
La voiture à conduite automatisée que « conduit » Will Smith dans le film iRobot.
Les différentes mesures qui visent à faire sortir les voitures du centre-ville, le fort développement des transports en commun et les nouveaux usages comme l’auto partage auront-ils raison de l’automobile dans les prochaines années ?
La voiture personnelle en danger
Entre le coût de propriété d’une voiture qui ne cesse d’augmenter, les différentes mesures environnementales qui visent à favoriser les transports collectifs face à l’automobile, on est en droit de se poser la question de l’avenir de l’automobile individuelle. Il y a peu, j’aurais répondu que l’automobile allait décroître dans les pays fortement équipés, mais elle va peut-être simplement évoluer.
Cet article est une vue de ce que pourrait devenir la voiture telle que nous la connaissons dans 10 à 20 ans. J’ai essayé de me projeter en faisant abstraction d’un certain nombre de paramètres, mais en me basant sur des technologies existantes.
Imaginez que l’automobile se transforme radicalement dans les prochaines années, grâce à deux technologies en pleine émergence : la motorisation électrique et l’automatisation de la conduite. On évacue en partie deux problèmes liés à la voiture : les émissions polluantes (même si la question de la production d’électricité reste cruciale) et le temps « perdu » durant le trajet.
L’automobile politiquement plus acceptable
La motorisation électrique, comme vous pouvez le lire sur Automobile Propre, devient une réalité au travers des voitures électriques, et bientôt par le biais des véhicules pile à combustible pour des trajets plus longs. Il reste à régler le problème de la production d’électricité (ou d’hydrogène) pour qu’elle provienne d’énergies renouvelables, mais on peut déjà considérer qu’il s’agit d’avancées significatives en matière d’impact sur l’environnement à l’usage (notamment sur la pollution atmosphérique).
Dès lors, on peut imaginer que la voiture, rendue moins nocive pour l’environnement et la santé des citoyens, devienne mieux acceptée par les collectivités et les villes. C’est ce qu’on observe déjà dans plusieurs d’entre elles, comme à Amsterdam par exemple, avec un meilleur accueil réservé à ces véhicules (places de parking offertes, péage urbain gratuit, etc).
Les avantages de la conduite automatisée
Parlons maintenant d’une seconde technologie, l’automatisation de la conduite. Vous savez peut-être que des entreprises comme Google sont capables de faire rouler des voitures sans pilote pendant des centaines de milliers de kilomètres, sans incidents. Imaginez ce qu’une telle technologie, si elle devenait abordable, pourrait changer dans notre approche de l’automobile !
Il deviendrait possible de récupérer les heures passées dans les transports (et les bouchons) pour faire autre chose dans la voiture, tandis qu’elle roule : utiliser Internet, lire, organiser une réunion, dormir ou plus si affinités… ! Les nouveaux usages à trouver sont innombrables, n’est-ce pas ?

Le concept Citroën Tubik, qui préfigure ce que pourrait être l'intérieur de la voiture à conduite automatisée de demain.
La voiture deviendrait alors une « pièce », comme dans un appartement, que chacun peut aménager en fonction de ses besoins : bureau, salon, espace de stockage pour les pros, etc. Le transport de marchandise pourrait d’ailleurs vivre une sacrée révolution si le chauffeur n’est plus nécessaire…
On peut aussi imaginer qu’une conduite automatisée puisse être optimisée pour l’éco-conduite, entrainant une consommation énergétique moindre. Couplée à une gestion de trafic en temps réel et l’adaptation du trajet en conséquence, l’ordinateur de bord choisirait la route la plus efficiente en termes de consommation.
Vers une automobile radicalement différente
Avec ces technologies, l’automobile deviendrait plus « acceptable » politiquement avec une motorisation plus « propre » et changerait radicalement les usages avec la conduite automatisée. Si de telles voitures devenaient abordables dans 10 ou 20 ans, la voiture pourrait avoir une place totalement différente dans notre quotidien… au risque de faire oublier les transports en commun ?
Un certain nombre de questions seraient alors toujours d’actualité : aurions-nous réellement besoin d’une voiture par personne comme c’est souvent le cas ? Avons-nous besoin de transporter des voitures de plus en plus lourdes, qui deviendrait des pièces à vivre ? Que deviendrait le plaisir de conduire, revendiqué par les constructeurs ?
Chacun se fera sa propre idée…
PS : Article partiellement rédigé en temps que passager d’un véhicule, ce qui donne un point de vue intéressant quand on réfléchit sur le concept de conduite automatisée.
Je réagis bien après la bataille mais je penche vers l’avis de Guillaume ci-dessus. Les 15 premières lignes de la tirade de Belprius sont inexactes. Elles ne le sont pas partout mais c’est ça qui les rend inexactes puisqu’elles sont présentées comme définitives ! C’est peut-être une boutade, je ne sais pas, mais je pense qu’il y a des gens qui le voient comme ça et ça me semble important de préciser les choses !
