Le déploiement de la mobilité écologique passe par l’hydrogène, parmi d’autres solutions. HysetCo est le leader français de l’hydrogène, et il cherche à s’adresser à son cœur de cible en priorité.
HysetCo cherche à développer son activité pour rendre les mobilités plus douces. Loïc Voisin, le président de l’entreprise, a détaillé son objectif dans une interview exclusive pour Automobile Propre. Outre le gain environnemental, il explique aussi qu’il apprécie la douceur des transports liés à l’hydrogène.
“Alors ce sont essentiellement des professionnels”, précise Loïc Voisin au sujet de sa clientèle. “C’est encore plus viable pour les chauffeurs de taxis qui ont un usage intensif de leur véhicule.”
“La cible à laquelle on s’adresse en priorité, ce sont typiquement des chauffeurs de taxi ou des chauffeurs de VTC, ou certains véhicules utilitaires qui vont faire autour de 250 km par jour, de manière régulière.”
“Et là on va retrouver l’intérêt de la mobilité que j’aime, c’est-à-dire toutes les vertus de la mobilité électrique. Le ‘zéro émission’ à l’échappement, pas de bruit, pas d’odeur, pas de vibrations, mais surtout la recharge rapide. Et puis l’autonomie qui est déjà très intéressante. Aujourd’hui, nous, on a une autonomie réelle d’environ 600 km en moyenne.”
“Donc on va continuer à s’adresser en priorité à la clientèle qui a un usage intensif, qui est essentiellement professionnelle. On commence à avoir quelques particuliers. Mais aujourd’hui, ce sont vraiment des vrais pionniers pour le coup, parce qu’il y a peu de stations de recharge efficaces, même en France.”
“Ce n’est pas encore évident d’avoir un véhicule à hydrogène, et de ne pas savoir s’il est possible de se déplacer où l’on veut avec. Il faut encore attendre… allez, deux ans, tout au plus, pour avoir un réseau qui soit vraiment performant en Europe.”
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HysetCo est également un fournisseur de solutions pour les entreprises. Cela comprend des véhicules à hydrogène, en l’occurrence des Toyota Mirai, dont sa flotte se compose exclusivement.
Mais Loïc Voisin reconnait qu’il aimerait pouvoir travailler avec d’autres constructeurs. En effet, Toyota est l’un des fondateurs de la coentreprise HysetCo, mais cela n’exclut pas d’autres marques. Cela arrivera d’ailleurs avec les futurs utilitaires de l’entreprise, qui viendront de deux autres groupes.
“Nous serions ravis que l’offre soit plus importante, et plus variée aujourd’hui. Toyota est vraiment en position de leader avec un véhicule qui est ultra-fiable. Les véhicules sont très sollicités par les clients, dont ils doivent être très équilibrés, et très fiables surtout. On adorerait avoir une offre des constructeurs qui soit plus importante.”
“Il y a des projets chez un certain nombre de concurrents de Toyota. Et puis surtout, on aura en 2024 le déploiement à grande échelle des véhicules utilitaires à hydrogène, que ce soit Stellantis ou Renault. Dans ce cas-là, on ne sera pas chez Toyota.”
Si HysetCo aimerait avoir d’autres partenaires, Loïc Voisin est compréhensif, et donc patient. Selon lui, il est normal qu’il faille du temps aux marques automobiles pour développer l’hydrogène.
“On n’est pas tributaire, mais on accepte. On est en train de créer une nouvelle filière ! Donc qu’il y ait des décalages sur les dates de six mois ou un an, parce qu’il faut mettre au point des produits qui soient vraiment fiables et vraiment finis, on n’en est pas ravis, mais on l’accepte quand même.”
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Si l’on compare les séquences de maturation des technologies, en particulier au regard des investissements et de leur diversité d’approches, la filière H2 présente la courbe de progression la plus pentue depuis cinq ans.
Toutefois, il n’est pas encore pris en compte le duo H2 liquide / moteur thermique, qui deviendra dans l’année en cours le plus fortement objet de tests et d’annonces. Au niveau mondial.
Les taux de rejets (NOx en particulier) vont pouvoir être mesurés en réel et cela confirmera ou pas, les perspectives de doublement de la part H2 vers 2050 (soit un équilibre avec la part fullbat)
L’intérêt de cette solution est la continuité des constructions moteurs et l’économie de Lithium, qui s’évère nettement plus complexe à dépolluer sans risques que prévu, d’autant plus que les pétroliers se mettent vigoureusement au H2 blanc.
Mais bien sûr cela restera réservé aux applications professionnelles au moins jusqu’en 2050. Entretemps les véhicules propres H2 seront rarement des VL, ou alors des SUV et des monospaces, ce qui convient pour les taxis…
Un véhicule a besoin d’1 kg d’hydrogène pour faire 100 km cf. tests ADAC notamment des Toyota Mirai.
Pour faire 1 kg d’hydrogène par électrolyse de l’eau, il faut 35 kWh (cf. wikipedia english)
A température et pression atmosphérique, ce kilo d’hydrogène occupe un volume de 10 m3, c’est à dire le volume de la soute d’un Renault Trafic long.
Ouf sous 700 bars, ce kg occupe seulement un volume de 24 litres … mais évidemment ce processus de compression réclame environ 15 kWh d’énergie
Bref, pour faire 100 km, un véhicule à hydrogène a besoin de 50 kWh d’électricité c’est à dire TROIS FOIS PLUS d’énergie électrique qu’un véhicule à batterie
On médite qu’un véhicule à batterie récent ajoute sur un chargeur rapide 100 km d’autonomie en 10 minutes … et même 200km avec une batterie sous 800V comme les Hyundai récentes
Bref une automobile à hydrogène n’a d’intérêt que pour soutirer des subventions des politiciens complaisants.
C’est la même chose dans le cas d’un véhicule lourd type Bus articulé
A Rennes, la ligne de bus C6 utilise des bus articulés Mercedes eCitaro.
Arrivé au terminus, le bus déploie un pantographe pour se brancher facilement sur un chargeur rapide …
Résultat, même en hiver, le bus fait tout son service sans avoir besoin de revenir à sa base en milieu de journée … et se contente de le faire la nuit
Pour les camions c’est la même chose car le chauffeur doit régulièrement s’arrêter pour respecter la législation … cf. les tests faits par les constructeurs MAN, Volvo, Mercedes, etc…
Mais nul doute que Toyota, sponsor des JO 2024, va prêter au COJO des dizaines de véhicules à hydrogène pour cultiver le HYPE
Suite logique des débats sur l’avenir énergétique de l’UE.
https://www.automobile-propre.com/shell-prend-une-decision-radicale-sur-lhydrogene-en-californie/#comment-478950
Le tout c’est d’y croire encore…. avec un peu de chance ils trouveront quelques politiques qui y croient également et qui leurs verseront quelques millions d’€ de subvention dans les quelques milliards d’€ versés à la filière pour le développement de l’hydrogène ( en pure perte ) en France.
Comment peut on encore parler d’hydrogène pour l’automobile sérieusement aujourd’hui. La démonstration comme quoi la voiture fonctionnent à été faite il y a 10 ans. Ok
Mais c’est énergétiquement absurde et économiquement totalement ridicule.
N’avons nous pas de sujet plus sérieux à étudier aujourd’hui pour l’automobile.
Demain on va pouvoir revenir à Genève avec la R5 électrique et le V2G.