Renault promet des voitures électriques aux prix des thermiques. Pour y arriver, le Losange va procéder par étapes !
Une Zoé qui commence à 35.100 €, une Megane à partir de 38.000 €. Si Renault met en avant dans les publicités des petits loyers accrocheurs, les tarifs “catalogue” de ses modèles électriques restent élevés. Mais cela va changer. Avec la création de sa filiale Ampere, le Losange commence “la démocratisation du véhicule électrique”.
D’ailleurs, à l’occasion du grand lancement d’Ampere, le Losange fait une annonce importante : son objectif est d’atteindre “la parité des prix entre les véhicules électriques et thermiques avant la concurrence”. Pour être plus précis, cela doit se faire à l’horizon 2027/2028. D’ici là, le constructeur va procéder par étapes.
2024 : l’électrique au prix de l’hybride
La première est le lancement du nouveau Scénic électrique. Renault annonce un ticket d’entrée d’environ 40.000 €, avec la batterie de 60 kWh. Pour rappel, avec cette même batterie, la Megane commence à 42.000 €. Et elle est plus petite ! Son prix devrait logiquement baisser avec l’arrivée du Scénic.
Une diminution des tarifs notamment permise par une hausse des volumes de production, d’autant que la Megane et le Scénic partagent beaucoup d’éléments, à commencer par la plate-forme CMF-EV, aussi utilisée par Nissan.
Pour son SUV électrique, Renault promet déjà la parité du coût de détention total (Total Cost of Ownership) avec les véhicules hybrides. En clair, si le prix d’achat est plus élevé, on s’y retrouve ensuite à l’usage, grâce à l’énergie électrique.
L’étape suivante, ce sont des prix pour les électriques équivalents à ceux des hybrides. Et cela commencera dès 2024 avec la R5 électrique, dont le prix d’accès est attendu à 25.000 €. La citadine va inaugurer une nouvelle plate-forme, la CMF-BEV, optimisée en matière de coûts. Elle est ainsi dérivée de la CMF-B utilisée par la Clio, ce qui permet un partage des éléments entre thermiques et électriques. Cette base représente une baisse des coûts de 30 % par rapport à celle de la Zoé.
Et comme pour le duo Megane/Scénic, Renault va tirer avantage des volumes de production. Il est déjà très ambitieux pour la R5, et la base CMF-BEV sera utilisée par d’autres modèles, comme la nouvelle 4L et la remplaçante de la Nissan Micra.
L’autre élément important, c’est une baisse des coûts de fabrication, en optimisant les usines et en réduisant la complexité des voitures, qui seront ainsi constituées de moins de pièces. La marque avait d’ailleurs recruté chez PSA un expert du genre, Gilles Le Borgne.
Renault annonce qu’il faudra seulement 9 heures pour construire une R5 dans l’usine de Douai. Usine qui est un des éléments d’Electricity, le pole industriel de Renault dédié à l’électrique dans le nord de la France. Il y a 75 % des fournisseurs présents dans un rayon de 300 km et 75 % des clients potentiels à moins de 1 000 km. Cela se traduit par une réduction de 40 % des coûts logistiques.
2027 : l’électrique au prix du thermique
La suite, ce sera donc le prix de l’électrique équivalent au prix du thermique. Ce sera en 2027, avec le lancement d’une nouvelle génération de modèles électriques. Renault annonce déjà deux véhicules qui remplaceront les Megane et Scénic. La marque évoque une baisse des coûts variables de 40 % entre les modèles actuels et cette prochaine génération d’électriques.
Cela passera notamment par un gros travail sur le moteur et la batterie : Renault vise 25 % de réduction des coûts des moteurs électriques par véhicule et 50 % de réduction des coûts de la batterie par véhicule pour la même autonomie. Il y aura aussi une plate-forme encore mieux optimisée, que Renault compte développer avec Nissan.
Ce chemin vers la baisse des prix ne fait pas oublier à Renault l’importance d’être rentable. L’objectif d’Ampere est d’être à l’équilibre en matière de marge opérationnelle en 2025. Il vise ensuite 10 % de marge opérationnelle à partir de 2030.
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Enfin une stratégie d’un constructeur claire, nette et sans bavure, ambitieuse, réaliste, en phase avec les besoins de l’entreprise ET de ses clients. Et un article également très bien rédigé et documenté. Merci Florent !
Donc à peine sorti, le Scenic sera obsolète puisque son remplaçant sortirait 3 ans après? Ah ben oui, vive la location!
Donc, en 2027, si tout va bien (…), Renault n’utilisera plus une plateforeme polyvalente CMF-EV dérivée de la thermique CMF, mais enfin une plateforme dédiée, moulée 1, 2 ou 3 parties, comme certains les utilisent, depuis 2022.
Bref, cela ne fera QUE… 5 ans de retard sur les plus avancés !!!
