Ce sont les conclusions mises au jour lors d’une expérience de démontage d’une Tesla Model 3 afin d’en observer les systèmes électroniques embarqués.

Une initiative de Nikkei Business

Des constructeurs qui démontent les véhicules de leurs concurrents pour s’inspirer de leurs solutions technologiques : ce n’est pas une nouveauté. Mais ici, c’est la Nikkei Business Publications qui propose cet exercice avec l’objectif de recueillir et publier les avis des participants, des ingénieurs de grandes marques automobiles comme Volkswagen et Toyota.

L’un d’eux a résumé en quelques mots sa découverte : « Nous ne pouvons le faire ! ».

C’est le signe qu’avant d’être un constructeur, Tesla est avant tout une entreprise à la pointe de la technologie électronique qui vient bouleverser les acquis de la filière automobile.

Intelligence artificielle

Il n’aura échappé à aucun de nos lecteurs que Tesla a une belle longueur d’avance sur les autres constructeurs au sujet des dispositifs de conduite autonome. Ces systèmes, qui s’inscrivent dans le développement de l’intelligence artificielle (IA) dans les voitures d’aujourd’hui et de demain, sont pilotés par une unité de contrôle centrale appelée « Hardware 3 » sur les productions de la marque américaine.

C’est au niveau de ce module que les industriels mobilisés par Nikkei Business se sentent le plus dépassés. Il comprend 2 puces IA de 260 mm2 associé à un logiciel, le tout étant développé maison.

Depuis le printemps dernier, cet ensemble est au cœur de toutes les Tesla Model S, Model X et Model 3 vendues neuves. En plus de les doter de capacités de plus en plus évoluées de conduite autonome, il gère aussi le système d’infodivertissement de ces voitures.

6 ans d’avance

Nikkei Business rapporte qu’une telle « plateforme électronique, avec un ordinateur puissant en son cœur, détient la clé pour gérer suffisamment rapidement et en masse les calculs d’informations nécessaires aux voitures intelligentes et autonomes de demain ».

Un prérequis qui, selon les spécialistes interrogés par le média japonais, ne devait être disponible qu’à horizon 2025.

Pourquoi des constructeurs capables de vendre des millions de voitures, et qui disposent « d’immenses ressources financières et d’impressionnants viviers de compétences », ne peuvent en faire autant ? C’est la question qu’ont posée les commanditaires de l’expérience.

ECU

La réponse peut apparaître très surprenante pour certains, voire même à côté du sujet, mais elle mérite qu’on s’y intéresse.

Le retard pris par l’industrie automobile tiendrait des calculateurs (ou ECU = unité de commande électronique) qui sont actuellement embarqués dans la plupart des voitures du marché et qui sont développés par des équipementiers spécialisés externes.

Pour pouvoir rattraper les équipes de Tesla, il faudrait que les constructeurs s’affranchissent de toute une chaîne d’approvisionnement bien ancrée et autour de laquelle tournent les différentes applications utilisées par un nombre de plus en plus important d’automobilistes.