La brève publiée il y a 2 semaines environ sur Automobile Propre à propos du durcissement du malus auto a fait réagir plusieurs de nos lecteurs. Pour ou contre, je vous livre ici mon analyse, aussi subjective soit-elle…
C’est un sujet sur lequel j’ai déjà eu l’occasion de m’exprimer au travers des nombreux commentaires ayant accompagné cette brève. Très critiqué dans la presse automobile classique, ce nouveau barème du bonus-malus a pourtant le mérite d’envoyer un signal clair à l’industrie automobile et aux acheteurs de voitures neuves. Hélas, cette ambition gouvernementale en faveur des véhicules propres a fait l’objet de nombreux amalgames et confusions en tout genre pour tenter de la fusiller.
Parmi les arguments très couramment cités : le fait que cette nouvelle version du bonus-malus va encore encourager un peu plus l’achat de voitures Diesel, y compris pour celles et ceux qui roulent peu et/ou exclusivement en ville. Un argument totalement faux compte tenu de la part des véhicules à essence qui échappent au malus. Surtout que dès l’an prochain, l’offre constructeur en faveur des petites motorisations à essence downsizées va encore croître. Et puis, combien de fois faudra t-il le répéter : en France, les 2 principales causes de la sur-diésélisation du parc sont (1) :
1. la fiscalité gazole outrageusement avantageuse par rapport à celle de l’essence
2. le fait que seul le gazole offre aux professionnels la possibilité de récupérer la TVA sur le carburant
Loin d’être parfaite (car exclusivement centrée sur le CO2), cette mesure a néanmoins permis d’orienter le choix des automobilistes vers des véhicules de plus en plus sobres depuis son entrée en vigueur il y a 5 ans maintenant déjà. Faute d’ambition dès son lancement, la mesure s’est très rapidement révélée coûteuse pour les finances publiques compte tenu des bonus accordés à des petites autos qui ne le justifiaient absolument pas.
Depuis les barèmes n’ont cessé d’être durcis jusqu’à cette dernière version, qui doit entrer en vigueur au 1er janvier 2013 et qui, il faut bien l’avouer, est particulièrement dissuasive pour les amateurs de grosses cylindrées. Mais n’est-ce pas là la responsabilité des décideurs que de décourager très fortement l’achat de véhicules énergivores pour éviter que ces derniers ne se retrouvent sur le marché de l’occasion le jour où les prix à la pompe s’afficheront à 2€/L ?
Et puis, vu les bonus généreusement offerts aux acquéreurs de VE et véhicules hybrides, pas beaucoup d’autre solution pour le gouvernement que de durcir en conséquence le malus pour espérer rendre la mesure financièrement neutre pour l’Etat (personnellement je doute que cela sera suffisant…)
Voilà pour cette courte analyse. Dans le détail, il y aurait certainement beaucoup d’autres choses à dire. Mon objectif était surtout de rétablir quelques vérités face aux critiques nombreuses sur cette mesure qui vise pourtant à affirmer le leadership de la France dans le domaine des véhicules à très faible consommation de carburant. Etant donné la part qui revient aux importations de pétrole dans le déséquilibre de la balance commerciale française, difficile d’être contre…
Et pour une personne qui est devenu invalide et qui doit parce que son nouveau permis l’oblige acheter une nouvelle voiture avec boite auto qui coute plus chere avec un moteur plus puissant impossible à trouver en début de gamme et qui pollue plus
attention le malus
En effet, je suis d’accord avec Yann, les systèmes bonus/malus et prime à l’état étant mal conçus, il faudrait les supprimer purement et simplement , explication :
– pour les VE pourquoi l’état verse une prime à quelques privilégiés qui ont les moyens, ce sont nos impôts qui « rincent », c’est aux industriels , pour lancer leurs produits qui doivent faire l’effort !
