Depuis qu’Elon Musk a annoncé l’ouverture des superchargeurs aux autres véhicules électriques, les discussions vont bon train, oscillant entre satisfaction pour les uns, et craintes pour les autres. En attendant, que fait Tesla pour préparer cette petite révolution ?
Une rumeur qui devient réalité
Depuis des années, des électromobilistes espèrent l’ouverture des superchargeurs Tesla. Des rumeurs plus insistantes sur le sujet sont parvenues jusqu’à nous à la fin de l’année 2020, d’abord alimentées par la possibilité physique de brancher d’autres véhicules électriques, et même des Renault Zoé.
Avec l’arrivée de l’été, le mouvement s’est accéléré. Souvenez-vous ! Alors que le mois de juin 2021 était déjà bien entamé, Tesla confirmait aux autorités norvégiennes son intention de déverrouiller son maillage d’ici septembre 2022.
Moins d’un mois plus tard, Elon Musk confirmait lui-même l’information sur Twitter, en avançant de 3 saisons l’échéance : « Nous ouvrirons notre réseau de superchargeurs à d’autres véhicules électriques plus tard cette année ».
Saturation des stations Tesla
L’été dernier, quelques lecteurs avaient déjà témoigné de la saturation de certaines stations Tesla en France. Un effet dû à la commercialisation de la Model 3. Plus de 25 000 exemplaires de ce modèle circulent désormais en France, sans compter ceux des électromobilistes étrangers en visite chez nous. À ce jeu, les Néerlandais sont les champions.
Il y a quelques semaines, nous avons nous-mêmes constaté une courte saturation du site ouvert entre Pontorson et le Mont-Saint-Michel, en Normandie. Interrogés, les propriétaires de Model S, Model X et Model 3 présents lors de notre visite comprenaient en majorité la décision de Tesla d’ouvrir largement son réseau de recharge.
Ces témoins espéraient cependant que le constructeur américain multiplie les nouvelles mises en service de superchargeurs. On en compte environ 27 000 à l’échelle mondiale (plus de 800 en France), répartis dans 3 000 stations (une centaine dans l’Hexagone).
Un développement qui s’accélère ?
En janvier dernier, Tesla avait annoncé pour la France l’ouverture en 2021 de presque 30 nouvelles stations. Le réseau comptait alors 86 sites pour 741 points de recharge.
Récemment, la carte interactive mise en ligne sur le site Internet du constructeur américain a été enrichie de prévisions pour 2022. C’est sur la région parisienne que l’on compte le plus de futures stations. Ainsi à Roissy-en-France (95, 1er trimestre), Paris (75, 2T 2022), Évry (91, 2T) et Pontoise (95, non précisé).
Petit aperçu des implantations 2022 en province : Yvetot (76, 1T), Colmar (68, 1T), Toulon-sur-Allier (03, 1T), Saint-Étienne (42, non précisé), Lyon (69, 2T), Bourgoin-Jallieu (38, 1T), Marseille (13, 1T), Toulouse (31, non précisé) et Lille (59, 1T). Rien de suffisamment costaud a priori pour faire face à une éventuelle hausse massive des connexions dès fin 2021.
Attention : les ajouts de superchargeurs dans des stations déjà ouvertes ne sont pas compris dans cette énumération.
Des sites à trouver
Ce qui compte, c’est la feuille de route complète avant l’été 2022. Le constructeur doit rechercher et trouver des sites d’accueil. Il sera en outre confronté en France aux délais pour le raccordement au réseau électrique.
En positif : le fait d’ouvrir à tous les véhicules à batterie de traction est de nature à permettre à Tesla de répondre à des appels d’offres, notamment ceux émis par les opérateurs autoroutiers. Un scénario facilité par l’abandon de l’obligation de proposer des connecteurs pour la recharge CHAdeMO DC et 42 kW AC. Choisir ces marchés permettrait d’écourter le délai de raccordement électrique.
Le constructeur américain trouverait en revanche sur sa route Ionity, Fastned et Total, entre autres, qui sont très motivés pour profiter de ces appels d’offres. Est-il cependant dans la philosophie de Tesla de devenir un opérateur de recharge classique ? Sans doute que non. En tout cas pas si tôt en Europe.
