content de s’arrêter là, la future génération est déjà sur les rails, et même « à mi-chemin » selon Musk. Quels sont les futurs projets demandent une investisseuse ? « Disons au moins trois fois meilleur que le système actuel », tente d’estimer le Sud-Africain, « il est attendu dans deux ans ».
Balancer du Teraflop et des giga-millions de neurones électronique dans l’information au public quand il n’y a pas un pékin sur 100 000 qui sait comment fonctionne un processeur du niveau du I4004 d’Intel du siècle dernier, si ce n’est pas de l’intox-que-c’est moi-l’meilleur ça me fait rire.
Serge Rochain
Le mirage de la faisabilité occulte la vraie question : quel est le sens où le bien fondé de cette VA… ?
Avez-vous une demande ou une attente de la population ?
Comparée aux secteurs majeurs de la santé ou de l’éducation, cette VA est une pure intox pour investisseurs en mal de gagner du blé.
Et les geeks qui courent dernière, en quête de monde imaginaire, m’attristent.
Quand nvidia répond à Elon Musk ça donne ça
https://www.numerama.com/tech/506954-nvidia-dit-poliment-a-tesla-que-son-ordinateur-maison-pour-voiture-autonome-est-a-la-ramasse.html
Quelle mégalomanie, « le plus puissant » au monde ! Encore du buzz pour « accrocher » les créanciers qui par nature, ne sont pas capables de comprendre la technique. Les plus grands labos de recherche sur IA disent déjà que le véritable VA ne pourra pas être suffisamment fiable et sécuritaire, avant 2030 (au mieux). Tesla brûle donc les étapes pour des raisons commerciales, mais il risquerait bien de s’en mordre les doigts. Déjà niveau architecture du système, il faut doubler le calculateur puis ajouter une unité d’arbitrage si les deux ne sont pas d’accord sur l’action à mener. Le plus important c’est ce qu’il faut y mettre dedans et pas la puissance de calcul pour la puissance.
Donc, tout cela reste de la COM pour nous !
§
Quand je vois les commentaires, je me dis que Tesla rend les gens fous: je n’ose pas penser au résultat sur les dirigeants de Volkswagen Mercedes ou psa: mais comment font ils? On nous a toujours dit que c’etait Pas possible? Les voitures électriques çà ne marchera jamais! L’autonomie de niveau 5 ça coûte trop cher!
En attendant, on voit des véhicules rouler tout seul, éviter des accidents ( en provoquer peut être quelques fois mais pas besoin de logiciel pour se planter en voiture), consommer 12kwh au cent à 80km/h, dans un silence absolu sans émettre de co2 ou de particules, avec une durée de vie de l’ordre de 500 000km et peut être d’un million de km. Et on nous promet des robots taxi en 2020.
Non mais réveillez vous les mecs, il se passe quelque chose de sérieux qui n’est pas qu’une question de nombre de neurones (vous en avez des milliards donc vous devriez vous en servir): Tesla est en train de démontrer qu’en utilisant les capacités des ordinateurs, des réseaux neuronaux, de la télétransmission 4g pour mettre à jour les logiciels et récupérer les données des voitures on peut changer le monde. C’est l’industrie Spatiale sur 4 roues
Connaissez vous des gens capables d’investir 45000€ pour leur voiture perso et de faire le ménage de l’habitacle après chaque location de quelques km avec des inconnus, pour moins cher que Uber ?
Interrogez un chauffeur ou un loueur vous comprendrez vite
Cela peut être sympa d’être le premier à sortir un véhicule avec la conduite autonome. Mais cela n’aura du sens que s’il vend sa techno et qu’il devient leader sur ce marché du futur (Au moins à 5 ans voir 10 ans)
Il faut bien occuper le terrain médiatique et le Elon est bon la dedans mais en attendant ça fait pas des Tesla plus abordables et surtout surtout mieux finies :)
Ça lui ferait pas de mal de quitter le lit de camp de son bureau et de sortir du ghetto qu’il s’est créé : à vouloir une news par jour, se vanter d’être de loin le meilleur, s’occuper de tout ….
Qu’il parte donc avec sa fusée lors d’un prochain décollage !
Qu’il commence donc par vendre des bagnoles aujourd’hui s’il veut les en équiper demain!
Tesla pourrait transmettre des données moins « bidon » ça ferait plus sérieux.
A noter parmi de « charabia » pseudo-technique :
1/
Le Watt étant une puissance instantanée, une conso de « 250 W/mile » ne veut strictement rien dire.
Une conso de 250 W.h/mile ce n’est pas possible non plus : l’autopilot consommerait plus que le moteur !
Si l’autopilot consomme 25% du moteur à 20 km/h (?) alors ça ferait une puissance de 600 watts (un gros ordi de bureau) soit :
+ 3.0 kWh/100 km à 20 km/h
+ 1.2 kWh/100 km à 50 km/h ou sur cycle EPA ou sur cycle WLTP
+ 0.6 kWh/100 km à 100 km/h
+ 0.5 kWh/100 km à 120 km/h
2/
Une bande passante de 2 Tbits/s passe un disque dur 2 To en 8 secondes (1 octet = 8 bits)
et non pas « en une fraction de seconde ».
3/
La finesse de gravure 14 nm n’est pas spécialement en avance : depuis on est passé à 12nm puis 10nm (Intel, Qualcom) puis 8nm (Samsung) puis 7nm (Apple, Nvidia, AMD).
Ce sont des puces FPGA, contrairement aux GPU de Nvidia, CPU et autre puce ARM généraliste ces puces FPGA sont ne sont dédié qu’a une et une seule tâche spécifique. Trés peu d’entreprise ont choisie cette approche donc forcément Tesla et presque seul dans ce domaine, c’est un peu trop simple de fanfaronné aussi rapidement.
A voir comment vont réagir les leaders du domaine de la voiture autonome en Chine (leader sur la conception et fabrication de puce FPGA).