Parmi les rencontres proposées par les organisateurs du Vendée énergie Tour aux équipages inscrits au rallye des ambassadeurs, celle avec Serge Toublan, un électromobilien qui a mis au point un tracker photovoltaïque domestique. Il explique son parcours aux lecteurs d’Automobile Propre.
75 ans : des souvenirs et des projets plein la tête
Ancien entrepreneur aujourd’hui à la retraite, Serge Toublan est un véritable touche-à-tout à l’âme écologique qui s’est essayé à de nombreuses aventures. A 75 ans, il rêve toujours de voyages lointains en camping-car, de solutions d’alimentation domestique en autoconsommation, de construire son propre avion électrique, et de bien d’autres projets.
L’électromobilité, ça fait déjà 5 ans qu’il la pratique, après une expérience de la voiture hybride en Toyota Prius.
2 Tesla Model S
« Mon épouse et moi-même avons un esprit très écolo. Nous nous sommes dit, il y a 5 ans, que ce serait bien de rouler en voiture électrique. Comme je me déplace beaucoup et que les réseaux de recharge n’étaient pas encore très répandus à l’époque, j’ai choisi le seul modèle qui pouvait me permettre d’effectuer 300 à 400 kilomètres sans avoir à ravitailler en énergie les batteries : une Tesla Model S », démarre Serge Toublan.
« En 2 ans et demi, notre première voiture électrique totalisait déjà 70.000 kilomètres au compteur. Je l’ai remplacée par une autre Model S, équipée cette fois-ci de la motricité intégrale pour mieux affronter le verglas ou la neige, et de l’Autopilot qui me rend les longs déplacements plus agréables », justifie-t-il.
40.000 euros économisés
« Cette deuxième Tesla Model S a parcouru 50.000 km en 3 ans : je roule un peu moins qu’auparavant », souligne le Vendéen d’adoption.
« Si je projette à une utilisation sur 8 ans qui correspond à la durée de garantie Tesla sur le moteur et les batteries, les économies réalisées sur l’entretien du véhicule et le budget consommation représenteraient 40.000 euros », estime-t-il.
« Je n’oublie pas que le prix d’une Tesla Model S n’est pas accessible à tous les automobilistes, mais dans mon cas, je n’avais pas trop le choix. Aujourd’hui, avec les réseaux de recharge qui sont plus répandus, je pourrais me contenter d’une voiture électrique avec une autonomie de 200 à 300 km », envisage-t-il.
Un avion électrique ?
Au fil de notre conversation, Serge Toublan évoque son envie de construire lui-même un avion électrique. Pas un modèle thermique à transformer, mais un appareil qu’il construirait entièrement.
Un vague projet sans avenir ? C’est sans doute ce que l’on aurait pu penser si notre interlocuteur n’avait pas déjà réalisé un avion 4 places équipé d’un moteur thermique Rotax 914, capable de filer à 140 nœuds (260 km/h) de vitesse de croisière.
Dans une vidéo d’une douzaine de minutes, il explique les différentes étapes qu’il a enchaînées, depuis le moulage et l’assemblage des 2 parties du fuselage, jusqu’au premier vol d’essai, en passant par toute la partie mécanique qui comprend aussi la transmission des impulsions humaines communiquées aux systèmes de direction et navigation.
De l’éolienne…
« Mon projet d’éolienne a été une aventure à la fois amusante et agaçante. J’ai tout construit ou fait construire : rotor, stator, pales en bois, mâts d’une hauteur de 11 mètres pour ne pas avoir besoin de demander un permis de construire, etc. », détaille Serge Toublan.
« A la première tempête, une soudure au niveau de 2 éléments du mât a lâché ! Il m’a été proposé de glisser un mât de section carré dans un autre de section circulaire. Mais 6 mois après, à nouveau à cause d’une tempête, l’éolienne s’est couchée par terre pour la seconde fois. De ces mauvaises expériences est née l’idée de construire un tracker photovoltaïque plus robuste », explique notre interlocuteur.
…au tracker photovoltaïque
Suiveur solaire, tracker photovoltaïque : 2 appellations qui qualifient un même système. Il s’agit d’une structure sur laquelle des panneaux solaires sont toujours orientés, de jour, vers le Soleil.
« Contrairement à d’autres solutions, mon tracker ne tourne pas sur lui même. Ce sont des vérins électriques, ou plutôt des petits moteurs pas à pas, qui orientent selon 2 axes les 4 panneaux 350 Whc assemblés ensemble sur un même plan de 6,5 m2 », explique Serge Toublan.
