Le bonus semble encore important pour soutenir les ventes de voitures électriques. Mais est-ce une aide qui profite désormais plus aux constructeurs qu’aux conducteurs ?
Le bonus écologique va évoluer en 2024. En plus des critères de poids et de prix, ce coup de pouce dépendra d’un score environnemental, calculé à partir de l’empreinte carbone de la production et du transport du véhicule électrique. Les règles définitives ont été actées par un arrêté publié fin septembre au Journal Officiel.
Un arrêté plein de chiffres, de méthodes de calcul, de conditions… Bref, une sacrée usine à gaz qui risque de donner du fil à retordre aux marques, qui doivent remplir des dossiers complets pour que cet éco-score soit déterminé. Mais les constructeurs peuvent se satisfaire d’une chose : il y a toujours un bonus écologique. Mieux, le gouvernement a laissé entendre que les ménages modestes seraient davantage aidés en 2024. Il n’a toutefois pas donné de montant, alors que ceux-ci touchent déjà jusqu’à 7.000 € cette année, contre 6.000 € en 2022.
Pourtant, fin 2019, et on l’a quasiment oublié, l’Etat avait commencé à entamer une sortie progressive du bonus écologique, en annonçant une baisse régulière du bonus maximal chaque année. Le calendrier évoqué à ce moment là prévoyait ainsi 5.000 € max en 2021, 4.000 € en 2022. Cela aurait pu donc être 3.000 € cette année et 2.000 € l’année prochaine ! A l’époque, le ministère de la transition écologique mettait en avant une baisse progressive des prix des électriques grâce à leur démocratisation. Et donc un besoin moindre de les aider, comme il n’existe plus de bonus écologique sur les modèles hybrides.
Vous y tenez
Quelques mois après cette annonce, le Covid a tout bousculé. Suite à la première fermeture imposée des concessions, le gouvernement a pris la direction opposée en renforçant le bonus, afin d’accélérer la reprise du marché. Puis un autre bouleversement a remis en cause la baisse des aides : la flambée des prix des carburants. Pour Emmanuel Macron, une parade au carburant trop cher, dont il ne baissera pas les taxes, est de passer à l’électrique. Il y a aussi l’argument écologique.
L’idée de sortir progressivement du bonus écologique s’est donc éloignée. Du moins pour les véhicules les plus populaires, car il y a quand même eu une fin progressive du bonus sur les modèles les plus onéreux, en excluant les véhicules de plus de 60.000 €, puis ceux de plus de 47.000 €.
Pour le reste, pas touche au bonus. Et les acheteurs en ont besoin. La preuve avec les résultats d’un sondage que l’on a lancé sur notre page Youtube il y a quelques semaines. A la question “l’éligibilité d’un modèle au bonus écologique est-elle un critère important lorsque vous achetez une voiture électrique”, la réponse est sans appel : oui à 85 % (avec plus de 6200 votes).
Pour une majorité de Français, l’aide de l’Etat reste incontournable pour passer à la voiture électrique. On peut y voir une récompense pour le bien de la planète. Mais, plus simplement, il est évidemment question d’un coup de pouce pour faire baisser le prix d’une technologie qui reste onéreuse et demande encore un surcoût important face au thermique. Le marché de la voiture électrique s’est bien développé (une voiture vendue sur six est électrique en France), mais les prix avant les aides sont toujours très élevés.
Les modèles bientôt privés de bonus seront un indicateur
D’autant que la crise du covid puis la guerre en Ukraine ont engendré une flambée des coûts de production. Si cette flambée n’épargne aucun type de motorisation, elle n’a pas aidé à rendre les électriques plus accessibles, le prix des batteries ayant aussi fortement augmenté. La situation commence toutefois à se détendre, Renault l’a mis en évidence pour faire baisser le prix des Clio et Arkana. Mais pas encore des électriques. Et d’ailleurs, en dehors d’acteurs qui jouent les trouble fêtes, comme Tesla, les prix des électriques ne baissent toujours pas.
On se demande toutefois s’ils ne sont pas maintenus artificiellement hauts par le bonus. Il ne fait aucun doute que les constructeurs savent que leurs véhicules profitent de cette aide. Et que c’est donc au moins 5.000 € du prix qui est pris en charge par l’état français. Forcément, cela peut inciter à rajouter 5.000 € au prix réel du véhicule ! Cet effet a pu être constaté dans divers domaines, dès qu’une aide de l’Etat est mise en place. Cela avait par exemple été le cas avec le photovoltaïque.
