Encore à la traine face aux hybrides, les voitures électriques vont enfin prendre une place importante dans les flottes des entreprises. En revanche, cela coince encore pour les utilitaires.

L’Arval Mobility Observatory France a dévoilé les résultats de son “Baromètre des Flottes et de la Mobilité” édition 2024, une étude internationale (30 pays) qui s’intéresse aux parcs automobiles des entreprises. 300 ont été interrogées en France.

Les résultats vont intéresser les constructeurs, les flottes d’entreprises étant un débouché essentiel pour les ventes de voitures neuves dans l’Hexagone. Bon point pour les marques : neuf entreprises sur dix pensent que la taille de leur parc restera stable  voire augmentera dans les trois prochaines années. La raison principale est un développement de leur activité.

Sans surprise, pour remplir les parkings, les sociétés plébiscitent la location longue durée, près d’une entreprise sur deux y a déjà recours, et d’autres disent vouloir s’y mettre. La France est ainsi loin devant la moyenne européenne (16 points de plus), mettant en avant deux grands avantages : le renouvellement rapide des véhicules et la maitrise des dépenses. La LLD est aussi vue comme un mode de financement qui facilite l’accès aux véhicules électriques. Celle-ci reste toutefois à la traine par rapport aux autres motorisations électrifiées.

À lire aussi Trop de grandes entreprises sont hors la loi pour l’électrification de leur flotte automobile

En effet, si plus de 80 % des entreprises françaises disent avoir déjà au moins une technologie électrifiée dans leur parc pour les voitures particulières, priorité est donnée à l’hybride, avec 47 % d’hybrides simples, 50 % d’hybrides rechargeable et 31 % d’électriques. Voilà qui confirme d’ailleurs que le PHEV a la cote chez les sociétés, leur permettant d’avoir des avantages fiscaux sans renoncer à l’usage en mode thermique.

L’électrique est de plus clairement boudé pour les véhicules utilitaires. Cette motorisation n’est présente que dans 7 % des entreprises interrogées. Sur le marché de l’utilitaire, l’autonomie et les prix restent encore des obstacles gênants pour les professionnels. Il y a aussi l’absence de bornes de recharge, que ce soit sur le domaine public, sur le lieu de l’entreprise mais aussi au domicile des salariés. 11 % des entreprises pointent également une réticence des salariés à conduire des électriques !

Toutefois, les perspectives sont bonnes pour la voiture électrique. 24 % des entreprises n’ayant pas encore ce type de motorisation l’envisagent pour les voitures particulières. Dans trois ans, les décideurs d’entreprise estiment que 23 % de leurs parcs de VP seront 100 % électriques. Ces voitures seront ainsi devant les PHEV (15 %) et les hybrides simples (16 %). Un bon point car ces flottes en LLD alimentent ensuite le marché de l’occasion pour les particuliers. Pour les utilitaires, ça coincera encore, car d’ici 3 ans, 9 % seulement du parc total serait électrique.