Eva Joly se positionne sur la voiture électrique

L’AVERE France a adressé une lettre aux candidats à la présidentielle pour connaître leur position sur la mobilité électrique. Voici la réponse d’Eva Joly.

Monsieur le Président,

Par votre courrier du 6 mars dernier, vous m’interpellez, à l’instar des autres candidats à l’élection présidentielle, sur le développement des véhicules électriques et hybrides, et je vous en remercie.

Je partage votre analyse sur l’impérieuse nécessité de réduire nos consommations de carburants fossiles et de réduction de polluants et de gaz à effet de serre, tant à l’échelle locale (circulation, chauffage …) qu’à l’échelle globale (centrales d’énergie, construction des véhicules et bâtiments
…).

A cet égard, les déplacements, de personnes et de marchandises, constituent, de fait, un des principaux champs d’intervention de la puissance publique, et privée. Et les véhicules électriques et hybrides sont une des réponses à cette problématique, comme également les voitures à faible consommation (3 litres aux 100 km, voire 2 litres), y compris hybrides, vers lesquelles certains moyens de recherche méritent d’être redéployés.

Les deux-roues électriques permettent d’étendre, sans effet pervers avéré, le domaine de pertinence du vélo, sans les aspects négatifs des deux-roues à moteur thermique : insécurité routière, bruit, mauvais bilan énergétique. Les camions électriques sont adaptés à la desserte du « dernier kilomètre » en milieu urbain, y compris à l’intérieur d’éventuelles futures zones d’actions prioritaires sur l’air (ZAPA).

Le bilan écologique et économique de la voiture 100 % électrique est positif dans la seule mesure où leur recharge s’opère à partir de sources d’énergies renouvelables et s’effectue en pleine nuit, où le réseau électrique est suffisamment dimensionné. Elle est ainsi particulièrement adaptée à des parcs dédiés d’entreprises, d’administration, ou pour des « seconds » véhicules urbains des ménages, si tant est que ceux soient utiles eu égard au recours accru aux transports publics et au vélo (la moitié des déplacements font moins de 3 km).

Le recours à des bornes de recharges publiques mutualisées doit ainsi, à mon sens, rester assez marginal, a fortiori s’il s’agit de bornes à recharge rapide. De manière plus globale, les différents dispositifs de soutien financier à la recherche, à l’expérimentation et au déploiement des véhicules électriques, des batteries et infrastructures de charge (dont le milliard d’€ géré par l’ADEME) mérite ainsi, sans doute, comme vous le suggérez, d’être redéployé au fur et à mesure des résultats de ces recherches, expérimentations et débuts de déploiement.

Espérant avoir, au moins partiellement, répondu à vos préoccupations, je vous prie de croire, Monsieur le Président, en mes meilleurs sentiments.

Eva Joly

En savoir plus : Lire la lettre de l’AVERE France adressée aux candidats