Star du marché français des véhicules électriques depuis mars 2021, la Dacia Spring reçoit un léger coup de pinceau pour 2023. Est-ce suffisant pour justifier ses nouvelles prétentions tarifaires ?

Dacia ne veut plus entendre parler de « Low Cost » pour se concentrer sur le juste prix. Le constructeur roumain renouvelle donc sa gamme avec des modèles au design plus soigné et à l’équipement modernisé. La Dacia Spring, seul modèle 100% électrique du catalogue, suit cette nouvelle tendance avec parcimonie.

Des évolutions trop timides

Dans ce nouveau millésime fin 2022 ou 2023, la Dacia Spring se pare d’une calandre redessinée intégrant le nouveau logo DC que l’on retrouve aussi sur les enjoliveurs. Même chose à l’arrière où le hayon arbore fièrement le nom DACIA en lettres blanches. L’appellation Spring se retrouve sous forme d’autocollants sur la partie arrière et les flancs de la voiture. Un nouveau coloris vert kaki fait également son apparition.

A l’intérieur, les évolutions sont encore plus minces puisque seule l’inscription Dacia sur le volant diffère de la première mouture. Le constructeur a également changé l’appellation des deux niveaux de finition, baptisés désormais Essential et Expression au lieu de Confort et Confort Plus mais la dotation en équipement reste identique.

Une citadine née

Avec 3,73 m de long pour 1,58 m de large, la Dacia Spring offre un gabarit idéal pour évoluer en ville et se garer dans des parkings étroits, d’autant que son diamètre de braquage de 9,5 m est assez court. La présence de cinq portes et d’un hayon facilite également l’accessibilité. Les places arrière accueillent deux adultes de taille moyenne et le volume de coffre de 270 litres n’est pas ridicule au regard du gabarit réduit. On regrettera tout de même que la banquette ne soit pas fractionnable.

La Spring tente de se rattraper avec ses nombreux rangements. Les grands bacs de contre-porte spacieux, le rangement central spacieux et la boîte à gants très profonde ont de quoi rendre jalouses les références familiales. L’instrumentation numérique et le petit écran multimédia tactile compatible avec Apple Car Play offrent l’essentiel des informations et une facilité de prise en main exemplaire. Vive la simplicité ! Le mobilier composé exclusivement de plastiques durs n’a certes rien de très valorisant mais semble robuste tout comme le recouvrement des sièges en cuir synthétique très facilement lavables.

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Une pluie de petits défauts

La position de conduite ne mérite pas autant d’éloge. Faute de réglage du volant et du siège en hauteur, les gabarits de plus de 1,80 m risquent de faire buter leur genou droit sur la clef de contact trop proéminente dont le barillet semble totalement anachronique sur une voiture électrique. Le défaut majeur demeure cependant l’unique balai d’essuie-glaces dont la surface de balayage insuffisante réduit drastiquement la visibilité de trois-quarts avant du conducteur.

Autre critique, la soufflerie bruyante et insuffisante pour désembuer l’habitacle avec quatre personnes à bord. La pluie nuit aussi à la caméra de recul qui n’est pas protégée et souffre d’une définition trop limitée notamment de nuit. Dommage car la petite Roumaine procure un excellent niveau de confort à faible allure grâce à ses suspensions souples qui avalent les ralentisseurs avec gourmandise. Et si ses accélérations ne sont pas transcendantes, elles suffisent pour évoluer en zone urbaine.

La sécurité au second plan

Sur petite route, le petit moteur synchrone à aimants permanents de 45 ch n’a rien de frustrant non plus car il procure des relances honorables jusqu’à 80 km/h. En revanche, le manque de précision et de consistance de la direction se fait sentir dès le premier virage. La pédale de frein au débattement court associé à un amplificateur trop sensible se révèle trop brutale et génère des à-coups parfois désagréables. Si l’on ajoute à cela une prise de roulis marquée (faute de barres stabilisatrices) et des pneus étroits à l’adhérence limitée, autant dire que cette Dacia Spring n’est pas des plus rassurantes.

Grâce à son poids plume (970 kg), les distances de freinages demeurent raisonnables et la présence d’un antidérapage ESP évite tout risque de glissade prématurée voire de retournement en cas d’évitement. La présence d’un système de freinage automatique d’urgence en série mérite aussi d’être signalé. Reste que cette Spring se contente d’une étoile aux crash test EuroNcap et ne met pas du tout en confiance sur voie rapide où elle apparaît très sensible au vent latéral et nécessite de nombreuses corrections de trajectoires en devant composer avec le flou de la direction. Les bruits d’airs et de roulement incitent aussi à ne pas dépasser les 110 km/h. L’absence de régulateur de vitesse confirme que cette voiture ne vise pas les grands axes.

Une sobriété relative

En roulant en ville ou sagement sur route départementale, la Dacia Spring peut se contenter de 13,2 kWh/100 km et friser les 220 km comme l’a prouvé Hugo Lara lors de son test d’autonomie jusqu’à la panne. Durant notre essai en hiver, nous avons enregistré une consommation moyenne plus proche des 15 kWh/100 km, ce qui autorise 170 km de rayon d’action. Sur voie rapide comptez plutôt 18 kWh/100 km voire 20 kWh si vous évoluez à la vitesse maxi bridée à 125 km/h (ce qui correspond à 130 km/h au compteur). Le chargeur embarqué de 6,6 kW autorise une recharge complète en environ 5 h sur une Wallbox. La prise combo CCS permet de recevoir jusqu’à 30 kW pour réaliser une plein à 80 % en moins d’une heure. Mais cette prise est facturée 600 € en option et réservée à la finition Expression dont le tarif n’est plus vraiment compétitif. 

Inflation galopante  

Facturée à partir de 20 800 € (hors bonus) en finition de base Essential et 22 100 € en version Expression (*tarif de décembre 2022), la Dacia Spring a subi une augmentation de 3 810 €, soit plus de 22 % depuis son lancement en mars 2021. La baisse du bonus écologique en 2023 (5000 € au lieu de 6000 €) réduit aussi l’attractivité de ce petit SUV urbain importé de Chine. Il est donc tentant de se tourner vers le marché de la seconde main où l’on pourra trouver des Renault Zoe d’occasion, voire le trio des VW Up, Seat Mii et Skoda Citigo électriques vendus jusqu’en 2020.

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