Quelle métamorphose ! Pour cette troisième génération de son best-seller, le constructeur Dacia sort le grand jeu et nous présente un modèle hybride qui, s’il se contente toujours d’aller à l’essentiel, bénéficie d’évolutions stylistiques et techniques qui devraient convaincre un plus large public encore.

La rédaction d’Automobile Propre a été conviée à découvrir en avant-première le nouveau Dacia Duster. Oui, oui, vous avez bien lu, un Duster. Pourquoi “AP”, comme on dit dans le jargon, a accepté de couvrir ce sujet ?

Et bien parce que celui qui se targue d’être le SUV le plus vendu à particulier en Europe étend son offre de motorisations avec deux versions électrifiées – en plus de la version GPL qui reste au catalogue puisqu’elle fait un carton. L’une dite “mild-hybrid”, ou MHEV, traduisez “à hybridation légère”, faisant appel à un bloc électrique alimenté par un réseau 48V, mais qui ne sera pas notre sujet ici. L’autre, plus dans notre cible, adopte la motorisation hybride de 140 ch déjà portée sur le Dacia Jogger.

Le Dacia Duster en quelques chiffres

Difficile donc pour nous de ne pas aborder dans nos colonnes les présentations de cette véritable star du marché qui, pour 2024, a bien la ferme intention d’électriser encore un peu plus le marché.

Comme nous l’évoquions, Duster est le SUV le plus vendu à particuliers en France, mais aussi en Europe. Et si celui-ci appartient au segment B SUV, chez Dacia on nous confirme que ce titre lui est décerné tous segments confondus. Rien que ça !

La famille Dacia Duster

En mai 2023, le constructeur publiait des chiffres évoquant la commercialisation d’un demi-million de Duster en France. Les chiffres d’octobre 2023 recensent 516 000 exemplaires écoulés. Au final, ce sont plus de 2,2 millions d’exemplaires qui se sont écoulés depuis sa naissance en 2010, toutes versions confondues.

“Près de 1 000 Duster sortent chaque jour des lignes de production de l’usine Dacia de Pitesti en Roumanie, soit environ un véhicule toutes les minutes !” nous rappelle le constructeur. Un succès qui conforte la marque dans ses choix stratégiques, à savoir de proposer des véhicules qui vont à l’essentiel, comme on nous l’a rappelé lors de cette présentation de Duster. Force est de constater en tout cas que le nouveau Duster à d’ores et déjà fait forte impression devant le parterre de journalistes européens présents à l’événement.

L’arrivée sur Duster du bloc Hybrid 140 de Renault 

Son succès, le Duster le doit à son motopropulseur ECO-G 100 qui fait appel à un moteur essence et au GPL. Une plateforme grâce à laquelle le constructeur affiche des émissions de CO2 10% inférieures à un moteur essence de puissance équivalente, tout en offrant une autonomie de 1300 km rendus possible par le cumul des 50 litres d’essence et 50 litres de GPL.

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Pour la première fois chez Dacia, le Duster inaugure également l’entrée en gamme du bloc TCe 130 combinant un moteur essence 3 cylindres 1,2 litre turbocompressé et une hybridation légère 48V. Une plateforme plus communément appelée “mild hybrid” qui permet elle aussi d’abaisser les émissions de CO2 de 10%.

La solution qui nous intéresse plus spécifiquement n’est autre que l’Hybrid 140, implanté sur Jogger en début d’année et qui sera disponible en 2024 sur Duster pour la première fois. Cette plateforme du groupe Renault combine un moteur essence 4 cylindres (1,6 litre) d’une puissance de 94 ch adossée à deux moteurs électriques. L’un de 49 ch pour la chaîne de traction, l’autre qui fait office de démarreur et générateur haute tension. La boîte de vitesses à six rapports automatiques est décomposée sous la forme de quatre rapports dédiés au moteur essence et deux rapports au moteur électrique. Une plateforme que nous vous avions présentée en vidéo sous sa version de deuxième génération, un peu plus musclée, lors de notre essai du Renault Austral.