– pour les malus c’est effectivement une véritable supercherie, les voitures polluantes devraient être plus chères à l’achat,point ! L’acheteur est dans son choix et assume (combien de personnes vraiment aisées peuvent se permettre l’achat de telles voitures, ça ne doit pas trop jouer sur la pollution nationale, la conduite doit aussi rester un plaisir !)
– pour les bonus, c’est aussi de l’esbrouffe, on veut de la propreté, baissons les prix peut-être au détriment du confort, c’est encore un choix et une responsabilité de l’acquéreur. Finalement, dans ce pays on veut de l’assistanat à tous les coins de rue ! c’est ch…………
Et si le marché thermique du véhicule francais se casse la gueule à cause de cette mesure, j’ai une pensée pour tout les salariés PSA, Renault qui recevront leur lettre de licenciement économique.
Cette mesure est aberrante, d’un côté, elle prend en traitre les constructeurs, qui n’ont pas le temps de « travailler » leurs moteurs. Jusqu’à maintenant on leur demandait de réduire les émissions de CO² de 5g par an, ce qui est déjà colossal, mais pour ne pas voir leurs ventes s’effondrer, Porsche par exemple propose à ses client de créer pour eux une société de location au luxembourg, afin de contourner le système fiscal français. Moralité à vouloir toucher 6000€ par véhicule, le fisc se prive du malus Eco, de la TVA de la TVS…
Encore un beau calcul
premier sommet de rio en 1992, ça fait 20 ans……où est le ferroutage, la politique sur le bâti existant pour optimiser les consommations…..a par contre les taxes, les interdictions et les entraves ou rackett en tout genre, là on a été gavé avec nos écolos « pastèques »……les 4×4, puis les diesels, et demain ce sera autre chose……mais surtout je pense qu’avant la fin de la décennie il n’y aura plus aucun constructeur français
Le probleme c’est que ce bareme CO2 est toujours calculé sur les émissions des cycles normalisés, totalement déconnectés d’un usage normal et quotidien et qui en plus favorisent l’hybride et l’electrique. La moitié du trajet se fait en roue libre, batterie initialement chargée.
Pourquoi faut-il offrir des milliers d’euros à un véhicule hybride qui consomme autant (ou meme sans doute plus à cause du surpoids) sur des parcours longs et donc sur l’essentiel de son usage dans sa durée de vie (type week end paris-deauville ou vacances paris-biarritz) que le modele traditionnel équivalent qui lui est taxé plusieurs centaines voire milliers d’euro
Ne compter que le CO2 dans le bareme c’est une aberration. Mais en plus, il est franchement sous-estimé.
Une rectification: la récupération de TVA est également possible sur l’E85 dans les mêmes conditions que le gazole.
Le système n’est pas à l’équilibre, j’ai une solution simple : supprimons le. Y a-t-il un réel intérêt à vendre des caisses à savon avec des mini moteurs quand elles sont fabriquées à l’étranger ?
D’un côté nous avons des constructeurs qui veulent faire du haut de gamme pour vendre des véhicules à forte marge et fabriquer en France (enfin c’est ce qu’ils disent), de l’autre un gouvernement dont le malus va obligatoirement impacter le segment des berlines. Plomber les constructeurs français ne fera pas avancer les motorisations alternatives.
Les gouvernements se succèdent mais la pagaille règne quelque soit le bord, à croire que nos politiques n’ont pas deux sous de bon sens.
Je ne crois pas non plus une seule seconde à l’équilibre.
Le système n’était pas à l’équilibre sous Borloo, pas sous NKM, il le sera encore moins ce malus extrémiste.
On aura « juste » une baisse des ventes de voitures, plus de diesel, moins de rentrées fiscales, plus de chômeurs, plus d’impôts, et peut-être une fin du bonus VE de 7000€ avant la fin 2013, faute de financement.
J suis en total désaccord sur l’avant dernier paragraphe.
Un malus aussi extrême va surtout dégoûter les acheteurs des voitures malusées, et rendra impossible l’équilibre du système.
Un petit rouleur préférant un diesel non maluse à une essence avec 3000€ de taxe.