
Luca de Meo aux côtés de la R5 électrique lors de l’annonce du plan Renaulution, le 14 janvier 2021.
Un an après l’annonce de « Renaulution », Luca de Meo a convié la presse pour un premier point d’étape sur son plan de restructuration. L’occasion pour le groupe d’officialiser un objectif 100 % électrique pour Renault dès 2030.
Si les résultats financiers de l’entreprise seront officiellement révélés le 18 février prochain, le nouveau patron du groupe se dit satisfait du chemin parcouru depuis l’annonce il y a un an de « Renaulution », véritable « plan de sauvetage » de l’entreprise. « On court très vite et on a du souffle », a résumé Luca de Meo devant un parterre de journalistes réunis ce jeudi 13 janvier au Technocentre de Guyancourt.
2 milliards d’euros d’économie
Figurant parmi les principales annonces du plan Renaulution, la réduction des coûts fixes de 2 milliards d’euros a été atteinte en octobre 2021, soit avec « plus d’un an d’avance » sur le plan initial.
Pour y parvenir, le groupe a supprimé des postes, réduit le coût de développement de ses nouveaux véhicules, mais aussi simplifié sa gamme pour diminuer la diversité des pièces. Le constructeur a également fait le ménage dans son réseau avec la suppression d’un quart de ses succursales européennes.

Ce jeudi 13 janvier 2022, la presse était réunie au Technocentre Renault à Guyancourt à l’occasion d’un premier point d’étape sur le plan Renaulution
Trois gros lancements pour 2022
Après le succès de la Dacia Spring et du Renault Arkana, qui atteint un mix hybride de 60 % avec quelque 60 000 commandes, le groupe tricolore va poursuivre son offensive produits en 2022. Trois gros lancements sont d’ores et déjà annoncés. Planifiée avant l’arrivée de Luca de Meo, la nouvelle Megane électrique intégrera la plateforme CMF-EV de l’Alliance. Il s’agira également du premier modèle de la marque à intégrer un système multimédia basé sur Android Automotive.
Du côté des SUV compacts, c’est le Renault Austral qui sera en tête d’affiche. Successeur du Kadjar, le futur concurrent du Volkswagen Tiguan et du Peugeot 3008 sera révélé au printemps et misera sur une technologie hybride pour relancer la marque sur un segment combinant marges et volumes. Arrive enfin le Dacia Jogger, une familiale 7 places qui sera également déclinée en version hybride l’an prochain.
À l’horizon 2025, le groupe prévoit le lancement de 25 à 27 nouveaux modèles répartis entre ses différentes marques. Dans le détail, 7 sont prévus pour 2022, 5 en 2023, 11 en 2024 et 4 en 2025. Outre les trois modèles précédemment cités, 4 manquent donc à l’appel pour la présente année 2022.
Du 100 % électrique chez Renault dès 2030
Sur l’électrique, les ambitions de Renault montent d’un cran. Alors qu’il visait 90 % de ventes en électrique à compter de 2030, le PDG du groupe a poussé un peu plus loin ses objectifs. « On s’est mis en tête de préparer les conditions pour que Renault soit une marque 100 % électrique à l’horizon 2030 » a-t-il annoncé.
Pour ce faire, la marque compte s’appuyer sur différentes plateformes. Outre la CMF-EV qui équipera la Megane e-Tech, le constructeur mise beaucoup sur sa plateforme CMF-BEV. Réservée aux véhicules compacts, celle-ci sera étrennée sur la future Renault 5 électrique. « Cette architecture est assez unique pour un segment qui représente aujourd’hui un quart du marché européen », a souligné De Meo.
L’avenir se dessine donc vers une double approche au sein du groupe. Alors que Renault s’oriente vers un futur 100 % électrique, Dacia continuera à développer une offre thermique, probablement orientée vers l’hybride et le GPL, plus adaptée aux marchés à faible pouvoir d’achat où le tout électrique mettra plus de temps à émerger.
« Il faut laisser la place à la réinvention du moteur à combustion » a rappelé Luca de Meo, dénonçant la marche forcée vers l’électrique imposée par le législateur. « Ce qui compte aujourd’hui, ce sont les émissions tank-to-weel (du réservoir à la roue NDLR). Les règles du jeu vous imposent donc l’électrique, que l’électricité provienne de Pologne ou du nucléaire français ».

