La société française Imerys fait partie des acteurs spécialisés dans l’extraction de lithium. L’entreprise mise sur le développement d’un site majeur en France situé au cœur du Massif central. Cette mine à ciel ouvert suscite autant d’espoirs économiques que d’inquiétudes environnementales.

Le Massif central : un site français majeur pour le lithium

Le département de l’Allier mise sur le lithium pour relancer son économie et son attractivité. Selon la préfète Pascale Trimbach, « c’est un projet structurant pour le département puisqu’il devrait induire environ 1 000 emplois directs et indirects ». Selon elle, c’est aussi un projet très important pour la France au titre « de la réindustrialisation et de la souveraineté énergétique ». De nombreux sites potentiels d’extraction ont été identifiés.

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Dans le cadre du projet Emili, Imerys souhaite exploiter les 118 millions de tonnes de minerai qui contiennent du lithium à proximité d’Echassières. La présence de cet or blanc est liée à la formation d’anciennes chaînes de montagne, il y a plus de 300 millions d’années. Pour Christopher Heymann, directeur du site, il s’agit d’un gisement « d’intérêt européen voire mondial ». À partir de 2028, Imerys prévoit d’extraire suffisamment de lithium pour équiper 700 000 voitures électriques par an.

Quels sont les risques liés à une activité soutenue d’extraction ?

En apparence, il s’agit d’une très bonne nouvelle pour la France. Néanmoins, le projet suscite de vives inquiétudes environnementales. En effet, certains locaux mettent en lumière les risques que représentent une activité soutenue d’extraction du lithium sur ce site naturel du Massif central. Jacques Morisot, de l’association Préservons la forêt des Colettes, redoute « la baisse du niveau de la nappe phréatique ».

En effet, il se dit « très inquiet pour la forêt à proximité et plus largement pour l’économie locale qui, au-delà de l’industrie, repose sur l’agriculture et le tourisme ». Il reproche notamment aux porteurs du projet de vouloir équiper trop de « SUV électriques ». Avant de se demander si c’est bien « cela qu’il faut faire pour respecter planète ». L’entreprise française a bien conscience du débat qui agite actuellement le département.

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Christopher Heymann précise qu’une étude va être menée pour « mesurer le comportement des nappes sur un an et inscrire le projet dans cette modélisation ». Selon lui, aucun forage ne sera réalisé sous la forêt. Il précise que le lithium sera transporté par canalisation et voie ferrée. Ce projet va faire l’objet d’un débat public au printemps 2024.