Petit gabarit, grosse batterie… La Cupra Born VZ XL cumule les avantages sur sa fiche technique. Résultat : elle sort avec 550 km d’autonomie WLTP. Mais ça donne quoi dans la vraie vie ?
Les SUV ont tué les monospaces. Pas forcément plus pratiques mais plus aguicheurs, ces véhicules ont le vent en poupe. Et c’est d’autant plus le cas avec les technologies électriques. Car si leur silhouette est un paradoxe à l’heure de la sobriété, ils permettent d’embarquer un énorme pack de batterie pour viser les meilleures autonomies. Du côté des compactes, rares sont celles qui présentent plus de 65 kWh utiles. Mais pas la Cupra Born : reprenant le flambeau de l’ID.3 (qui revient avec la même configuration), la compacte espagnole embarque la plus grosse batterie disponible sur les SUV des autres marques du groupe Volkswagen. Serait-ce là l’électrique parfaite, pour convaincre les plus hésitants sans les obliger à acheter un gros SUV ?
À lire aussi Essai – MG 4 Luxury : les consommations et autonomies mesurées de notre SupertestPrésentation de la Cupra Born XL
XL pour Extra Large. Ainsi se caractérise cette version de la Cupra Born, qui s’équipe donc d’une batterie généreuse. Il s’agit plus précisément de l’unité de 77 kWh disponible sur les étagères du groupe Volkswagen, que permet d’embarquer la plateforme modulaire commune MEB.
Mais si elle présente la même capacité de 77 kWh que d’autres modèles du groupe, elle dispose d’une petite spécificité toutefois : au regard de nos différentes analyses, il s’agit plus précisément de l’unité fournie par SK On. Une batterie à la capacité à peine plus généreuse qu’annoncé selon nos mesures, mais surtout très rapide à recharger. A ce titre, la Cupra Born XL propose d’office le chargeur AC de 11 kW et peut viser une puissance de recharge rapide de 170 kW en pic.
Cette batterie est exclusivement associée à la version VZ de 230 ch. Aussi appelée e-Boost, cette déclinaison propose un over boost de 26 ch en pic par rapport à la configuration habituelle, équipée d’une machine électrique arrière de 204 ch. Reste que cette cavalerie est soumise à plusieurs conditions sur le papier pour en profiter : il faut disposer d’une batterie à la bonne température, d’un certain niveau de charge et activer le mode Cupra. On verra que ce n’est pas forcément le cas dans la réalité. Dans tous les cas, le couple de 310 Nm demeure, tout comme la puissance nette du véhicule de 95 ch, soit près de 60 % de moins comme c’est souvent le cas.
Données complémentaires
- Puissance en pic : 170 kW – 230 ch
- Puissance nette (case P.2) : 70 kW – 95 ch (-59 %)
- Poids en service (case G.1) : 1 874 kg
- Rapport poids/puissance (PVOM) : 8,54 kg/ch
- Recharge AC : 11 kW – 7 h 30 (10-100 %)
- Recharge DC : 170 kW – 30 min. (10-80 %)
- Pneumatiques : Continental EcoContact 6 215/50 R19 – A, A, 71 dB
Toutes nos mesures de consommation de la Cupra Born VZ XL
Autonomie mixte : 458 km
La Born montre dès les premiers tours de roues ses différents atouts. Plus basse et plus légère qu’un SUV, elle affiche rapidement des valeurs de consommations intéressantes. Et ce malgré la température extérieure oscillant entre 15 et 16 °C, le maximum que nous ne dépasserons pas cette année pour nos mesures (fourchette de 12 à 16 °C) . Comme d’habitude, la répartition des consommations en fonction des secteurs est assez similaire à ce que nous avons noté avec d’autres véhicules du groupe. En ville, là où elle fait montre de toutes les qualités que l’on connaît sur cette base (agrément, silence et rayon de braquage), l’Espagnole a affiché une moyenne de 15,1 kWh/100 km, soit une autonomie théorique de 510 km. A l’autre bout du spectre, on a noté une moyenne de 19 kWh/100 km sur les voies rapides, soit 405 km tout de même.
Au terme de ce parcours censé simuler un parcours mixte quotidien, la Cupra Born XL a affiché une moyenne de 16,8 kWh/100. Cela se traduit par un rayon d’action redoutable de 458 km ! Une exclamation de rigueur, puisque la concurrente des Renault Megane e-Tech et MG 4 Luxury montre très clairement qu’elle joue dans la cour des grandes.
