Chef de produit Twingo, Laure Grégoire revient avec Automobile-Propre sur le lancement de la nouvelle citadine électrique et sur les objectifs de la marque pour le marché européen.

Préfigurée par le concept Twin’Z présentée en 2013, la Renault Twingo électrique arrive enfin sur le marché européen où elle complète la ZOE sur un segment beaucoup plus citadin. Pourquoi avoir attendu si longtemps ? Justement pour ne pas faire d’ombre à la reine des voitures électriques ! « A l’époque du lancement de la première ZOE (2013 ndlr), la batterie était limitée à 22 kWh et il n’y avait pas de place pour un deuxième véhicule électrique pour un usage urbain » détaille Laure Grégoire, chef de produit Twingo. « Aujourd’hui, la ZOE est devenue plus polyvalente avec plus d‘autonomie ce qui laisse de la place pour une Twingo électrique. Ce délai nous a également permis de bénéficier des dernières innovations sur la batterie, notamment en matière de coût » poursuit-elle.

Des performances assumées

190 km d’autonomie en cycle mixte WLTP et 270 km en parcours urbain. Afin de ne pas cannibaliser la ZOE, Renault n’a pas cherché les records d’autonomie avec sa petite Twingo électrique. Celle-ci se contente au final d’une batterie de 22 kWh, soit une valeur équivalente à celle de la première génération de ZOE lancée en 2013.

« On assume un positionnement clairement urbain. Quand on analyse les usages de nos clients sur cette catégorie, ils font 30 km par jour. Cette autonomie nous semble adaptée aux besoins » argumente la responsable de Renault. « En parallèle on cherche à mettre en avant la rapidité de la charge grâce à la solide expérience de Renault et de son chargeur caméléon en 22 kW. En France, 60 à 70 % des points de charge délivrent du 22 kW. C’est là que Twingo à des avantages ! Pour nous, ce rapport entre l’autonomie et la rapidité de charge semble être le meilleur compromis » complète-t-elle.

La LLD comme solution d’achat principale

« Nous avons réalisé un très bon démarrage avec des résultat bien au-delà de nos espérances en France mais aussi dans d’autres pays d’Europe où la série limitée Vibes marche très bien. Il est encore trop tôt pour s’exprimer sur le mix-clients mais les finitions choisies sont plutôt haut de gamme » résume la chef de produit de Renault.

Selon les données que nous a communiqué le constructeur, 755 Twingo électriques ont été immatriculées sur le sol européen au cours du mois d’octobre, dont 678 en France. C’est peu mais rappelons que la voiture reste en phase de démarrage. En France, les premiers véhicules de démonstration débarquent à peine en concession tandis que l’arrivée de la gamme se fait par étapes sur d’autres marchés européens. « En Allemagne, seule la finition Vibes est aujourd’hui disponible à la commande » cite pour exemple notre interviewée.

« Notre ambition, c’est d’atteindre 30 % des ventes de Twingo en électrique en Europe sachant que 50 % des volumes se font en France » résume Laure Grégoire. « On fera de la conquête mais on a aussi un gros objectif de faire basculer la clientèle existante ». Si l’on rapporte l’objectif au quelque 87.000 Twingo immatriculées par Renault sur le sol européen en 2019, le constructeur devrait vendre aux alentours de 25.000 exemplaires de sa citadine en électrique en année pleine, soit moins que la Renault ZOE qui devrait largement dépasser les 80.000 immatriculations cette année.

Le lancement de la Twingo marque également un changement de la politique commerciale du constructeur. La solution avec location batterie, qui a largement contribué au succès de la ZOE à ses débuts, n’est pas au programme de la nouvelle Twingo électrique qui, outre l’achat intégral, devrait principalement s’écouler en LLD. « Aujourd’hui sur Twingo, on est à 65 % de ventes en leasing en essence. On vise le même taux voire un peu plus, autour de 70 %, sur la Twingo électrique, soit l’équivalent de la ZOE » détaille notre interlocutrice.