Lorsqu’on habite dans le centre-ville d’une métropole, on ne peut souvent pas stationner son véhicule plus près de chez soi que le premier arrêt de transports en commun (TC) rencontré, la fréquence y est elle que l’attente n’a pas d’importance, les contraintes pour se garer à destination font que l’arrêt TC est souvent plus proche que le parking, l’amplitude horaire n’est pas un problème, la vitesse de circulation des voitures à cause des bouchons y est inférieure aux TC, on peut parfois faire autre chose dans les TC, ce qui n’est pas le cas tant qu’il n’y a pas de véhicule automatique, etc. Ce n’est pas pour rien que la moitié des ménages parisiens ne sont pas équipés de véhicule…
On oublie que les réflexions qui ont amené au retour des transports collectifs ne sont pas du tout liées à la pollution mais aux problèmes de congestion ! C’est pour faciliter la circulation qu’on en est arrivé à la conclusion que le moyen le plus efficace de circuler dans les secteurs denses, c’était les transports collectifs (il n’y a qu’à voir combien de personnes on peut mettre dans un bus et le nombre de voitures équivalent !).
Cette phase de réflexion est née alors même qu’on a commencé à regarder notre patrimoine d’un autre œil… et qu’on a pris conscience que notre porte-monnaie n’était pas un puits sans fond ! Entre nous, des systèmes permettant de faire circuler des milliers de véhicule, on y arrive à peu près en rasant la moitié des villes et en faisant des souterrains, des viaducs, etc. Il manque deux choses : l’argent et la volonté de modifier la ville européenne en profondeur (façon Gotham City), juste pour y circuler en voiture…
Ensuite, on a commencé à souligner que la ville qu’on avait souhaité adapter à la voiture se retrouvait difficilement vivable. Mais, là encore, pas seulement à cause de la solution mais aussi pour l’accidentologie. On peut regarder, pour cela, la qualité de vie à Amsterdam : on y circule majoritairement à pieds et à vélo. Ce n’est pas l’enfer… Ni le Tiers-monde !
Qu’on développe des véhicules plus propres, c’est une nécessité. On aura en effet du mal à se passer de véhicules dans notre société actuelle. Par contre, le modèle « une voiture par foyer pour tout faire, du quotidien aux vacances » bat sacrément de l’aile ! Et pas à cause d’un sombre complot écologiste de « décroissants-qui-veulent-vivre-à-la bougie-ou-au-temps-des-cavernes » mais parce que pour tous ceux qui vivent dans des secteurs où ils peuvent se débrouiller autrement, faire l’économie d’une voiture, c’est toujours ça de pris !
Parce que, finalement, on en revient toujours à la même question : c’est bien d’imaginer la voiture de demain (ou la ville de demain) mais le problème n’est pas vraiment là ! La question est : qui peut (pourra) se payer le véhicule « propre » ? Pas sûr que sans croissance, le pouvoir d’achat ne baisse pas… Et pouvoir d’achat en baisse + diminution de la place de la voiture (passée de « nécessité » à « outil », notamment chez une grande partie de la jeune génération) = un avenir sombre pour le marché de l’automobile en France ! Pourquoi les constructeurs se lancent-ils sur le marché de l’autopartage ?!
Enfin, je rejoins encore Guillaume sur le fait que, dans le contexte actuel, le développement de la ville (qu’on l’appelle « éparpillement périurbain » ou « émiettement urbain ») est un non-sens : sous prétexte (pour certains élus) de laisser la liberté aux gens de s’installer, on crée les conditions d’une pauvreté à venir : un pouvoir d’achat qui stagne, voire qui baisse, avec des coûts de l’énergie qui augmentent (inéluctable, apparemment), ça laisse une porte grande ouverte à des difficultés importantes pour les ménages qui ont acheté leur maison en périphérie, loin de tout service (parce que c’était le seul moyen d’être propriétaire d’un pavillon). Tous ceux qui ont fait le choix d’une localisation en centre-ville en compensant les loyers plus chers par l’absence de frais liés à un véhicule vont se retrouver, malgré eux, parmi les nouveaux « riches ». Créer des espaces de vie qui ne permettent pas de se passer de la voiture (typiquement : pavillon dans lotissement en périphérie), c’est créer les conditions d’une nouvelle précarité. Dans pas longtemps, les seuls qui pourront se permettre d’habiter en périphérie feront nécessairement partie de la classe aisée… mais la plupart d’entre eux ont déjà compris qu’il est plus intéressant de rester (voire revenir) en ville…
Tout ça pour dire que, quelles que soient les avancées techniques, la voiture de demain (je ne parle pas d’après-demain), elle ne sera, de toute façon, pas accessible à M. Tout-le-monde. Il est fort possible que l’ère de la voiture de masse se termine. Mais je ne vais pas me risquer aux pronostics ! Ce que je suis prêt à parier, c’est juste que le nombre de véhicules possédés par des particuliers à titre personnel va baisser… Et qu’un paquet de nos concitoyens vont protester de plus en plus fort contre les hausses du coût de l’énergie, dont l’essence…
Holla, tout de suite la « Star-Gate du SG5 ».