À lire aussi Marché automobile : la Dacia Spring explose les compteurs de ventes, la MG4 double le Model YPar exemple, le fait que la nouvelle Citroën C3 électrique, lancée en 2024, coûte plus de 12.000 € de moins que sa cousine l’Opel Corsa Electric pose question ! Mais soyons clairs et honnêtes, il n’y a pas de preuve et aucun constructeur ne dira si cela se passe ainsi ! On pourra quand même le voir en 2024 avec les modèles qui vont perdre le bonus, comme la Dacia Spring ou la MG4. Il y a des chances que le prix de départ hors bonus baisse pour limiter la casse. Et on pensera alors que le prix aurait pu diminuer avant donc !
Certains suggèrent d’ailleurs que mettre fin au bonus permettrait d’y voir plus clair et d’inciter les constructeurs à annoncer le “vrai” prix de leurs modèles, d’autant que les clients ont parfois du mal à s’y retrouver entre des offres qui ne prennent pas en compte les mêmes aides. Il sera évidemment intéressant de regarder la courbe des ventes des modèles privés de bonus par l’éco-score, et voir s’ils peuvent se vendre sans l’aide du gouvernement.
Le seuil des 47 000 € favorise les remises
Un autre aspect est l’effet important de seuil, avec cette limite à 47.000 €. Ce qui peut être à la défaveur du client. Par exemple, quand le seuil a augmenté de 45.000 à 47.000 € en 2022, le gouvernement s’adaptant à l’inflation, Volkswagen avait augmenté le prix de l’ID.3 de quelques centaines d’euros pour profiter de cette marge.
Mais on voit surtout en ce moment un côté positifif de l’effet de seuil. La limite de 47.000 € pousse des marques à être dessous pour avoir le bonus, extrêmement incitatif à l’achat. Et favorise les efforts pour avoir des propositions intéressantes. En début d’année, Tesla baissait le prix du Model Y Propulsion de 49.990 à 46.990 € pour le faire entrer dans la zone bonus. Plusieurs concurrents ont donc réagi en ajustant leurs offres. Mercedes a mis en place un EQA Edition à 46.950 €, un modèle qui annonce 553 km d’autonomie. Ford, Skoda et Hyundai ont lancé de grosses remises sur les Mustang Mach-E, Enyaq et Ioniq 5 pour leur faire atteindre la zone bonus.
Clairement, le seuil a un double effet très intéressant sur des modèles électriques familiaux, avec de bonnes autonomies. Les marques sont incitées à baisser les prix ou pratiquer des remises, et le client profite ensuite du bonus. Les modèles sont ainsi à des prix semblables aux thermiques.
D’ailleurs, sous notre sondage, de nombreux internautes confirment qu’ils n’auraient pas pu passer à l’électrique sans le bonus qui permet de réduire la note. Le débat commence toutefois à porter sur l’intérêt de le verser à tous, et donc à des ménages aisés qui ont les moyens de passer à l’électrique sans aide. On est loin d’une suppression totale du bonus, mais le réserver petit à petit aux plus modestes semble être une prochaine étape. Pour le gouvernement, ce sera aussi un moyen de réduire la note d’une aide qui pèse maintenant très lourd dans les finances.
La question titre elle-même est déjà quelque part erronée, au sens où elle sous-tend :
1) que le bonus ne remplirait plus son objectif s’il “profitait aux constructeurs”
2) que la notion même de “plus profiter à l’acheteur ou au vendeur” a un sens.
1) L’objectif du bonus, c’est augmenter la part de marché des VE vs VT. Même s’il ne “profitait qu’aux constructeurs”, il aurait mécaniquement l’effet pour ces derniers de privilégier le développement et la vente de ces véhicules (il est évident qu’un constructeur préfère vendre le véhicule qui lui rapportent le plus), au détriment des autres.