Route | Voie rapide | Ville | Total | |
Conso. moyenne A/R (kWh/100 km) | 16,2 | 19 | 15,1 | 16,8 |
Autonomie totale théorique (km) | 475 | 405 | 510 | 458 |
Longue distance sur autoroute : 360 km
Et elle joue aussi avec les meilleures au moment d’enchaîner les kilomètres sur l’autoroute, en l’occurence sur notre parcours type entre la périphérie de Lyon et Paris, dans le sens le plus exigeant de l’A6. En attendant l’ID.3 similaire et la MG 4 Grande Autonomie, rares sont les compactes à franchir la barre des 250 km dans ces conditions. C’est ce qu’est capable de faire la Cupra Born… entre 10 et 80 % de charge. Car selon notre calcul habituel, la compacte espagnole se targue d’une autonomie totale théorique de 360 km, avec une conso’ de 21,4 kWh/100 km au terme de ce parcours de 500 km. La Born entre ainsi dans le club fermé où trônent les Mercedes EQE, Hyundai Ioniq 6 ou BMW i4 eDrive40, entres autres. Du beau monde. Malgré sa consommation inférieure, la Peugeot e-308 ne peut pas tenir la comparaison.
À lire aussi Renault Megane E-Tech vs Cupra Born : duel serré chez les compactes électriques, qui l’emporte ?Consommation instantanée de la Cupra Born XL
A une vitesse fixe de 110 km/h, la Born présente une moyenne de 17,8 kWh/100 km, soit 433 km d’autonomie théorique. A 130 km/h, on y relève un appétit de 22,6 kWh/100 km, soit 341 km. Rien de nouveau sous les tropiques : elle ne fait que confirmer une fois encore que l’écart de consommation entre ces deux mesures est proche de 27 %, pour -21 % d’autonomie. La perte absolue est ici de 92 km.
110 km/h | 130 km/h | |
Conso. moyenne (kWh/100 km) | 17,8 | 22,6 |
Autonomie totale théorique (km) | 433 | 341 |
L’éco-conduite : 621 km
Sur la route, en jouant le jeu de l’éco-conduite avec le mode B activable du bout des doigts avec le sélecteur de marche, nous avons pu descendre à 12,4 kWh/100 km. Ce qui, avec cette gigantesque batterie, pousse l’autonomie totale théorique à 621 km. C’est autant que la BMW i4 eDrive40 mesurée dans des conditions similaires sur la même route. Bref, il y en a plus qu’il n’en faut.
Performances de la Cupra Born VZ XL
Ce chapitre sied bien à la compacte, voulue plus dynamique que la Volkswagen ID.3 qui lui sert de base. D’autant qu’elle présente un pic de puissance plus élevé grace à un over-boost qu’il faut activer en écrasant la pédale d’accélérateur à fond. Sauf que la compacte souffle ici le chaud et le froid. Car en étant plus lourde de 111 kg que son homologue Cupra L (204 ch, batterie de 58 kWh), elle présente même des performances à peine moins pimpantes sur le papier ! Un comble pour celle qui se targue d’un e-Boost inédit.
0-100 km/h | 80-120 km/h | 400 m |
6,80 s | 4,50 s | 15,06 s |
Sur la route, le bilan reste tout de même flatteur. A 80 % de batterie avec le mode Normal, nous avons mesuré un 0-100 km/h en 6,8 s (7,0 s annoncé), un 80-120 km/h lancé en 4,5 s et un 400 m D.A en 15,1 s. Côté reprise pure, nous avons chronométré l’exercice en 4,76 s à 80 % puis en 5,31 s à 20 % de charge. Soit exactement le même chrono’ relevé par nos soins à bord de la version L. L’écart de performances est plus important qu’à bord de l’ID.Buzz doté de la même gestion, et cela s’explique simplement par un overboost bien moins présent à ce seuil de charge : nous avons calculé un chute de puissance de près de 23 ch… soit l’équivalent du gain apporté par le boost.