« C’est l’architecture la plus économique que j’ai trouvée pour une installation domestique. Les jours ensoleillés, la production atteint entre 1,2 et 1,4 kWh, quand une consommation moyenne récurrente quotidienne dans une maison à énergie positive, hors gros consommateurs comme un four électrique, des plaques à induction ou un lave-linge, n’est que de 200-300 Wh », chiffre-t-il.
Jusque-là réservés aux grosses installations
Les suiveurs solaires existent déjà. Qu’on se souvienne de la SmartFlower présentée par EDF ! Mais ces dispositifs, le plus souvent dotés de 15 à 50 panneaux photovoltaïques, pour des productions moyennes d’électricité comprises entre 5 et 15 kWh, voire plus, ont été développés pour des sites industriels et/ou agricoles.
« Nous expérimentons notre tracker domestique depuis 6-7 mois. Il m’a fallu environ 1 an pour le mettre au point. Un soft électronique complexe oriente les panneaux selon l’heure et la date du jour. Le suiveur est couplé avec une batterie lithium-ion LG d’une capacité de 10 kWh », rapporte Serge Toublan.
Batterie
« J’aurais aimé que ce soit un pack de voiture électrique en seconde vie qui équipe mon installation, mais je n’en ai pas trouvé à ce jour proposé par un constructeur automobile à destination des particuliers », nous confie-t-il.
« Avec les batteries au lithium, il faut être prudent. La gestion de leur recharge et décharge est confié à un BMS performant qui empêche de descendre en dessous de 20% et de monter au-dessus de 95% de capacité énergétique », prévient-il.
« Le système alimente en priorité la maison, puis complète la batterie de l’installation, puis celle de ma Tesla si elle est branchée, avant de rediriger le flux vers le réseaux électrique national », schématise notre interlocuteur. « Au mieux, je peux récupérer ainsi 20 kilomètres d’autonomie par jour pour ma voiture », illustre-t-il, soulignant que cette utilisation n’était pas son objectif principal au départ du projet.
Commercialisation possible ?
Avez-vous pensé à commercialiser votre suiveur solaire ? « C’est en cours. Ma fille a fait des études commerciales. Elle avait envie d’une nouvelle expérience professionnelle. Elle est en train de créer son entreprise pour commercialiser mon suiveur solaire. Le site dédié (tournesol.energy) est en cours de réalisation. De mon côté je vais construire 5 nouveaux exemplaires du tracker, et compléter les tests », nous répond Serge Toublan. Une estimation de prix ? « Moins de 5.000 euros sans la batterie a priori », évalue-t-il.
« Après avoir été pendant plusieurs années inscrits avec ma Tesla au rallye des ambassadeurs, cette année j’aurai le plaisir de recevoir ceux de l’édition 2019 pour leur expliquer ma démarche. C’est avec plaisir que j’ai répondu en ce sens à l’invitation de Pascal Houssard, du SyDEV », conclut notre interviewé.
Automobile Propre et moi-même remercions Serge Toublan pour sa disponibilité et son chaleureux accueil téléphonique.
Quand je lis qu’avec une Tesla on fait 40000 euros d’économie, je me demande comment les gens calculent ..rien qu’en achat revente j’ai vu hier dans mon secteur une Model s de 3 ans proposée 7000 euros q’un modèle neuf équivalent…On dit souvent en terme de vente automobile qu’un pigeon se lève tous les matins mais il ne faut pas exagérer…
Bonjour
bravo pour la demarche
Mais les chiffres sont tres etranges.. et les choix techniques encore plus
4 panneaux 350 Wc (waouh) sur tracker ca doit produire au moins 4 kWh a partir du printemps (et peut etre meme beaucoup plus). Pas 1,5kWh
Meme si sur une batterie qui doit tourner autour de 80kWh ca reste leger, ca fait plus de 10 jours pour recharger
Pourquoi ne pas avoir pris une install 4 ou 5 kW (fixe ou sur tracker) qui aurait crachée pas loin de 15kWh en été et aurait rechargé la voiture en 5 jours ?
Moi aussi j’ai fait ma station solaire autonome.
Je passe de batteries au plomb vers le lifeypo4 ce mois ci.
https://youtu.be/MfULdOQVCCg
https://www.bricozone.be/t/site-autonome.91363/
Question bête: pourquoi n’est il pas possible de recharger directement les VE avec le courant continu produit par les panneaux solaires pour éviter les pertes et le coût de l’onduleur, point faible du PV de ce que j’ai lu?
