Face à la « pression réglementaire », l’ACEA (l’association des constructeurs européens d’automobiles) réclame plus de souplesse auprès des institutions européennes. L’industrie souhaite également un soutien plus franc pour permettre le développement de l’électrique.

L’ACEA réclame plus d’aides sur l’électrique

Avec sa casquette de président de l’ACEA, Luca de Meo tire la sonnette d’alarme sur les trop nombreuses réglementations européennes qui entrent en vigueur chaque année. Le patron de Renault a conscience que « l’industrie automobile vit sa plus grande transformation depuis plus d’un siècle ». Pour ne pas se rater, il appelle les institutions européennes à faire preuve de souplesse et à accentuer leur soutien pour favoriser le développement de l’électrique. Un manifeste qui résonne à l’approche des élections européennes.

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Selon l’association des constructeurs européens, l’industrie automobile va devoir faire face à une moyenne de « huit ou neuf réglementations européennes chaque année jusqu’en 2030 ». Un rythme trop soutenu d’après les membres de l’ACEA. Mais c’est surtout sur le sujet des véhicules électriques que les constructeurs demandent aux institutions européennes de faire des efforts. Certains constructeurs observent une baisse des commandes sur les modèle rechargeables. Volkswagen a même suspendu la production dans certaines de ses usines en Allemagne.

L’Europe doit avoir une vision globale sur le long terme

Sur ce sujet, Luca de Meo estime que « l’industrie doit collaborer avec les décideurs politiques pour créer les conditions nécessaires à la fabrication d’une gamme variée de modèles à zéro émission, y compris de petits véhicules électriques abordables dont la production est rentable en Europe ». Le patron de Renault fraîchement réélu à la tête de l’ACEA, propose la mise en place de « systèmes d’incitation adéquats et adaptés, à tous les niveaux ».

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Les ventes sur l’électrique ne reculent pas, elles ont même progressé de 26 % en Europe entre le mois de janvier et le mois d’octobre de cette année. Toutefois, il ne faut pas relâcher les efforts. Plusieurs événements macroéconomiques risquent d’amputer le budget des consommateurs au cours des prochaines années, et les constructeurs en sont parfaitement conscients. L’ACEA demande donc à l’Europe d’adopter « une approche globale des défis de l’industrie automobile ».

Concrètement, cela veut dire s’intéresser à tous les niveaux de la chaîne de production : fabrication, exploitation minière, énergie, les infrastructures, etc. Depuis quelques années, l’Union européenne a plutôt tendance à durcir les normes pour les constructeurs. On pense en premier lieu à l’interdiction de vendre des voitures thermiques à partir de 2035 tout en cherchant à mettre en place une nouvelle norme pour elles, l’Euro 7. Sans contester les mesures adoptées, l’ACEA réclame plutôt « un planning sur le long terme ».

L’industrie demande aussi aux législateurs européens d’accélérer le déploiement des bornes de recharge et des stations hydrogène. En résumé, les constructeurs ont besoin d’un coup de pouce supplémentaire et d’une vision globale et réaliste de la transition qu’ils doivent opérer.