2) La voiture est un produit de grande consommation soumis aux lois du marché, avec de nombreux constructeurs en concurrence réelle (il n’y a pas de monopole ou de concurrence faussée sur ce marché), et une importante sensibilité au prix. Donc, favoriser une sous-catégorie de produits par une subvention conduira là encore inévitablement à une augmentation de la part de marché de ces produits (tant que cette sous-catégorie est bien évidemment en concurrence avec les autres, qu’il ne s’agit pas d’un marché distinct) et la question “dans la poche de qui ça va” n’a pas de sens puisque les vendeurs sont en concurrence réelle pour vendre leur produits, donc ils vendront au prix du marché, qui sera plus bas grâce à la subvention (l’écart sur le prix de marché peut temporairement être inférieur à la subvention si la concurrence est encore imparfaite parce que le produit est trop nouveau, mais ce cas ne remet aucunement en question le raisonnement : cela génère alors un appel de concurrence, c’est l’objet du premier point).
Bref, les seules questions valables sur ce système de bonus-malus écologique, c’est :
– le montant (à rapporter à l’objectif sous-jacent de tonnes de CO2 évitées au long du cycle de vie du véhicule)
– les modalités précises (faut-il un système dégressif suivent le poids ou l’efficience du véhicule, … En gros pour optimiser la poussée vers des véhicules sobres en énergie et CO2)
– la durée (en gros ça ne servira plus à rien le jour où de toute façon plus personne ne voudra ou pourra acheter de VT, où ça devient effectivement juste un effet d’aubaine)
Je reconnais que si je ne l’avais pas eu, je n’aurai pas pu acheter ma tesla, ceci dit la manière dont les constructeurs ajustent leur prix en fonction de ce bonus est scandaleux, il fallait une vraie réforme, je pense même qu’il faudrait le baisser à 40000 € cela inciterai les constructeurs à revoir leur copie.
Le supprimer, non, ce serait stopper net la progression du VE dans le pays, attendons l’application de la prochaine réforme qui est contrairement à ce qui est dit dans l’article, est assez simple de calcul, mais plutôt fin dans la sélection des modèles, ce que le journaliste n’arrive pas à comprendre.
Bonjour à tous.
Moi j’aimerai qu’on m’explique : l’écart de prix entre une TM3 des US et une de l’UE.
Aux US, la LR est affichée $35,490 soit environ 33 092€ alors qu’ici elle est à 50 990€ !
Faites le calcul, ça fait plus de 54% plus cher en France !!!
Et ce n’est qu’un exemple parmi tant d’autres !!!
En Chine, les premiers prix des VE sont à 4 000€ ! Oui oui, j’ai bien dit quatre mille.
Alors où va l’argent ?!!! 😡
Une preuve que les aides ne profitent pas aux acheteurs.
J’ai contacté un opérateur pour faire installer une borne de recharge chez moi.
Le prix était tellement exorbitant mais bénéficiait de l’aide, que j’ai demandé à un électricien non RGE de l’installer après avoir acheté la borne par mes propres moyens, résultat, sans aide, 650€ de moins !
Ma 1ere Zoe ça fait plus de 10ans que je l’ai acheté. 10 ans quand même à soutenir une technologie ça commence à faire.
En même temps quand on regarde bien, le gasoil a été encouragé pendant des décennies car moins taxé que l’essence.
On a un peu oublié mais les recettes manquantes de ces taxes inférieures ont dû coûter autrement plus cher à l’état que les bonus actuels.
Les Tesla que j’achète n’ont pas de bonus et ça ne m’empêche pas d’acheter. Ma 1er modèle 3 Performance de 2019 était bonussée à 7k€ je crois, ma 2eme a 2k€ et la prochaine aura rien du tout et je prendrais quand même.
Tout ca pour dire qu’il y a aussi de la opportunisme pour certains d’entre nous et pas les moins aisés qui eux n’achètent pas car ce sera toujours trop cher. C’est bien le paradoxe.
Personnellement dans mon entourage où il y a des smicards, je ne les ai jamais vu acheter une voiture neuve même à 10k€ quand ça existait encore.
Enfin fait soit le bonus est supprimé, soit le seuil abaissé à 25k€ par ex pour amener les constructeurs à aller chercher ces marchés et en augmentant le bonus pour des revenus faibles afin que le solde ne soit pas trop important.
Sinon ce ne sont que les plus aisés qui en profitent en finale et ça génére aussi dans notre pays où chacun passe son temps à regarder la gamelle du voisin au cas il il en aurait plus que lui, beaucoup de rancœurs et de jalousie.