SoC à 80 % | SoC à 50 % | SoC à 20 % | SoC à 10 % |
4,76 s | 5,02 s | 5,31 s | 5,52 s |
Reste que nous avons été particulièrement étonnés par le mode Cupra. Malgré toutes nos tentatives, le chrono’ est formel : il ne permet de gagner, au mieux, que 0,1 s sur l’exercice d’accélération depuis l’arrêt, sinon d’afficher des résultats similaires au mode Normal. Drôle de paradoxe. Mais il faut remarquer que c’est le paramétrage qui permet de profiter au mieux de la compacte, au train arrière bien plus libéré que sur une ID.3. Les amateurs de ruades devront passer leur tour (l’ESP veille toujours au grain), mais elle offre de quoi décoller un sourire sur le visage sur chaussée humide. Dommage cependant que le système de freinage ne soit pas plus à la hauteur : les tambours arrière peuvent vite montrer leur limites en cas d’excès, alors que la transition entre freinage régénératif et dissipatif est trop sensible et mal calibrée.
Confort de la Cupra Born VZ XL
Certains pourraient regretter l’absence en série de la suspension pilotée (option à 900 €) sur un modèle à vocation sportive, sinon dynamique. Même si cela n’améliore pas les performances de la compacte, cela permet de marquer la rupture avec le comportement doux et confortable le reste du temps. Le roulis est bien canalisé et les aspérités tout aussi bien gommées. Plus agile en ville que sur la route, elle se révèle toujours rigoureuse.
A bord, l’univers ne diffère pas de ce que l’on connaît déjà. On repère directement les origines de la compacte, mais la présentation est tout de même différente de l’ID.3. Chacun appréciera ou non la présence d’une console centrale, mais celle-ci est pratique au quotidien. Elle conserve aussi de l’Allemande ses matériaux durs et son ergonomie particulièrement compliquée. Enfin, l’insonorisation demeure impeccable. Les niveaux sont équivalent à ceux enregistrés à bord d’un Skoda Enyaq ou d’une Kia EV6 par exemple.
Comme d’habitude, la plateforme MEB qui sert de base ne permet pas l’intégration d’un rangement sous le capot. Il faut donc se contenter d’un coffre à l’arrière, d’un volume de 385 l. S’il est à peine plus petit que celui d’une Renault Megane e-Tech à la stricte lecture des chiffres, il se montre plus large. Cela permet d’embarquer plus facilement des objets imposants à l’image de notre trottinette électrique témoin.
À lire aussi Essai Renault Megane e-Tech : les consommations, autonomies et performances mesurées de notre SupertestSupertest Cupra Born XL : le bilan conso’
La technologie électrique ne permet plus vraiment à une voiture de sortir du périmètre pour lequel elle a été conçue. Pour des raisons techniques, une citadine ne pourra guère s’éloigner des villes sans sacrifier les temps de trajet. A l’inverse, les gros SUV permettent d’envisager les voyages sans arrière-pensées, mais leur gabarit n’est pas toujours facile au quotidien. Rassembler le meilleur des deux mondes est la volonté de cette Curpa Born, qui apparaît immédiatement comme l’une des électriques les plus intéressantes du marché : avec près de 360 km d’autonomie sur autoroute et près de 460 km au quotidien, elle offre un rayon d’action très confortable alors que son gabarit urbain ne fait aucun sacrifice. Bref, c’est sans doute l’électrique idéale qui pourrait convenir aux jeunes et petites familles. Car au delà de son autonomie, ses performances de recharge ne lui font pas défaut non plus. On en reparle la semaine prochaine !
bonsoir à tous,
Question, ” tout comme la puissance nette du véhicule de 95 ch, soit près de 60 % de moins comme c’est souvent le cas.”
c’est quoi c’est notion de puissance “nette” ? elle fait pas 204ch ou 230ch ?
C’est marrant comme l’id3 s’est fait bâcher à n’en plus finir à sa sortie, alors que c’est un excellent véhicule à l’usage.
Sur la Cupra, les tests sont soudainement mieux orientés.
Quand c’est allemand, ça donne des boutons en France. Quel sketch.
En tout cas, je vois que les tambours à l’arrière font beaucoup parler 😂
Merci pour ce moment de détente à la lecture du freinage à 90% sur l’avant mais aussi à l’inexistance de transfert de masse au freinage parce qu’il y a une batterie dans le plancher…
Pour le premier, en effet, il faut plus de frein sur l’avant mais pas dans de telles proportions…et les automobiles sont équipées d’un truc magique qui s’appelle un répartiteur de freinage.