Attention quand même de ne pas arriver à la situation de « TERMINATOR », avec toute cette automatisation. Ne regardons pas si loin !
L’humour de Belprius doit nous interpeller et nous recentrer sur nos objectifs à court-terme. Que faire pour réduire, non pas le nombre de nos VP (c’est un mauvais débat), mais seulement leurs rejets.
Je pense que le VP restera une avancée dans nos libertés de déplacement, et surtout du libre choix de notre travail. Il n’y a pas si longtemps, les gens n’en avaient pas et allaient à leur usine du bout de leur rue. Ils avaient encore leur épicerie au coin. Mais, c’est fini l’époque des « corons » et des sirènes. Nous vivons dans un monde où malheureusement les grandes villes et les villages alentours vont finir par se rejoindre. Et nous n’aurons, d’ici-là, toujours pas de métro pour les atteindre. Et il nous faudra toujours des véhicules personnels pour la souplesse des horaires de travail.
Pour moi, ce n’est pas incompatible !
Un PHEV-Flex-fuel me conviendrait très bien. J’ai un garage pour charger mes 10kWh, la nuit toute la semaine, et un réservoir de 50L de butanol pour aller à la mer et revenir, le week-end. Que demander de plus ? Si, … l’avoir pour 2015 à 15000€, net client !
Allo Renault, allo Peugeot … vous avez 3 ans !
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Les mêmes besoins créer les mêmes réponses. Bien sur à l’ avenir les véhicules plug-in hybrides et électriques purs seront généralisés à cause des 2 €/litre des carburants, mais le besoins de mobilité reste ainsi que le défaut majeur des transports communs. Ils partent d’où on n’est pas pour allez où on ne doit pas être. Effectivement, il faut généralement d’abord rejoindre un arrêt de bus après une longue marche à pieds, puisque l’arrêt de bus est rarement devant sa maison, pour arriver ensuite à un autre arrêt de bus qui n’est évidement pas à l’endroit exact où on doit être et on doit donc refaire une longue marche à pied pour finalement arriver à sa destination. A ceci s’ajoute en plus le fait que l’on ne part que quand le bus veut bien arriver, c’est-à-dire à un moment différent de celui auquel on était soit même prêt à partir. Ceci, pour dire que ces inconvénients, qui s’accroissent encore en cas de trajet compliquer avec « correspondances » et deviennent franchement une gageure si on transporte des marchandises ou des enfants, ne disparaitront pas dans le futur. A coté de cela la voiture présente la propriété merveilleuse de partir d’où on est au moment ou on veut, pour allez ou on doit être sans correspondance ou détours inutiles. Cet avantage énorme restera présent pour toujours. Si en plus, on dispose d’une conduite automatique, cela ne fera qu’augmenter encore cet avantage. Dans les villes du futur, il faudra impérativement donner crédit a cette réalité sous peine de voir se transformer les centre ville en musés et de voir la vraie vie s’installée dans la périphérie généralement plus amicale à la voiture. Une ville réussie pourra tirer plein avantage de la caractéristique première des voitures électriques à savoir l’absence de gaz d’échappement et donc la possibilité de faire des tunnels d’accès sous terrains sans devoir recourir à de couteux systèmes d’extraction d’air. Les accès souterrains permettront également de trouver un parking de façon aisée dans des grattes ciels négatifs construits sous terre à la façon Earthscraper de BNKR. Les tunnels subterrions du type de Boston ou Bruxelles deviendrons monnaie courante et permettrons un accès rapide entre les différents points d’une ville. Un peu plus loin encore, si on pense a 2100, les voitures volantes équipées de moteurs ioniques alimentés par des super batteries, des SMES ou une autre technologie permettrons un accès encore plus aisé en terme de point à point. Ces « voitures » auront certainement un guidage automatique pour garantir une sécurité optimale. Plus loin encore, en l’an 3000, peut-être que le contrôle de la gravité ou la téléportation révolutionneront encore d’avantage les transports. A moins que la révolution informatique permette une telle qualité de téléprésence que les déplacements physiques deviennent obsolets, ou alors le scanning quantique aider d’une imprimante à atome en 3 D permettront de se reconstituer à différents endroits, d’y faire ce qu’on doit, pour ensuite de reconstituer encore ailleurs. Un système qui impliquera de détruire l’original après copie pour éviter de laisser des clones un peu partout. Assistera-t-on à un débat d’éthique suite à la révolte des originaux qui refusent la désintégration après copie ? Les débats de demain seront aussi incompréhensibles pour les gens d’aujourd’hui que ceux d’aujourd’hui pour les romains d’hier. Allez expliquer le droit au congé de paternité des conjointes lesbiennes à un romain de l’an 250 ! Ou même expliquer la limites de la bande passante 3G à Newton. Le concept même de mort sera peut-être devenu une bizarrerie pour des gens dont la dernière copie de sauvegarde permettra de réimprimer si un accident devait avoir lieu. De même ils riront lorsque l’on envisageait de voyager physiquement vers Vega alors qu’ils s’y recopient simplement par la voie d’une communication quantique combinée à l’imprimante à atome 3d. En tout état de cause, l’an 3000 on ne sera plus la pour le voir, à moins que…
Pour l’an 2022, on a déjà en grande partie la réponse car lorsque l’on parle mobilité, on est globalement sur des tendances lourdes…
Dans les villes centre, la réponse à la question est évidemment NON. Dans les 10 plus grdes villes françaises, l’utilisation de l’auto va même fortement reculer, C une certitude.
