Le spécialiste français de la voiture sans permis (VSP pour les intimes) Ligier lance son premier modèle 100% électrique. Et nous avons pu prendre le volant du petit quadricycle le temps d’une journée ! Alors, que vaut la nouvelle Ligier Myli ? Spoiler : on a été agréablement surpris.
« My Ligier », ou Myli donc, tout simplement. Une nouveauté qui entend bien révolutionner le petit univers de la voiturette grâce à l’électrification. Et c’est François Ligier, le PDG de l’entreprise française éponyme en personne, qui nous présente son nouveau bébé. Pour rappel, l’entreprise excelle dans deux métiers. D’une part, la fabrication de quadricycles légers, alias VSP ou voiturette. D’autre part, la fabrication de mini-utilitaires électriques, comme les 10 000 véhicules qui équipent La Poste. Vous savez, le scooter électrique 3 roues de votre facteur par exemple. Aujourd’hui et sur un marché en progression, la Ligier Myli a de quoi tirer son épingle du jeu. Et pour ce faire, elle s’embourgeoise et prend du galon.
La Ligier Myli côté look : la plus sexy des VSP
Pas de doute, Ligier monte en gamme avec sa voiture sans permis électrique. Véritable incarnation de l’emoji 🚗 dans le monde réel, la Ligier Myli est un produit plutôt surprenant. À commencer par son style tout ce qu’il y a de plus moderne, à la fois mignon et séduisant. Fabriquée en France sur le site vendéen de Boufféré, la Myli a pour objectif de rendre la voiturette électrique plus sexy, et donc plus désirable. De l’extérieur, on découvre un petit pot de yaourt très flatteur, proposé en différents coloris et finitions. La traditionnelle silhouette carrée arrondie accueille un hayon vitré, un éclairage tout LED et des jantes de 13 à 15 pouces. Selon la configuration, on peut opter pour un habillage du hayon, comme sur notre modèle haut de gamme R.EBEL X. Stickers, jantes, capot et calandre spécifiques, habillages en plastique brut : notre modèle d’essai se la joue sportive.
Sans ces éléments de design « Spicy », les finitions G.OOD, I.DEAL et E.PIC sont plus conventionnelles. On revient essentiellement à des jantes de 13 et 14 pouces, et un capot « simple ». Assez valorisant donc, mais il faut garder à l’esprit que la Ligier Myli reste un quadricycle bien apprêté. En y regardant de près, la souplesse et la qualité de découpe des différents éléments plastiques restent perfectibles. D’autant que l’écart de prix entre les deux extrêmes de la gamme est conséquent, pour une qualité identique. La Myli n’en est pas moins bien assemblée, on a même été surpris par la qualité perçue des portières ! Ses dimensions : 2,96 m de long pour 1,50 m de large. Et malgré sa compacité, la voiture sans permis propose un vrai coffre de 459 l, et jusqu’à 615 l de contenance sous pavillon. Et là, c’est plus du double de ce qu’offre la Dacia Spring !
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Et honnêtement, on n’exagère pas vraiment. La Ligier Myli nous accueille dans un habitacle là aussi plutôt flatteur. Les sièges sont suffisamment moelleux et confortables pour le quotidien. Et heureusement, car les utilisateurs des VSP diesel parcourent en moyenne 8 000 à 10 000 km par an ! Les deux dossiers peuvent être inclinés, mais seul le siège conducteur bénéficie du réglage en profondeur. Mieux : il a même droit à un siège (très) chauffant sur deux niveaux. Seul un réglage de hauteur du volant fait réellement défaut à l’ergonomie intérieure. L’ambiance à bord est très « automobile », avec une planche de bord et un volant soignés, une console centrale bien finie. Notre modèle d’essai se pare même d’inserts intérieurs accordés à la carrosserie Vert Velvet Metal. Volant, commandes, et matériaux à bord n’ont pas grand-chose à envier à une citadine d’entrée de gamme.