Et si vous économisiez tous en évitant de poster,la nature se porterait mieux……
Les chiffres et les unités sont à revoir… avec le risque de discréditer totalement ceux qui roulent effectivement au solaire. Désolé, mais on ne recharge pas une Model S avec 4 panneaux PV, même montés sur un tracker. Surtout si on fait 70000 km en 2 ans et demi !!! Une model S consomme pas loin de 20 kWh/100. Donc pour charger 100 km par jour, il faut produire au moins 20 kWh (sans compter les pertes du chargeur et la prod qu’on ne peut pas vraiment utiliser le matin et le soir). 20 kWh par jour en moyenne sur l’année, c’est entre 5200 et 6500 Wc installés selon les régions, soit entre 25 et 33 m2 de panneaux minimum. Oui, on peut rouler au solaire avec un VE (surtout si on est à la retraite, ce qui n’est pas mon cas !), mais il faut dimmensioner son installation correctement.
Pour ceux que cela intéresse, un site slovène :
https://www.sat-control.net/
J’ai un de leurs traqueurs dans mon jardin depuis 3 ans : cela ne sera jamais rentable, mais l’aspect technique m’a amusé et la production compense mes différentes veilles et assure la charge de mon robot tondeuse.
Dire qu’il recharge sa Tesla avec son traqueur est exagéré et un peu une contre-vérité : s’il récupère quelques km ( 1 en hiver et 20 en été), c’est déjà bien.
Poue repondre aux commentaires precedents: une conso de fond. Frigo, box internet, alarme, électricité pour chaudiere, adoucisseur, vmc, 150w suffisent. Pour ne pas injectet gratuitement ds le reseau, j’ai un panneau de 250wc sans tracket, et ca suffit a peu pres. Ca coute 230 euros auj. Panneau + microonduleur.
Je comprend pas comment il arrive a 40k€ d’économie:
Sur sa dernière modelS, en 8ans il aura parcouru 106000km (soit 15400€ de carburant en consommant 9L/100 a 1.6€/litre),
d’où viennent les autres 25000€ dépensés?
Le formulaire de demande de devis bogue : je suis passé par le formulaire de contact ?!?
j’ai posé un excel :
à 3500 € TTC posé, câblé, net de crédit d’impôt , (si qualification RGE) => crédit impôt possible et même crédit à très bas taux
sur la base de l’info de l’article : 1,4 kWh / jour moyenné sur l’année (mon interprétation)
=> çà produit 104 € d’électricité , il faut 35 ans pour amortir
je ne suis pas assez compétent pour calculer la production annuelle d’un tel équipement pour vérifier si 1,4 kWh est le chiffre juste
en retirant la batterie , çà diminue fortement le prix
il existe un stockage bien moins cher qu’une batterie : l’eau ECS et l’eau de la chaudière. Bref, projet à suivre …
Écologie vous dites ?! Première tesla s 70000km en moins de trois ans puis on change pour une autre tesla s et 50000km en trois ans surtout à l’âge de la retraite. OK. Nous n’avons pas la même définition de l’écologie. La seule écologie qui vaille c’est de réduire sa consommation. Faire 120000km en moins de 6 ans pour un retraité, ce n’est pas franchement ecolo mais un gros pollueur, très loin d’être un exemple. Désolé mais c’est la vérité.
Les « Serges » sont souvent des entrepreneurs de haut niveau !
On le vois bien pour celui-ci…, chapeau (d’un jeune de 74 ans) !
Je l’invite à regarder mon blog plein d’idées techniques propres, car j’étais dessinateur projeteur, mais pas spécialement bon réalisateur…!
https://safeearthsolutions.wordpress.com
Les jours ensoleillés, la production atteint entre 1,2 et 1,4 kWh
Vous êtes sur des chiffres ? j’ai une installation fixes ( 30 panneaux de 300Wc ) et je produit les bon jour 62kWh, soit environ 2kWc par panneaux.
mais la solution du tracker me plait beaucoup.
Petites erreurs d’unité :
« les 4 panneaux 350 Whc », les panneaux sont des 350 Wc (Watt crète, ce qui veut dire que le 21/06 à 12h solaire, ils produisent 350 W).
« Les jours ensoleillés, la production atteint entre 1,2 et 1,4 kWh », si l’installation est bien faite, les jours ensoleillés, les panneaux doivent produire 250 à 350 W chacun pendant tout le suivi, soit 1,0 à 1,4 kW en permanence pour les 4, pendant au moins 10 h soit 10 à 14 kWh par jour donc.
« une consommation moyenne récurrente quotidienne dans une maison à énergie positive, hors gros consommateurs comme un four électrique, des plaques à induction ou un lave-linge, n’est que de 200-300 Wh », on parle là d’une puissance en continu donc en W. Au passage, cela parait énorme quand on sait que la seule chose qui tourne est une VMC DF qui consomme moins de 50 W.
Titre accrocheur et incorrect !! La vérité : il injecte dans son VE ( bon c’est une Tesla ) le surplus de ce qu’il produit pour son usage domestique !! Par contre sa démarche est réfléchie et à l’air assez aboutie.