Non, il faut garder une aide tant que le coût des batteries restera élevé. C’est cette batterie qui empêche le VE d’être accessible au grand-public, à l’image du VP thermique qui conserve un avantage pécunier. Il faut malheureusement attendre 2025-2026 pour avoir les nouvelles technos Lithium sur le marché.
Oui, pour moi le bonus ne sers qu’a engraisser les constructeurs qui en profitent pour garder des prix élevés et nous acheteur le bonus nous le redonnons de toute manière dans nos impôts et taxes en tout genre, si plus de bonus le marché vas surement s’écrouler mais si les constructeur veulent vendre il devrons alors revoir leur prix, le bonus est pour moi une aberration et que dire de la prime à la casse qui à supprimé du marché des voitures à petit prix accessible aux personnes a faible revenu et étudiant
Cocorico, on oublie que l’éco score ne concerne que la France.
Comme on peut aller acheter son véhicule électrique dans n’importe quel pays européen, la fin du bonus pour certains modèles non fabriqués en Europe n’aura pas ou très peu d’effet sur leur prix de vente en France (sinon nos voisins européens viendront acheter leur Tesla ou Chinoise en France).
Le bonus a eu le mérite d’inciter les constructeurs nationaux à proposer des modèles électriques. Maintenant, en s’inspirant de Tesla, il leur faut massivement baisser leurs coûts de production, et d’investir pour avoir accès à des batteries à des coûts compétitifs. Les VE ne nécessitant presque pas d’entretien, il leur faut remettre en cause leur modèle de ventes via des concessionnaires qui coute trop cher.
La fin du bonus pour les concurrents non européens, ne va pas inciter les constructeurs européens à baisser leurs prix sur les VE. Tant que Renault et Stellantis ne seront pas compétitifs sur les VE, le gouvernement maintiendra le bonus.
Le risque c’est que les Chinois démarrent des usines en Europe avant que Renault et Stellantis ne soient devenus compétitifs.
Oui
Il semble plus profiter aux constructeurs qu’aux consommateurs
Le réponse est oui. L’interet d’un bonus est surtout de lancer et de pousser une technologie en encourageant les constructeurs et les consommateurs à passer le cap. L’idee c’est que d’un coté le constructeur soit soutenu, aidé, financé et rassuré pour developper la technologie (du coup l’offre se lance et se developpe) et de l’autre coté les consommateurs sont encouragés à choisir cette techno et les premiers clients peuvent arriver. Ensuite la techno convainc et le bouche a oreille se met en place ce qui fait que les premiers clients entrainent tous les suivants. Quand le bouche a oreille est en place le bonus n’a plus vraiment l’interet de depart et devient meme nefaste car il maintien les prix trop hauts pour que les autres clients avec moins de moyens y passent. Donc le but de bonus c’est vraiment que la techno se developpe et que les premiers clients arrivent. Si la techno est bonne elle suivra apres un rythme de croissance de marché, aussi bien au niveau de l’offre que des achats. Le bonus a donc juste le role du ressort dans le flipper : il lance la bille. Mais apres il doit disparaitre sinon les prix resteront trop élevés et le marché ne se régulera pas normalement. Ce qui peut finir par etre contre productif car pour qu’une techno soit massivement adoptee elle doit etre abordable pour tous. Le bonus empeche cela sur le long terme donc il doit disparaitre.
L’Etat a en plus d’autres domaines prioritaires dans lesquels investir : l’energie (centrales, technos renouvelables, etc) et surtout dans l’acces a la recharge du quotidien pour l’ensemble du pays, surtout les gens vivant en habitat collectif. Les constructeurs c’est bon leurs gammes sont lancées, il faut maintenant que la recharge soit accessible à tous sinon cette gamme ne trouvera pas autant preneur qu’il le faudrait et la techno risque de regresser.
On a vécu déjà cela pour le vélos électriques ; lorsque les aides ont baissées , le prix des vélos a diminué. Je pense qu’une part des aides ne va pas vers le conducteur mais bel et bien vers le constructeur qui en profite pour augmenter leurs prix. Je suis persuadé que s’il n’y avait pas d’aides gouvernementales , les prix seraient plus bas qu’actuellement.
J’ai envie de dire oui.
Les bonus et primes sont bons et mauvais à la fois, ils permettent de vendre plus de VE et ils font monter le prix des VE.
Pourquoi pas ne rien donner. Si les VE sont trop chers, çà ne se vends pas, les constructeurs tirent la langue et sont obligés de se bouger les fesses pour trouver des solutions.