Pour le second, en automobile, on parle de transfert de charge svp et ce n’est pas parce que vous avez une batterie dans le plancher qu’il n’y en a pas… votre corps le subit très bien d’ailleurs le transfert de charge .
Les tambours ont une durée de vie plus longue, résistent mieux à la saleté, ce qui est tout à fait intéressant pour un VE qui utilise assez peu son freinage mécanique.
Des années de marketing vous ont fait croire qu’il fallait absolument avoir des disques à l’arrière mais c’est en fait assez peu utile pour des autos du quotidien.
Quant à la Born, pour en avoir une, c’est une excellente voiture et son freinage n’est pas sous dimensionné en usage quotidien ou dynamique.
Et comme ce n’est pas une auto destinée au circuit, franchement les tambours ne posent aucun problème
Ça fait plaisir de voir autre chose qu’un SUV.
Les remarques de l’article sur le coffre (et les photos le montrent bien) comparé à celui de la Mégane encombrée par ses roues géantes sont édifiantes.
Par contre 77kWh c’est une fois de plus trop, pour tout le monde, y compris ceux qui font de l’autoroute.
L’article le dit sans vraiment le dire
C’est terrible que le marketing et les médias créent artificiellement ce faux besoin de capacité, comme ils créent le faux besoin du 0-100, alors que c’est un élément de coût environnemental et financier si important.
Il paraît que cette ID.3/Cupra Born est “mal née”… Pour l’instant elle est sans égale parmi les compactes.
Elle consomme plus sur autoroute qu’une model Y propulsion… ce qui enlève un peu l’intérêt des 77 kwh. Une grosse batterie (NMC je suppose… en poches ? ) pour pas grand chose.
A part le style et l’encombrement réduit, je ne lui vois pas beaucoup d’avantages.
C’est sans conteste la voiture qui se rapproche le plus de mes critères personnels , un véhicule type 208 capable de faire 500km sur autoroute …mais on va encore attendre d’autant qu’elle est beaucoup trop cher , on y arrivera bien…
Frein à tambour à l’arrière… Sur une voiture de 230ch et de 2T… Comment elle a pu passer l’homologation ?
Je me souviens encore de ma clio 4, frein à tambour à l’arrière.
C’était très surprenant en freinage d’urgence…
Intéressante, mais bien trop chère! Dommage: elle m’aurait bien convenu.
La présence de freins à tambour à l’arrière m’a étonné. Mais si l’ensemble est efficace…
Possesseur d’une ID3 77, je confirme les chiffres de conso relevés. On peut même faire mieux avec des températures plus clémentes, autour de 20°. Passer sous les 12 kWh / 100 est possible en conduite paisible.
Cette voiture est pour moi comme une Golf Plus, parfaite pour une famille de 4 dans un gabarit inférieur à 4,3 m. Pas besoin de SUV encombrant ou de berline longue et peu pratique.
Si on passe outre ses défauts de jeunesse (bugs désormais corrigés) et qu’on préfère la discrétion au bling-bling, c’est l’un des meilleurs VE – surtout avec les réajustements tarifaires récents.
PS : les capacités de charge rapide sont au-dessus de la moyenne, avec un pic à 170 kW depuis la mise à jour à distance de mi-2023 (sur l’ID3 en tout cas) et une courbe qui reste assez longtemps au-dessus de 100 kW.
Et la courbe de recharge ?? On est plus proche d’une mégane ou d’une Tesla ? C’est cela, plus que l’autonomie, qui permet de faire de l’autoroute
La voiture était telle équipé d’une pompe à chaleur, en option sur ce modèle ? Et la courbe de charge absente de cet essai dommage
En gagnant 10cm de moins sur l’avant , et en les reportant intégralement sur le coffre, on aurait un excellent VE polyvalent (rayon de braquage pour la ville) , muni des cette batterie (autonomie pour la route ou pour ne charger qu’1 fois par semaine quand on n’a pas de prise perso).
Surtout que le choix de la propulsion est le meilleur s’agissant d’un VE (neutre avec la batterie dans le soubassement).
Par contre, c’est mesquin d’avoir mis des tambours aux freins arrière, d’autant qu’aucune version ne le propose ( contrairement à la fiat 500 qui le propose en version abart) .
Enfin, quid du poids tractable et du nombre de places, car pour l’I3 (sur la même base), c’est pas génial .