Et aux États-Unis ?
Selon le média Web Electrek, la situation serait bien différente aux États-Unis. La préparation à une expansion massive du réseau Tesla serait mise en évidence sur ce territoire par la vingtaine d’offres d’emploi déposées par le constructeur de Palo Alto. Les demandes sont destinées à trouver des responsables et spécialistes pour l’ouverture de nouvelles stations outre-Atlantique.
Le contenu des annonces indique que les candidats retenus pourront avoir à gérer jusqu’à 30 projets par état ou province. Rien de tout cela pour la France à ce jour. À moins que les programmes de futures implantations à l’échelle mondiale passent par une même équipe basée aux États-Unis.
Electrek a également épluché le premier planning des ouvertures pour 2022. Elles semblent tracer de nouveaux corridors et se focaliser sur certaines zones urbaines, dont Phénix, Denver, Albuquerque, Oklahoma, Austin, Dallas et Houston. « À Austin, Tesla prévoit de plus que doubler la taille de son réseau de superchargeurs », assure Electrek.
Pour le média Web, c’est certain : le constructeur devrait particulièrement développer ce maillage aux États-Unis.
Hier vendredi, je fais un retour Bretagne vers Grenoble. Suc Bourges saturé malgré 2 bornes provisoires ajoutées, suc Clermont saturé malgré 8 bornes 250kW ajoutées. Ce samedi va être un cauchemar. Je ne vois pas comment Tesla peut gérer l’ouverture à tous dans l’état actuel du parc. Dans les hôtels comme à Beaune, les thermiques garées sur les bornes Tesla comme ça se passe dans beaucoup d’hôtels. Le choix des emplacements qui était valable du temps des modèles S et X n’est plus applicable maintenant.
Au passage, je suis passé par des Ionity qui sont toujours vides hier…
Lorsque les SuC seront accessibles à « nous tous », nous serons heureux d’utiliser un service parfait, certainement facturé au tarif Ionity, ce qui n’a rien de scandaleux. Mais alors, quels argument restera-t-il à Tesla pour vendre ses véhicules? Juste un tarif réduit aux SuC? Un peu léger sauf pour les rouleurs super intensifs.
Avec notre Zoé, on charge sur des bornes publiques où on trouve souvent des Tesla en train de charger, ça ne semble pas poser de pb à leurs propriétaires
Propriétaire d’une Tesla, j’avais initialement mal réagi face à cette annonce ; j’ai maintenant une autre façon de voir les choses :
La giga Shanghai est capable de fabriquer 10 000 stèles de recharge par an, en sachant qu’il y en a 27 000 cette année ; ça nous laisse de bonnes perspectives de développement.
Tout le monde à bien compris qu’on parlait de bornes de recharge rapide en courant continu.
Ce type de borne s’adresse aux usager en transit lors de grands trajets… principalement.
Il ne faut pas oublier que la recharge des VE se fait selon trois principes :
Petits rouleurs au quotidien : prise standard monophasé « a la maison » ; on charge la nuit ou pendant les arrêts qui s’éternisent.
Plus gros besoins hebdomadaire : bornes triphasés (généralement jusqu’à 22Kw) ou la puissance max est déterminé par le chargeur embarqué de la voiture.
Long trajets : charge DC grande puissance (courant continu) comme les départs en vacances ou la il faut recharger vite parce que le temps du trajet est compté.
Je voudrais quand même rajouter un type de recharge qui commence à se démocratiser :
la recharge DC 22Kw.
C’est une borne de recharge qui vient en lieu et place « technique » des bornes triphasés de 22Kw mais qui a en interne un convertisseur en courant continu.
L’énorme avantage des ces bornes est qu’il n’y a pas besoin de changer la puissance de l’alimentation du site mais qu’elles permettent de s’affranchir du passage « chargeur interne »
le résultat est qu’une voiture qui peut charger à 7 ou 11 Kw en triphasé va pouvoir avaler 22Kw DC sans perturber le réseau ERDF plus qu’avant ; soit 2 ou 3 fois plus rapide
Exemples marquant :
Citroën berlingo, batterie 22,5 Kw => 2Kw monophasé passe de 11h à 1h de recharge.
