Dans bien des domaines, j’ai souvent entendu dire que la technique évolue plus vite que les mentalités et personnellement, je partage ce point de vue. Dernier exemple en date qui me vient à l’esprit dans le secteur automobile : les boîtes de vitesses automatiques.
Jadis accusées d’augmenter de manière significative la consommation d’un véhicule par rapport au même modèle équipé d’une boîte de vitesses mécanique, la tendance tend à s’inverser depuis l’apparition des boîtes de vitesses automatiques à 6, 7 voire 8 rapports. Peut être pas encore suffisamment pour convertir les adeptes de la « boîte méca » dont je fais partie (*) mais les évolutions futures devraient contribuer à creuser encore l’écart. Avec le développement des mécaniques hybrides, il est clair que les transmissions automatiques vont continuer à grignoter des parts de marché un peu partout en Europe, même dans les pays où ce type de transmission n’a jamais réussi à s’imposer.
Paradoxalement, en Amérique du Nord, c’est le phénomène inverse qui est en train de se produire. Dans des proportions encore timides certes mais on note quand même un léger regain d’intérêt pour les modèles équipés d’une boîte de vitesses manuelle, surtout sur les petites cylindrées. Au Québec par exemple, le champion Nord-Américain des petites voitures (toute proportion gardée bien entendu…), les boîtes de vitesses mécaniques sont entre autre vantées pour l’économie de carburant qu’elles permettent par rapport aux modèles automatiques.

Esquisse de boîte automatique à 9 rapports, chez Daimler.
En réalité, tout dépend de l’usage qui en est fait. Les boîtes de vitesses automatiques, aussi performantes soient-elle, continuent d’être assez gourmandes sur les petits trajets effectués à froid ainsi qu’en milieu urbain exclusivement. Sur route en revanche, leur démultiplication extrême (**) permet au moteur de conserver un régime proche du régime de couple maximal quelque soit la vitesse de croisière et le profil de la route.
Ce qui sûr, c’est qu’une excellente boîte de vitesses automatique coutera toujours plus cher qu’une version mécanique et qu’en cas de panne, le coût des réparations peut rapidement devenir rédhibitoire !
Comme pour beaucoup d’autres sujets, on a donc pas fini d’entendre des vérités et des contre-vérités au sujet des nouvelles boîtes de vitesses automatiques car une fois encore, le diable se cache dans les détails. Alors la prochaine fois que l’on vous interroge sur le sujet, probable que vous commenciez par répondre : « ça dépend, … »
(*) une bonne boîte manuelle 6 vitesses reste encore tout à fait satisfaisante pour exploiter au mieux les techniques de l’éco-conduite.
(**) surtout dans le cas des modèles offrant 7 ou 8 vitesses.
Je souhaite être averti par email des réponses à mon commentaire
Désolé, c’était en effet un abus de langage !
Il faudrait dire : zones périurbaines, couronnes périurbaines ou espaces périurbains. Ou alors dans mon idée : « entre les centres des zones périurbaines » (notion de distance entre les centres de toutes les agglomérations qui entourent de plus en plus les villes, 40 à 80km).
§
D’accord en partie avec Guillaume.
Mais pour moi, le moteur thermique (à allumage commandé) sera toujours présent dans le panel des véhicules propres à venir. Et avec des rendements approchant les 45% (en non-diesel, voué à mourir lui dès l’EURO7). Et donc la question de la boîte de transmission persistera, mais peut-être pas aussi compliquée que celle de la photo. Car en fait, l’adjonction de moteurs électriques, en appoint ou en mode principal de traction, peut justement limiter les plages de rotations du moteur thermique. Il faut voir la transmission du couple dans la globalité. Ces futurs moteurs thermiques seront alimentés par des carburants liquides «plus propres», du genre Ethanol ou mieux Butanol (seuls à garantir l’autonomie sous faible volume en quelques minutes pour le plein).
L’idéal pour un véhicule « comme on connait », serait en fin de compte le « full-hybid_flex-fuel_Plug-In », 60km en VE et 600km en mode VEHT. Les purs électriques resteront cantonnés pour la ville et les centres périurbains.
§
Dans la Prius la boite de vitesse se résume à un engrenage planétaire et dans les VE il n’y en a plus du tout. A l’avenir les véhicules thermiques se mueront en VE avec range extender, là aussi la boite de vitesse tend à disparaitre. L’arrivée des VE avec un moteur dans chaque roue rendra d’avantage encore la boite de vitesse un système mécanique en voie d’obsolescence.
Je pense qu’il faut distinguer les boites automatiques « classiques » des dernières boites de vitesses « à double embrayage » (DSG chez VW, EDC chez Renault, PDK chez Porsche…). En effet, si la boite de vitesse traditionnelle fait augmenter la consommation, les boites à double embrayage permettent :
– de baisser la consommation lorsqu’il s’agit d’un moteur essence
– d’afficher des consommation égales, voire à peine supérieure en diesel