Renault Megane e-Tech

Renault ne compte pas suivre la guerre des prix lancée par Tesla. Le patron de la marque veut protéger la valeur résiduelle de ses produits.

Renault a réussi sa “résurrection”. La marque vient de présenter ses résultats financiers pour 2022 et a atteint des objectifs avec trois ans d’avance. La marge opérationnelle du groupe a ainsi été de 5,6 % l’année dernière, en hausse de 2,8 points en un an.

C’est le fruit de la stratégie mise en place par Luca de Meo, axée sur la profitabilité et non les volumes. Le directeur général a aussi fait du segment C, le coeur du marché européen, une priorité pour la marque Renault, qui était trop dépendant des citadines.

Parmi les véhicules partis à la reconquête du segment C, outre le SUV coupé Arkana qui connaît un joli succès (86.000 ventes en 2022), il y a la Mégane électrique. Luca de Meo a fait savoir que le modèle est en train d’atteindre les 50.000 commandes depuis son lancement.

Motif de satisfaction pour le patron : les clients plébiscitent les versions les plus onéreuses. Il y a 70 % de commandes sur les variantes haut de gamme et 80 % de commandes avec la configuration technique 220 ch et batterie 60 kWh. Pour Luca de Meo, la voiture prouve que “Renault peut vendre des voitures à plus de 40.000 €”.

Mais la Mégane est fortement concurrencée, avec deux modèles bien différents : la chinoise MG4 qui casse les prix et la Tesla Model 3, qui a fortement baissé les siens en janvier. La version Propulsion coûte maintenant 44.990 €, quand la Mégane avec la batterie de 60 kWh commence à 42.000 €.

Après sa présentation des résultats, Luca de Meo a été interrogé sur cette concurrence. Pour les chinoises à prix cassés, Luca de Meo estime qu’il y a des règles de jeu asymétriques entre l’Europe et la Chine, et pousse donc le Vieux Continent à réagir.

Du côté de Tesla, il a ironisé sur la situation : “ils ont baissé les prix de 20 % après les avoir augmenté de 20 % il y a six mois, et maintenant tout le monde applaudit, ce n’est pas rationnel”. Le directeur général du Losange estime qu’il “faut stabiliser la politique de tarification des véhicules électriques en début de cycle car il y a beaucoup d’investissements”.

Luca de Meo insiste fortement sur un autre point : la valeur résiduelle des véhicules. La chute des prix Tesla vient de le montrer, avec des clients mécontents après avoir acheté un véhicule en 2022, qui ont ainsi un modèle désormais d’occasion au même prix que le véhicule neuf !

Pas question donc pour l’instant de faire baisser les prix de la Mégane en réaction à Tesla, d’autant que “le modèle marche bien”. Luca de Meo reste toutefois prudent sur l’évolution du marché de l’électrique, “un marché qui n’est pas encore naturel et a besoin d’appui des pouvoirs publics”.

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