L’argent pourrait être mis ailleurs : plus de transport en commun, de pistes cyclables, de parkings relais et covoiturage, de formations pour les bonhommes pour isoler / mettre des PAC, infrastructures publiques de recharge, … Arrêter de bétonner et goudronner dans tous les sens (ciment = CO2). Maitriser le prix de l’électricité.
Peut-être faut il mieux donner aux gens des outils, des infrastructures, plutôt que de l’argent.
Le bonus 2024 n’a rien d’écologique, les ventes de VE vont irrémédiablement s’écrouler en France. Et cela ne sauvera pas nos 2 groupes nationaux sur les ventes à l’international, ni de leurs concurrents européens.
RDV fin mars 2024 pour un premier bilan du marché français.
La solution pourrait être simple, inverser les prix en taxant à 60% les thermiques et autre hybrides, neuf ou d’occasion, et exonérer les VE de taxes, neufs ou d’occasion, supprimer toutes les autres aides.
Qui va acheter une thermique neuve dans ces conditions ?
Le marché et la concurrence se fera seulement sur les VE, avancer la fin des thermiques à 2028.
A partir de 2028 augmenter de 80% les taxes sur les carburants fossiles.
Idéalement tout ceci à l’échelle Européen.
Une vrais volonté quoi.
Le max du plafond bonus devrait être 40 000 euros, pas 47 000.
Ca encouragerait nettement des véhicules moins chers…la Mégane ne serait pas à ce tarif exorbitant.
J’ai bien peur que le bonus ne constitue qu’une marge supplémentaire pour le constructeur.
C’est bien dommage car très court-termiste.
L’idée était d’aider les constructeurs à faire du volume en rendant le prix plus accessible. Ils ont loupé l’opportunité et se plaignent que ça se vende peu…
Sinon on pourrait aussi augmenter les salaires, juste pour voir ?
Ce système de bonus à la Française est une calamité. Par le passé le bonus était même attribuer à des voitures thermiques. Aujourd’hui il est encore attribué à des véhicule PHEV une exception en Europe par exemple.
le bonus incitent les constructeurs à favoriser les thermiques depuis sa création. Le bilan français est catastrophique. Complexité administrative, usine à gaz le résultat où bilan n’est vraiment glorieux. Une différenciation de la TVA à la norvégienne aurait été tellement plus simple et efficace. D’ailleurs cette solution est même adopté jusqu’en Afrique pour dire!!!
Une chose est sûre: dans les pays sans prime, les VE ne sont pas moins chères, c’est même parfois le contraire.
Pas simple. On a vu un effet bénéfique du palier à 47000€ avec de belles baisses sur des VE très intéressants (cités dans l’article) car des VE polyvalents à bonne autonomie, en effet le leasing social ne concernera en pratique que des citadines à faible rayon d’action, on peut se demander si la cible est la bonne, les ménages modestes n’ayant généralement pas les moyens d’avoir deux voitures continueront sans doute à préférer une Sandero.
Et d’un autre côté ce seuil à opportunément été relevé de 2000€ en 2022 pour permettre à Renault de garder des prix indécents pour sa Megane. Pas de quoi inciter à faire des VE un peu plus abordables.
Le mieux serait peut-être trois paliers et un bonus dégressif (exemple : 30000€, 37000€ et 45000€).
« l’éligibilité d’un modèle au bonus écologique est-elle un critère important lorsque vous achetez une voiture électrique »
Ben non, on n’est pas à 5000€ près… on aurait même pu avoir 100% de oui. Les 15% doivent être les acheteurs de VE à plus de 60000€.
La question devrait plutôt se poser sous l’angle de la responsabilité de l’état : est ce que l’état doit
1) privilégier les marques de voitures européennes ?
2) privilégier les véhicules fabriquées sur le sol européen ?
3) privilégier les personnes les plus modestes (par rapport à leur pouvoir d’achat de VT bien sur, pas par rapport à leur niveau de vie) ?
4) privilégier la qualité de l’air,la santé des urbains, donc tous les VE quel qu’ils soient ?