L’aspect le plus « cheap » est à chercher du côté des pare-soleils, qui détonnent du reste. Autre bonne surprise sur les finitions hautes E.PIC et R.EBEL : la dotation high-tech. La Ligier Myli s’équipe d’une tablette tactile 10 pouces avec double prise USB, Apple CarPlay, et Android Auto. En marche arrière, une caméra de recul est même au rendez-vous. Certes, niveau interface et qualité d’affichage, on n’est pas au niveau du système multimédia d’une BMW i4. Mais pour une voiture sans permis électrique, cela reste assez surprenant et appréciable à bord. Cet équipement plutôt complet gagnerait tout de même à accueillir de meilleurs haut-parleurs, pour satisfaire les ados en Myli. Grande première sur un quadricycle léger électrique : la climatisation. Une option intéressante, mais pas du tout réglable. Ce sera la clim à fond, ou le chauffage à fond, tous deux bruyants.
Performances électriques : efficacité urbaine
Sous le capot, la voiturette embarque un moteur Valeo de 5,6 kW, soit 7,6 ch, et 10,4 Nm de couple. L’alterno-démarreur de 48V nous permet d’atteindre 46 km/h compteur, plus ou moins vite selon le mode de conduite. En mode normal (D), les accélérations et reprises sont plus vives qu’il n’y paraît. La Ligier Myli s’insère parfaitement dans la circulation urbaine, et se montre très maniable. Notons par ailleurs le confort de la direction assistée, une option exclusive de Ligier Group sur ce segment. C’est léger, souple et facile pour une conduite au quotidien. En mode ECO, le véhicule est beaucoup moins réactif et privilégie les accélérations -très- en douceur. À éviter sur les axes à 50 km/h, mais très bien si vous n’êtes pas du genre pressé. Pas d’à-coups à signaler, l’expérience de conduite électrique est fluide et surtout très silencieuse.
En tout cas, pour évoluer à 30 km/h dans Paris, et quelques axes à 46 km/h plancher… C’est suffisamment confortable ! Seules les grosses vibrations sur routes pavées trahissent donc sa nature de quadricycle. À cela s’ajoutent des freins à disque (avant et arrière) suffisamment précis pour un freinage en douceur. Au besoin et en cas d’urgence, on a vite fait de stopper net les quelque 460 kg maxi de l’engin. La Ligier Myli est nativement électrique, avec un châssis tout alu, et repose sur une plateforme dédiée. François Ligier est d’ailleurs transparent sur cette électrification. « Elle n’est pas électrique pour être écolo, mais pour être plus sympa à conduire, c’est ça la vraie révolution de Myli. On continue à offrir du diesel, et de l’électrique pour ceux qui en ont besoin. C’est plus agréable, plus silencieux ». Et ça, on le confirme à 100%.
Autonomie : jusqu’à 192 km… et plus encore ?
C’est en tout cas ce qu’annonce le constructeur. La Ligier Myli est disponible avec 3 niveaux de batteries LFP. Toutes démontables, comme la carrosserie, afin de faciliter aussi bien les interventions que le recyclage et le réemploi des pièces. Fabriquées au Mans par E4V, les batteries de Myli assurent « des autonomies record sur le marché ». Chaque niveau de configuration double ou triple tout simplement le pack de batteries initial, ajoutant 35 kg à chaque fois. Les valeurs sont indiquées en mode D, et seraient donc encore plus importantes en usant et abusant du mode ECO. Quant à la recharge, elle se limite à 2 kW via une prise Type 2 située derrière le logo avant. De quoi faciliter la recharge sur les bornes, ou à domicile.
Batteries | Autonomie WMTC | Temps de charge |
12,42 kWh | 192 km | 6h15 |
8,28 kWh | 123 km | 4h15 |
4,14 kWh | 63 km | 2h30 |
Ligier Myli : ennemie de l’Ami ?
