Stratégique, le plan allemand prévoit un milliard d’euros d’investissement pour relocaliser en Europe un marché aujourd’hui dominé par les fabricants asiatiques. Objectif : parvenir à couvrir 30 % de la production mondiale d’ici à 2030.
Alors que la majeure partie des constructeurs ont choisi de sous-traiter la production des cellules batteries à des acteurs chinois, japonais ou coréen, le gouvernement allemand entend inverser la tendance. Cette semaine, le ministère de l’économie allemand a indiqué que l’Etat était prêt à investir un milliard d’euros d’ici à 2021 pour amorcer une filière jugée indispensable pour l’économie européenne.
« Nous voulons créer dans les prochains mois les conditions pour une production à grande échelle de batteries en Europe », a déclaré le Ministre de l’économie allemand, Peter Altmaier. Une déclaration qui fait suite à une rencontre avec Maros Sefcovic, le vice-président de la Commission européenne qui réclame depuis plusieurs mois une mobilisation des industriels pour la création d’un « Airbus de la batterie ».
Selon Peter Altmaier, plusieurs consortiums d’entreprises sont en train de se former pour organiser la filière. Celui-ci évoque notamment le « grand intérêt » dans plusieurs pays européens dont l’Allemagne, la France, la Pologne, les Pays-Bas et l’Autriche.
A l’échelle européenne, plusieurs initiatives sont d’ores et déjà connues. Il y a celle du suédois Northvolt, récemment associé à Siemens, mais aussi celle de Saft. Désormais propriété du groupe Total, le spécialiste tricolore de la batterie a annoncé en début d’année un rapprochement avec plusieurs partenaires européens pour industrialiser des batteries « semi-solide ».
30 % de la production mondiale
Selon le ministre allemand, les premières annonces devraient intervenir entre fin 2018 et début 2019. Est notamment évoquée la mise en place d’une usine de production en Allemagne. Un site qui devrait être officialisé d’ici fin mars 2019 et qui pourrait employer jusqu’à 2.000 personnes lors de son ouverture, prévue en 2021.
« Nous souhaitons, d’ici 2030, couvrir 30 % de la demande mondiale en batteries par une production allemande et européenne » a déclaré le ministre allemand. Un marché aux perspectives économiques titanesques. Rien qu’en Europe, il pourrait peser 250 milliards d’euros par an à compter de 2025.
Reste à savoir si les industriels européens parviendront à récupérer le retard considérable pris sur les acteurs asiatiques. La bataille s’annonce difficile et les investissements à prévoir sont colossaux. Surtout, les industriels asiatiques sont déjà en train de conquérir l’Europe avec leurs propres usines. Le géant chinois CATL ouvrira son premier site en Allemagne en 2022 tandis que le coréen LG Chem prévoit une usine en Pologne. Sur ce point, l’approche du ministre allemand s’avère plutôt pragmatique. « Nous n’allons probablement pas gagner la course aux batteries les moins chères, mais celle des meilleures batteries n’est pas encore décidée, et nous nous lançons dans celle-ci » a-t-il déclaré. Une annonce qui laisse présager des financements plutôt orientés vers l’industrialisation des batteries du futur dotées de chimie solide ou graphène…
Et vous ? Que pensez-vous de la situation ? L’Europe pourra-t-elle rattraper son retard sur les fournisseurs asiatiques ?
Bonne stratégie. Il faut mettre d’abord les moyens en recherche et développement pour trouver la technologie de batterie peut couteuse a fabriquer avec des matériaux abondants, dont l’extraction est socialement responsable tout en étant facilement recyclable avec une haute densité énergétique et une durée de vie longue. Le Graal en fait.
Dans l’idéal c’est à dire la solution de mobilité qui fait le meilleur compromis entre efficacité de service et moindre impact environnemental c’est l’adoption pour la masse urbaine de VE d’autonomie 100km de poids ~700kg fonctionnant au batterie sodium , en l’état actuel des techno c’est ce qui se fait de mieux.
Dans une situation réaliste le créneau à suivre pour nos motoristes européens c’est l’hybride , cela leur permet un moindre investissement et donc de pouvoir sauter sur une autre techno le moment venu.
Je croyais que l’allemagne Avait signé de gros contrats avec la Chine ,
pour réserver des batteries ?
Bon 2030 c’est pas pour tout de suite.
Mais je me méfie desannonces allemandes .
L’Europe peut rattraper son retard, ce n’est qu’une question de volonté donc je ne suis pas optimiste car il me semble évident que pour l’instant elle ne veut pas. C’est une erreur de croire que les voitures électriques seraient un danger pour l’ancienne industrie automobile thermique qui n’a plus aucun avenir. La chine va profiter pleinement de cette erreur commise par les politiciens et les gros industriels européens.
Bien sûr que c’est possible et nous devons y aller sans plus attendre. La France est encore capable d’entreprendre, prouvons le !
Serge Rochain
Faire venir les matières premières de Chine pour produire en Europe, perso, j’vois pas trop l’intérêt. Qu’on investisse dans la fabrication, très bien, mais on peut le faire aussi en implantant les usines ailleurs… et puis comme ça on continue de polluer loin de chez nous, c’est bien ça non ?
En tout cas il faut essayer…
Chaque jour de retard compromet l’avenir de l’industrie automobile française et européenne où la batterie est l’élément principal
Une usine de cellule ne demande que peu de personnel vu qu’il faut fabriquer en environnement « blanc » sans humain, le cout du travail est donc non concurrentiel . Ce n’est qu’une question d’investissements
la tech de demain serait peut être le GRAPHENE inutile de courir derrière le lithium l’Europe a trop de retard ….mais cela reste un pari
Enfin !
Il était temps.
Impeccable, en revanche, l’addition devra etre beaucoup plus salee qu’un pauvre petit milliard je pense. Aux autres pays de contribuer a cette course strategique aussi.
Du coup c’est bosch qui ce mets dessus ?
https://www.usinenouvelle.com/article/bosch-renonce-a-produire-des-cellules-de-batterie.N660024
En Suisse on me propose depuis 20 mois une mise à niveau de batterie 22 kW pour ma Renault-Zoé (mise en service en juin 2013) contre une batterie de 41 kW (au prix de 3’900.- CHF).
A ce jour, malgré nos rappels nombreux, Renault Suisse n’est pas en mesure de remplir sa promesse (contrat formel). Que faire ? Même ma démarche auprès de Renault France est resté sans réponse.
Lors de l’achat du véhicule cette marque semblait sérieuse !???
mon adress e-mail est [email protected].
Bah, il faut s’y mettre donc il vaut mieux tard que jamais. Et il y a des possibilités non encore exploitées en matière de batterie comme le graphène dopé à l’oxygène qui devient supra-conducteur
En 2067 la France détiendra 30% de la production de monocycle a injection paraboloïde…
On a déjà une guerre de retard
excellente nouvelle
bon s’il pouvait se presser un peu parce que comment dire heuuu 2030