Je crois que courir plusieurs lièvres n’est pas la solution la plus efficace, parce que la solution la plus efficace est celle qui est la plus simple , en particulier à appréhender par toutes les parties intéressées, qu’il s’agisse de médias, de vendeurs, de constructeurs ou de personnes privées (il ne faut pas surestimer les capacités de comprehension, c’est une erreur qui vous retombe dessus inévitablement)
En conséquence, je serais assez pour viser uniquement les personnes à faible pouvoir d’achat automobile, (en validant au préalable, oui au préalable, leur capacité à recharger). Donc un choc par le bas, qui prendrait en étau le milieu du marché, et ferait ainsi passer tout le monde au VE plus vite.
Les paramètres faibles de l’équation étant les constructeurs (Français et Européens en particulier qui n’auront pas les capacité suffisantes, sans parler des produits , à l’exception peut être de citrone qui pourrait ouvrir une brèche dans le bas du marché avec la très (trop?) attendue ec3.
Voila pourquoi enlever toutes les aides sauf pour la tranche des (à la louche) 30% du bas de marché serait à mon sens le meilleur choix. Après tout, les Français adorent les voitures pas chères et simples. Autant les satisfaire.
Je rappelle qu’il y a 6 000 milliards d’euros d’epargne dispo HORS immobilier en France, et que 60% des plus riches en détiennent 90%. Donc tout le ventre mou du marché peut acheter des voitures (plus chères) mais choisit de ne pas le faire. Laissons-le et attaquons plutôt le bas de la courbe, histoire de pousser tout le monde vers les joies du VE.
La priorité devrait être de baisser, fortement mais progressivement et par paliers, le plafond de prix d’achat donnant droit au bonus maximal. Celui-ci pourrait passer à 42000€ en 2024, puis 37000€ en 2025 ou 2026, puis 32000€ etc. C’est la seule méthode réaliste pour ‘inciter’ les constructeurs généralistes européens à mettre un terme à leur politique de Premiumisation à outrance et à proposer enfin des VE familiaux peut-être moins luxueux mais enfin relativement abordables.
“Il sera évidemment intéressant de regarder la courbe des ventes des modèles privés de bonus par l’éco-score, et voir s’ils peuvent se vendre sans l’aide du gouvernement” La dessus, je ne suis pas d’accord. Ces modèles seront en concurrence avec d’autres qui eux, ont le bonus. On est dans une sorte de concurrence déloyale donc les chiffres de vente seront faussés.
Le seul moyen de vraiment comparer est de supprimer le bonus pour tout le monde !
En fait ça a toujours été le cas, comme la prime à la casse depuis… 30 ans.
Tout simplement parce qu’intéresser financièrement les vendeurs à la transition, que c’est ce qui marche le mieux dans notre modèle de société.
Les allemands ont beaucoup baissé leur bonus écologique et résultat les ventes s’effondrent.
Le système de bonus est imparfait, mais il reste nécessaire pour soutenir les ventes. On voit bien son impact sur les ventes de Tesla, et à n’en pas douter les voitures qui vont perdre leur bonus vont souffrir. D’ailleurs à ce sujet la grande inconnue reste les coréennes, si elles perdent le bonus elles vont couler face aux Tesla et aux européennes.
Enfin sans le bonus, on accroît encore l’impression générale de VE = voiture de riche.
Par contre il serait bien de baisser le seuil, on voit qu’il a un réel effet sur les prix mais encore bien trop haut en montant, et il faut absolument encourager les baisses de prix. Quant au bonus qui ferait au contraire monter les prix, je n’y crois pas car les prix sont homogènes en Europe, bonus ou pas.
Soyons réalistes, même si j’admets que le seuil à 47 000 euros oblige les constructeurs à baisser certains prix, ce seuil est néanmoins hors de portée de 80% des français !
Surtout ceux qui ont des enfants et besoin d’un véhicule familial.
Ce “bonus” ne sert qu’à rembourser une partie des investissements des constructeurs pour changer leurs chaînes de fabrication car un VE est bien moins coûteux à fabriquer qu’un VT.
Bien sûr, d’aucuns parleront du coût des batteries… pourtant, leurs prix au Kwh a chuté de manière incroyable en réalité sans le voir réellement sur le prix final.
Quant au malus dissuasif de 60 000 euros pour une voiture à 34 000 comme la Toyota GR86 par exemple, ça ne résoudra rien, hormis que les acheteurs iront de l’autre côté de la frontière acheter une “occasion neuve de 100 km” comme le font la plupart des acheteurs de grosse cylindrée allemande qui continueront de polluer tranquillement ensuite…