Photo : ElectReon
La compagnie israélienne ElectReon développe une technologie permettant aux véhicules électriques de se charger par induction tout en roulant. Elle vient de signer un accord de coopération avec l’alliance Renault-Nissan-Mitsubishi.
La technologie conçue par ElectReon consiste à alimenter les véhicules électriques par induction dynamique (donc sans contact) en noyant des bobines électriques dans le revêtement des voies de circulation. Au nord de Tel Aviv, une première portion de route équipée de ce système a déjà été construite en 2016 avec l’aide financière du programme cadre Horizon 2020 de l’Union européenne pour les activités de recherche. Ce projet pilote avait notamment pour but de vérifier que l’infrastructure résiste à la chaleur, au froid, à l’humidité et au trafic intense. Il y a trois mois, ElectReon a annoncé le succès de cette expérimentation, la technologie ayant fonctionné comme prévu. Le rendement de la transmission d’énergie par le système d’induction est de 80 %.
ElectReon achève actuellement la construction d’un nouveau tronçon d’essai au nord de Netanya. Dans les mois à venir l’entreprise prévoit des tests de sa technologie sur un véhicule électrique sans batterie et des essais de recharge d’un véhicule équipé d’une petite batterie.
L’objectif n’est en effet pas d’éliminer complètement la batterie des véhicules électriques, mais bien de réduire leur capacité et leur poids tout en augmentant l’autonomie des véhicules et d’éviter les arrêts pour recharge sur les longues distances. Ainsi, il ne serait pas nécessaire d’équiper toutes les routes avec le système d’induction, mais seulement certains tronçons, sur lesquels les véhicules pourraient recharger leur batterie tout en roulant.
Selon ElectReon, toutes les chaussées asphaltées peuvent facilement être équipées de cette technologie à raison d’un kilomètre par nuit (pour éviter de devoir les fermer à la circulation pendant le jour). Une trancheuse creuse une tranchée de 8 cm de profondeur dans l’asphalte. Une 2e machine pose les bobines dans la tranchée et la rebouche avec de l’asphalte.
Accord avec l’Alliance
On savait que l’alliance Renault-Nissan-Mitsubishi s’intéressait à la technologie de charge par induction dynamique. En 2017 elle avait déjà annoncé une expérimentation menée sur des Kangoo électriques en partenariat avec Qualcomm et Vedecom. Maintenant elle confirme cet intérêt par la signature d’un accord de collaboration avec ElectReon. L’alliance fournira un de ses véhicules dans lequel les Israéliens installeront leur technologie et qu’ils testeront sur la route « inductive ».
Priorité aux bus
Dans un premier temps, ElectReon vise principalement le marché des lignes régulières de bus. Celles-ci utilisent en effet des itinéraires définis qu’il sera plus facile d’équiper.
Le mois dernier, ElectReon a conclu un partenariat avec Dan, une compagnie israélienne de bus. L’accord prévoit de pourvoir une première ligne de la technologie de recharge par induction.
La société a également signé un protocole d’accord avec le groupe français Hutchinson, dans le but de concevoir et développer une ligne de production pour les bobines d’induction développées par ElectReon et destinées à être installées dans les revêtements routiers.
c’est pas Shai Agassi au moins qui drive le projet ?!?!?
Une solution sans avenir vu la réduction inébranlable du coût et des batteries et les améliorations techniques qui vont continuer. Une solution dont les effets sur la santé sont ignorés. Il y a déjà trop de sources de pollution electro-magnétique. Renault, Nissan et Mitsubishi on besoin de mieux comprendre comment les technologies évoluent pour savoir dans quoi investir. Besoin de regarder les choses d’une façon globale et complète, ce que les compagnies automobiles, le monde corporatif en général et nos politiciens et gouvernements semblent avoir beaucoup de mal a faire.
Je considère que utiliser la charge par induction en roulant pour réduire la taille des batteries est un système perdant-perdant.
Le coût d’installation est généralement très supérieur au gain sur la batterie car il faut équiper des dizaines de kilomètres par véhicule pour couvrir l’ensemble de réseau routier. Ou dans le cas des bus, le ratio est de plus d’une dizaine d’arrêts par bus. Sans oublier que l’équipement à bord du véhicule n’est pas gratuit (antenne pour capter l’énergie, électronique de puissance pour convertir le courant alternatif très haute fréquence en courant continu utilisable par la batterie et le moteur). En d’autre termes, à moins que l’équipement de la route ne soit quasi-gratuit, ça n’est pas rentable, il sera plus intéressant d’acheter un bus avec une plus grosse batterie.
Le véhicule perd en autonomie en dehors des routes équipées alors que l’intérêt d’un véhicule autonome en énergie (auto-mobile) est justement de pouvoir utiliser n’importe quelle route. Et l’intérêt d’un bus est de pouvoir modifier les lignes et pouvoir répondre à une demande faible et variable. (Dans le cas d’une ligne constante à forte demande, autant construire un tram ou train).
Écologiquement le compte n’y est pas non plus : sachant que l’impact écologique est directement lié à la masse du matériel à installer.
Entre 100~500kg de plus de batterie par véhicule, et plusieurs centaines de tonnes de câbles électriques, de multiples transformateurs tout le long de la voie, du revêtement routier en bitume à casser et refaire. Et à la fin une sur-consommation de 20% d’électricité (pour laquelle on va déjà avoir un mal de chien à rendre propre, merci de ne pas rajouter de la consommation inutilement)
Le compte n’y est pas. La route à induction ne sera jamais rentable.
Le point fort de la voiture/bus sur le réseau routier c’est sont autonomie énergétique. (« auto »-mobile)
Si vous voulez faire un système de transport lié à sa ligne pour son approvisionnement énergétique, faites une voie de chemin de fer.
C’est peut-être injuste de ma part, mais je me méfie un peu d’une société israélienne qui attire des fonds pour expérimenter une solution au problème du temps perdu à la recharge de VE, avec une solution proposée dont la viabilité financière ne saute pas aux yeux. (Combien coûte un système statique de recharge par induction, avec une puissance suffisante pour gagner disons 120km d’autonomie par heure? Et combien ça coûte pour répéter tout ceci tous les 50cm sur une tronçon de route?) Un air de déjà vu?
Pour que l’induction marche bien, il faut une très faible distance entre les antennes d’émission et de réception. Va encore pour installation fixe dans le garage (BMW), mais sur une route? Il faudra que ce soit un billard parfait et que les suspensions des véhicules soient bloquées, et que l’antenne soit descendue à 1cm de la route… Pas trop réaliste.
Une route classique, c’est de la caillasse, de l’enrobé ou du bitume. Cela se déforme, s’use, se rabote et se recharge. Mais lorsque la route devient « instrumentée » avec de l’induction ou du photovoltaïque, on fait comment l’entretien?