Motorisation hybride oblige, Duster embarque une petite batterie de 1,2 kWh (230V) qui permet d’ailleurs au constructeur d’ajouter un freinage récupératif à Duster. Selon Dacia, cette batterie permet d’assurer jusqu’à 80% du temps de roulage en ville en tout électrique. De quoi abaisser la consommation de 20% sur le cycle mixte et 40% sur le cycle urbain, avec des démarrages réalisés exclusivement en électrique.

Une plateforme CMF-B qui fait une jolie différence

Et de trois ! Après Sandero, Logan et Jogger, c’est au tour de Duster d’adopter la plateforme CMF-B de Renault Group. Celle-ci à ce B-SUV de profiter d’une évolution de son espace de vie à bord et de son volume de chargement, tout en conservant des dimensions assez proches de la version actuelle et malgré l’intégration d’une petite batterie.

En l’occurrence côté dimensions, le Duster mesure 4,34 m de long, 1,83 m de large et 1,66 m de haut. Il est donc légèrement moins haut, revendiquant au passage un meilleur aérodynamisme lié à la forme de son capot, mais aucune donnée de consommation n’est communiquée pour autant.

Dacia précise par ailleurs que Duster affichera deux hauteurs de garde au sol différentes. Elle sera de 209 mm sur la version deux roues motrices qui nous intéresse ici pour cette version et 217 mm sur la version 4×4 proposée sur la motorisation TCe 130 en boîte manuelle six rapports.

Concernant le volume de chargement, les chiffres parlent d’eux-mêmes. Alors que la version actuelle du Duster offre 445 litres en version essence, le modèle Hybrid 140 avec ses deux roues motrices et sa petite batterie offre 472 litres, sous plancher.

Dacia propose en effet une double tablette créant un chargement à deux étages, pratique pour protéger des affaires sensibles. À titre d’information, la version quatre roues motrices du Duster offre un volume de chargement de 455 litres et comptez sur 439 litres pour la version GPL.

Un Duster qui sort les muscles 

« Avant même de travailler sur le style du nouveau Duster, nous avons travaillé sur ses proportions afin de lui donner une posture forte… Commencer par trouver les bonnes proportions évite d’avoir recours ensuite à des artifices de style. » tels sont les quelques mots de David Durand, directeur du Design Dacia pour introduire le nouveau design du SUV. Un Duster qui se modernise et qui veut clairement muscler son jeu.

Que ce soit en finition Journey ou Extreme, les deux versions haut de gamme que nous avions sur place, la recette s’est avérée payante. La signature lumineuse en Y qui se prolonge de part et d’autre de la calandre pour rejoindre le badge au centre confère un “joli visage” à ce Duster.

Le capot nous semble la pièce la plus travaillée du véhicule. Celle qui confirme le nouveau tempérament plus nerveux de Duster et qui devrait flatter son conducteur lorsqu’il aura une vue plongeante sur ces lignes très prononcées devant lui.

Les flancs sont marqués par ces larges passages de roues, mis en valeur par un tout nouveau matériau, le Starkle. Conçu par les ingénieurs de Dacia, le Starkle habille d’ailleurs toute la ceinture de caisse en partie basse, protégeant les éléments sensibles des projections de graviers et des rayures. Un matériau brut, non peint, conçu avec près de 20% de plastiques recyclés (du polypropylène de réemploi).

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Une vie à bord plus spacieuse et plus moderne

Les volumes avec les dossiers arrière rabattus ne nous ont pas été communiqués. Dans tous les cas, c’est non seulement très bien pour le segment, mais il est à noter aussi que l’accès au chargement est, SUV oblige, un peu haut, mais la ligne de carrosserie offre un large accès, ce qui devrait faciliter le chargement de volume plus important.

Après avoir réglé le siège avant pour une position de conduite adaptée à notre mètre soixante-quinze, direction les places arrière. Là, l’espace aux jambes et à la tête est très confortable. Une dizaine de centimètres nous séparent du siège de devant et il en est de même entre le sommet de notre crâne et le pavillon.