Préfigurée par le concept éponyme, la future Renault 5 électrique sera la première à accueillir la plateforme CMF-BEV
Une crise des semi-conducteurs qui persistera en 2022
En cause dans le ralentissement du marché automobile en 2021, la crise des semi-conducteurs continuera de perturber les chaînes d’approvisionnement en 2022.
« En ce moment, c’est difficile », a reconnu le patron de Renault, confirmant une perte de production de 500 000 voitures en 2021 à cause des pénuries. « On ne peut pas espérer que le problème soit résolu à court terme », a-t-il ajouté, estimant que les problèmes d’approvisionnement se poursuivront tout au long de l’année 2022, le « pire » étant attendu au premier semestre.
Du côté de l’électrique, l’inquiétude vient également des matières premières essentielles à la fabrication des batteries. Si elles venaient à augmenter, cela compromettrait l’objectif de réduction des prix des voitures électriques, a affirmé le dirigeant.
Le soucis est que les Etats et les pétroliers augmentent les carburants afin de pousser ou forcer l’achat de VE. Mais j’ose espérer que les utilisateurs de véhicules en général ne se laisseront pas dicter une façon de vivre les déplacements. Il y à encore trop de tare sur les VE rien qu’au niveau de la recharge seulement. Je possède un VE et franchement je ne metterais pas 2 jours pour descendre à Milan en Italie. C’est du n’importe quoi. Bien entendu les aficionados des VE trouverons bien entendue des excuses avec des soi disant solutions. Mais j’ai aussi un 3008 hibryd4 pour ces grands trajets. Ouf je suis sauvé. Sans parler du tarif pour ceux gagnant le SMIG pourront même pas s’acheter un « Petit VE » et ils ne pourront pas partir en vacance en famille avec faute de sont autonomie. Mais pour conclure il est vrai qu’il faut faire quelque chose, mais il faut plus de temps.
Bonne stratégie à mon avis: ne pas tuer le mixe moteur à combustion et électricité . C’est ce que fait très bien Toyota, avec des voitures classiques ( breaks et berlines ) . Le patron de Renault rejoint en fait celui de Toyota, qui critique aussi le tout électrique à marche forcée.
Si Renault s’y était collé avant, je n’aurais pas été contraint de rouler aujourd’hui en hybride toyota, de peur d’essuyer les plâtres de l’excellent eTech .
Juste pour info…l’Arkana et son « succès » tiens surtout aux 30% de ventes forcées aux CC ! Les parking des concessionnaires sont plein de ce vehicule deja immatriculés. Bref de bonnes affaires du coup car revendus avec 15% mini de remise.
Dacia va s’imposer, Alpine va décoller, Renault va reconquérir grâce à l’électrique.
Déçu par ces commentaires : entre ceux pour qui le dogme annule tout sens critique, et ceux qui manifestement n’ont pas tout compris du discours de Luca de Meo, bien peu de pertinence …
Notre constructeur national reprend des couleurs et sa stratégie à deux étages me semble un excellent deal, 100% électrique pour Renault et adaptation transitoire pour Dacia. Concernant Dacia je suis très fier de leurs derniers rejetons, chapeau bas pour la Spring, une voiture électrique de conquête avec un prix défiant les équilibres et leur nouveau Dacia Jogger je vous invite à regarder les premières analyses journalistiques, une voiture de conquête mondiale comme le Duster.
supprimer des postes et fermer des agences, c’est de la gestion, un grand classique. cela ne vend pas des véhicules.
a suivre…
Il veut en plus, « réinventer le moteur thermique » alors là, il n’a pas encore compris ce qui lui tombe dessus.
« Miser sur l’hybride » pas très inspirants quand des pays comme la Suisse vont supprimer toutes les aides y compris sur les PHEV où la disparition de ce type de motorisation en Norvège et en Suède alors que l’on sait parfaitement que seul l’électrique pur survivra après 2025…
Il a raison de critiquer la vision « tank to wheel ». Si on faisait le bilan du puits (ou de la mine) à la roue, ce serait bien pire pour le pétrole. Et donc quand même mieux pour l’électrique charbonnier.
Je ne sais pas pourquoi on critique la « marche forcée vers l’électrique » en invoquant la Pologne. Ou alors il suffirait qu’ils réservent leurs ventes de fumantes à la Pologne.
A quand la Scénic électrique? Motorisation mise à part, c’est quand même la meilleure « voiture à vivre » que j’aie connue.
C’est pas mal tous ça
dommage que l’austral ne sorte pas aussi en ve