On vous voit venir. Oui, la Ligier Myli démarre à 12 499€ en G.OOD, et grimpe à 17 099€ en R.EBEL. Et encore, à cela s’ajoutent de nombreuses options pouvant vite atteindre les 20 000€. En face, la Citroën Ami débute à 7 990€. Si la comparaison est évidente, elle reste à nuancer. L’Ami est beaucoup plus radicale : pas de coffre, ouvrants et fenêtres façon 2 CV, aucun équipement optionnel. Pas de clim, pas de système multimédia à bord. Mais c’est aussi ce qui fait son prix particulièrement agressif. Avec Myli, Ligier Group assume ses ambitions de positionnement plus premium sur ce segment. À noter également que le public n’est pas exactement le même, avec une clientèle essentiellement âgée et en milieu rural. Mais il y a aussi de plus en plus d’adolescents (surtout leurs parents) à la recherche de leur première zone de liberté, à séduire.
De notre côté, on trouve cette Ligier Myli sérieuse, et la proposition d’une voiture sans permis électrique particulièrement pertinente. Seulement voilà, arrivé à un certain prix, notamment en finition haute, ça fait tout de même réfléchir… Car oui, une R.EBEL tout équipée, ça en jette, mais c’est quand même cher. Pour vous faire une idée des configurations et options possibles, voici un récapitulatif des tarifs. Alors, qu’en pensez-vous ?
Finition / option | Prix |
Ligier Myli G.OOD | à partir de 12 499 € |
Ligier Myli I.DEAL | à partir de 12 999 € |
Ligier Myli E.PIC | à partir de 16 199 € |
Ligier Myli R.EBEL | à partir de 17 099 € |
Palier de batterie supp. | 1 700 € |
Climatisation | 1 499 € |
Direction assistée | 499 € |
Apple CarPlay / Android Auto | 199 € |
Autoradio | 199 € |
Siège conducteur chauffant | 199 € |
Cloison d’habitacle/coffre | 99 € |
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Sympa mais au look suranné et désuet. Pour le prix, il y a plus moderne et plus performant: Silence 04.
A masse similaire, la TWIZY45 a un couple 3 fois plus élevé à 0min-1, c’est essentiel en péri-urbain. Barèmes stratosphériques (fabrication quasi artisanale, j’imagine, donc marché de niche (car interdit de rocades , voies rapides et périph.) pour conducteurs à qui on a retiré le permis et qui ne sont pas assez sportifs pour envisager le vélomobile. Enfin, quid du crash suivant EURO-NCAP (disons à 30km/h frontal dévié pour tenir compte que c’est un L6e, 2places, bridée à 45km/h, dans cette catégorie moins que 425kg à vide on peut monter à 6kW suivant UE168/2013) ?
Avantage ce petit quadricycle bénéficie de la vignette Vignette CRIT AIR électrique.
Ce qui est très bien, c’est que les batteries sont facilement démontables et en modules. De quoi facilement les recycler en batteries stationnaires.
C’est bien, enfin une vraie alternative électrique dans le « haut de gamme » VSP.
Il manque juste les prix des Ligier thermiques pour se faire une idée de la pertinence de la version électrique. Oui c’est cher, mais les voiturettes sont toujours chères il me semble, non ?
Les quadricycles légers n’ont jamais été bon marché, la faute à une production en petits volumes, notamment. Pour dire si cette Myli est chère, il faudrait comparer avec une VSP thermique offrant les même prestations. Chez Ligier, le premier modèle thermique est 1000 euros plus cher que ça. Chez Microcar, on peut trouver moins cher en thermique. L’un dans l’autre, et sans faire le détail des caractéristiques de chaque offre, on dirait bien que les prix sont à peu près équivalents entre les différentes énergies. Le truc le plus limitant, finalement, c’est que c’est à peu près inutilisable pour un citadin, donc à réserver aux habitants des campagnes, mais pour eux, il me semble évident que cela devrait s’imposer à tous.
alors bon, pour ceux qui n’ont jamais passé le permis, je veux bien admettre qu’ils ont quelques économies de côté, mais ça fait tiquer quand même, non ?
La Bagnole de Kilow est toujours bien plus sympa et moins cher…