Les sièges avant en hauteur étant réglables en hauteur, cela libère également de la place pour les pieds des passagers du rang 2. Lesquels devront composer avec une place centrale un peu moins confortable ainsi qu’un petit tunnel central lors des trajets à cinq.

À l’avant comme à l’arrière, l’utilisation de plastiques domine au niveau des contre-portes comme de la planche de bord. Cette dernière est d’ailleurs très verticale pour libérer de l’espace de vie à bord et cela fonctionne.

Dans nos versions haut de gamme, on trouve au centre un large écran de 10,1 pouces sur lequel s’affichent toutes les fonctions multimédia, incluant Android Auto et Apple CarPlay sans fil. Pour ne pas tomber à court de batterie, Dacia prévoit un chargeur par induction ainsi que des prises USB type-C (deux à l’avant et deux à l’arrière).

Une réplication d’applications indispensables pour le système Media Display qui n’intègre pas de logiciel de navigation. Celui-ci sera en revanche intégré au système Media Nav Live proposé en option sur la finition Extreme. Il est en revanche en série sur la finition Journey. Dans les deux cas, vous profiterez en pris d’une navigation avec l’information trafic et un système audio Arkamys 3D Sound System composé de 6 haut-parleurs – contre quatre HP sur le système Media Display.

Nos premières impressions sur ce système Media Nav Live sont plutôt bonnes, avec une bonne réactivité de la dalle tactile et quelques options de personnalisation bienvenues. On trouve également derrière le compteur une dalle LCD de 7 pouces en guise de compteur. Rien à signaler pour celui-ci dans cette configuration de démonstration.

Enfin, en raison de la nouvelle législation (GSR 2) imposant une montée en gamme des équipements de sécurité, les systèmes d’aide à la conduite (ADAS) comptent désormais le freinage automatique d’urgence (urbain/périurbain avec détection de véhicules, piétons, cyclistes et motos), la reconnaissance des panneaux de signalisation avec alerte de survitesse, l’aide au stationnement en marche arrière, un signal d’arrêt d’urgence, l’alerte de changement de voie, l’aide au maintien dans la voie, la surveillance de l’attention du conducteur ainsi que l’appel d’urgence (eCall). Dacia propose également un régulateur/limiteur de vitesse en série dès la finition Essential.

Une multitude de choses restent encore à découvrir sur Duster, notamment du côté des accessoires. Terminons sur une petite idée maligne développée par les équipes de Dacia qui porte le nom de YouClip.

Il s’agit d’un système de fixation sécurisé, validé lors des procédés de crash test, qui vous permettra d’installer à bord différents accessoires conçus par Dacia. En finition Essential, quatre de ces supports YouClip sont installés en usine à bord de Duster. Deux de plus sont ajoutés sur les finitions Extreme et Journey. Un sur la planche de bord, un sur le flanc de la console centrale côté passager, un à l’arrière de la console centrale, deux dans le coffre sur les côtés gauche et droit et un à l’intérieur du hayon.

En fonction de l’emplacement, vous pourrez y accrocher un support smartphone, une petite lumière faisant office de liseuse ou un crochet pour un sac à main. Dacia propose même un accessoire 3-en-un dissimulé dans un porte-gobelet. Tous les accessoires seront proposés dans le réseau du constructeur, ainsi qu’une multitude d’accessoires dont un lit qui, s’il occupe tout le coffre ou presque, vous offre un espace de couchage pour vos virées en plein air.

Le nouveau Duster sera dévoilé au grand public lors du salon de Genève. Ce sera sans doute à cette occasion qu’on en apprendra plus sur les prix des différentes versions. Ceux-ci sont pour l’heure inconnus et la seule information qu’on accepte de nous partager c’est que les tarifs devraient démarrer légèrement sous les 20 000 euros (sans plus de précisions sur la motorisation concernée) et que Duster ne sera pas commercialisé à plus de 30 000 euros. Affaire à suivre…