Quant à la e-Scénic à 40000€ avant bonus, j’attend de voir, et si c’est vrai, c’est bien la preuve du vol manifeste avec la e-Mégane …
Il n’est jamais trop tard pour bien faire, dit le dicton, mais en matière industrielle, c’est pas sûr que cela soit toujours vrai !!!
de l’ambition c’est bien. a concrétiser…
Promesse de renault ne valent que pour ceux qui y croit. Les autres ne sont plus dupe.
Le prix d’achat reste le plus gros frein au passage à l’électrique, malgré le fait qu’à moyen terme, ils sont moins onéreux que les VT, en raison d’un plus faible coût de l’énergie, et de l’entretien.
L’autonomie, tous ceux qui sont passés au VE savent qu’aujourd’hui c’est un faux problème dans la majeure partie des cas : peu de gens font beaucoup de route sans s’arrêter (et en plus c’est dangereux pour eux et ceux qui les entourent), et les stations de recharge rapide commencent à se généraliser. La guerre des tarifs sur celles-ci a également commencé, et plusieurs fournisseurs ont commencé à baisser leurs tarifs pour rester compétitifs.
Du coup, la politique de Renault semble la bonne, et risque de venir contredire ceux qui pensent qu’on ne pourra pas être au 100% VE en 2035 (et peut-être avant ?).
Bien sûr, il y a toujours les fans de gros V6 bien bruyants, mais sont-ils vraiment en majorité ?
Rien n’est moins sûr…
Il y a une solution simple pour que les électriques soient vendues au même prix que les thermiques : il suffit d’augmenter le prix des thermiques (ce que pas mal de constructeurs font depuis quelques années).
une thématique que je vois jamais abordée et celle de la valeur de la voiture d ‘occasion
si la durée de vie de la batterie est de 8-10 ans . La batterie représentant 50% du prix du neuf , la voiture ne vaudra plus rien arrivée à cette date s’il faut remettre 15.000 de batterie neuve. Il me semble qua la moyenne d age du parc Français est supérieur à 10 ans.
Même une voiture de 5 ans aura une décote énorme en sachant que sa durée de vie est de 5 ans sans remettre une énorme somme pour changer la batterie.
De plus, on ne va pas passez d un batterie a 100% à morte mais il y aura un chute progressive de l autonomie , donc une voiture de 5 ans n aura peut être plus que 70% de son autonomie de base.
Il était temps de réagir, les produits étaient bons mais trop chers, à l’image de la megane e-tech.
Il y a une vraie attente du client, la R5 sera le 1er étage de la fusée Ampère , il faut maintenant démocratiser le VE en le rendant accessible à tous.
La réponse aux chinois, vous l’avez maintenant avec le plan que le Groupe va présenter cet après midi.
Soyons Fier de nos produits Français, Ampère prouve que le made in FRANCE est possible et sera rentable.
Des annonces…encore des annonces !
La “Renaulution” est en marche mais n’avance pas bien vite, il me semble.
Perso, je n’achèterai plus jamais un VE neuf avec moins de 5 ans de garantie de base…et c’est un point qui n’est jamais abordé par “nos constructeurs”; il serait temps de penser aux utilisateurs qui ne peuvent – ou ne veulent – pas changer de monture tous les un ou deux ans.
Même si le prix est important – masqué par des LOA et LLD souvent contraignantes – il vaut mieux compter sur la fiabilité et la sécurité dans le temps.
L’obsolescence programmée ne colle plus avec les temps incertains que nous traversons.
Attention ! Pour que l’electrique soit au meme prix que le thermique les VE devront proposer une prestation équivalente ! Si avec une thermique ou une hybride on a 900km d’autonomie et avec une electrique de meme categorie au meme prix on a une autonomie wltp de 500km….on a beau avoir le meme prix, le produit obtenu en echange est moins performant. Donc le VE reste à un prix plus élevé puisqu’il est moins performant que son equivalent thermique. L’autonomie doit vraiment se rapprocher entre les 2 pour avoir un prix vraiment identique entre les 2 produits.
Ca semble être un plan sain à tous niveaux. Espérons qu’il fonctionne comme prévu et permette à Renault de redevenir un leader sur ce marché qu’il dominait il y a 10 ans (une éternité!).
C’est dans tous les cas une vision plus positive que celle de Stellantis, qui pleure aux subventions et donne l’impression d’aller vers l’électrique à reculons, malgré son succès actuel dans les ventes. Et une vision qui table sur des baisses de prix et des marges raisonnables plutôt que sur une priorité absolue donnée aux marges et donc aux actionnaires au détriment des clients.
On-t-il le choix de continuer cette politique suicidaire des prix absurdement élevé actuelle?
cela fait plus d’un an que la guerre des prix est déclarer. Il est plus que temps de réagir et l’annonce d’une échéance à 2027 pour le faire est à la fois risible et stupide.