Dacia Spring batterie 27,4 Kw => 6Kw monophasé passe de 4h30 à 1h15 de recharge.
Mais :
La Zoé avec son chargeur embarqué de 22Kw n’aura pas moins de temps avec cette borne
Les voitures avec un chargeur embarqué de 11 Kw vont simplement diviser par 2 les temps de recharges.
Conclusion : se pencher sur le reéseau de chargeur DC haute puissance, c’est bien pour les départs en vacances mais il faudra aussi recharger les voitures quand on ne part pas en vacances.
En terme de maillage on évoque souvent le chiffre d’une borne pour 10 VE.
Avec 25000 (sans doute 30000 avec les S et X) véhicules Tesla pour 800 points de charge, on mesure le fossé qu’il y a pour un constructeur seul et que si Tesla a fort bien fait en tant que pionnier, ce n’est pas la voie d’avenir. Je pense d’ailleurs que nombreux sont les propriétaires de Tesla à bénir le réseau de bornes AC 22 (11 pour eux) sur leur lieu de séjour.
Pour ceux qui réclament que Renault, PSA ou VW se lancent dans le déploiement de bornes, à méditer.
Le réseau Tesla se développe à vitesse grand V déjà en France rien que dans la région c’est déjà très impressionnant: Orleans agrandi avec des stèles V3 supplémentaire, ouverture à Blois 16 V3 + 2 bornes à destination en plus de Tours mais aussi ouverture à Vierson en V3 en plus de Châteauroux, et Chartres en construction en V3. Tous les départements de la régions centre sont équipe d’au moins un super chargeur dont 3 seront en V3. Les 6 bornes Ionity a Orleans en construction font ridicule à côté où encore les bornes de Vinci à 43kW qui marche une fois sur deux. La France dans notre incapacité de réaliser nous meme une infrastructure qui tiens la route devrait donner carte blanche à Tesla en lui demandant de respecter les tarifs actuel avec une formule de révision de prix sur les tarifs d’électricité. Là on aurait quelque chose de vite fait bien fait! Mais serait-on capable de ne pas leur mettre les battons dans les roues, même pas sur!
Avant 10 ans en Europe la moitié des km de véhicules particuliers seront effectués en VE.
Dès lors il est évident que les réseaux de recharge ne seront pas propriétaires de chaque constructeur. Ca ne l’a jamais été dans le pétrole et ça ne le sera pas plus dans l’électrique.
Cela n’aurait absolument aucun sens : un réseau Tesla, un VW-Audi-Skoda-Seat, un Porsche, un Mercedes, un BMW, un Renault-Nissan-Dacia, un Peugeot-Citroën-DS-Fiat-Opel, un Hyundai-Kia etc … et ce dans chaque pays ???
Le tout au nez et à la barbe de Total, Eni, BP etc … qui ne feraient rien ?
L’investissement est colossal et doit être pensé global.
À force d’augmenter ses tarifs , Tesla va rejoindre Ionity ! Kif Kif pour les nouveaux arrivants …
Il y a +/- 100 stations en france, 800 nouvelle stelles c’est le proche du doublement du nombre de stelles par station et surement une croissance de 30% du nombre de station.
Il est en fait trés difficile d’implenter une station, il faut le terrain (de preference avec voies d’acces existantes, quelques m2 pour les converteurs de puissance et l’acces au courrant fort…
Aux USA ca doit être vraiment plus facile pour le terrain et les permis qu’en europe.
L’année 2021 aura été riche en rebondissements, et ce n’est pas terminé…
Il aurait été judicieux de rappeler, dans l’article, l’ouverture d’une gigafactory de bornes, avec une capacité de production de 10 000 bornes par an, à opposer aux « seulement » 27 000 bornes déjà installées
au niveau mondial : le réseau va passer à une autre dimension, et l’arrivée des nouveaux modèles Tesla ne peut expliquer à elle-seule cet emballement…
A force d avoir temporise, Total risque de se mordre les doigts de ne pas avoir developpe le reseau de chargeurs.