Partout ailleurs en revanche, notamment dans les 2èmes et 3ème couronnes des grandes villes, là où la croissance urbaine a été la plus forte au cours de la dernière décennie (…), C sûr que l’auto va continuer à jouer un rôle majeur. Dans leur immense majorité, les périurbains sont très auto-dépendants et on voit mal comment cela va changer en 10 ans.
Les TC et les modes doux pourront difficilement répondre aux besoins tant les conditions de réussite qu’exigent ces alternatives sont difficiles à satisfaire dans le péri-urbain.
Reste les quadricycles électriques : bcp considèrent leur champ d’intervention restreint à la ville (dense) uniquement. Sans doute à tord car dans la pratique, ce type d’engin est tout à fait capable de couvrir une part importante des déplacements quotidiens effectués en périphérie des villes, tout en libérant de l’espace et en économisant du carburant / à un véhicule traditionnel.
Mais pour ça, il va falloir faire évoluer les mentalités et encourager les changements d’habitude et y a en bien pour une petite dizaine d’années en s’y mettant dès maintenant!
Indépendamment des évo tech. la réponse tient surtout dans les évolutions à venir de la forme des villes. Si l’étalement urbain – source de tous les maux ou presque – se poursuit sur le mm trend que ces 40 dernières années, là C sûr, y a du souci à se faire.
Si à l’inverse, les élus locaux se décident enfin à faire preuve d’un peu plus de responsabilité vis-à-vis des géné futures pour mettre fin à la « tentation du bitume », alors on peut penser de façon optimiste que la multi-modalité pourra nous emmener progressivement sur le chemin de la mobilité durable.
Le hik, C que les décideurs en question, ils se contentent surtout de répondre aux ddes des électeurs. La ville durable , c’est la ville « dense », richement dotée en service de proximité et en transport propre. Pas en parking souterrains.
qu’on soit pro-voiture ou pas, il y a une réalité difficile à nier : aujourd’hui, la voiture particulière (VP) occupe une place bcp trop importante par rapport à toutes les autres alternatives existantes. Et ce malgré les investissements relativement importants de ces dernières années en faveur des TC en milieu urbain.
C’est pas la voiture en soi qui est mauvaise. C’est son utilisation dans l’excès. C ni + ni – que la définition générique du mot pollution : une concentration trop élevée dans un milieu donné.
En 2010, les VP ont totalisé près de 90% des km parcourus en véhicules motorisés : C bcp trop!
Un objectif très ambitieux pour 2050 serait de ramener ce pourcentage autour de 50% environ. En augmentant la part modale de toutes les alternatives existantes (et à venir) au détriment de la VP. Une question profondément citoyenne avant tout.
Dans 10 ou 20 ans ?
A cette échéance, non, je ne pense pas que nous puissions arriver à cette éventualité.
Un monde sans véhicule particulier, mais en libre service et autopilotés, acheminant des personnes aux quatre coins de la mégalopole, me fait automatiquement penser au film de science-fiction de 2100, où tous les gens vivent en harmonie complète, avec du travail pour tous (en horaires ultra-souples), des politesses exacerbées entre les personnes qui attendent gentiment la prochaine navette, etc. …
Non, c’est bien un rêve !
Il faudrait d’abord que l’humain devienne vraiment « sage ».
Qu’il commence à respecter son voisin en difficulté, qui lui trouve un logement et du travail. Que les dominants ne dominent plus les dominés. Etc, etc, etc …
Vaste chantier, mais … il nous reste 88 ans pour y arriver !
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