Subaru lance enfin chez nous son premier modèle électrique, le Solterra. Pour en parler, nous avons rencontré Patrick Gourvennec, patron de Subaru France.
Subaru est un grand constructeur. Le japonais écoule plus d’un million de véhicules par an, faisant par exemple mieux que Citroën. Il est toutefois surtout porté par les Etats-Unis, marché qui absorbe environ deux tiers de sa production. De notre côté de l’Atlantique, c’est un petit Poucet.
Subaru est même quasiment devenu invisible en France, où les ventes ont plongé à des volumes de quelques dizaines de voitures par an seulement ! En cause ? Le malus, qui assomme les modèles du nippon.
La marque n’a toutefois pas remis en cause sa présence dans l’Hexagone et sur le Vieux Continent, confirmant récemment le lancement de nouveaux modèles, dont plusieurs électriques. Le premier d’entre-eux est le SUV Solterra, officiellement lancé en France à l’occasion du Salon de Lyon. C’est dans ce cadre que nous avons interrogé Patrick Gourvennec, qui gère le constructeur en France.
À lire aussi Subaru double son programme de voitures électriquesVous avez présenté au Salon de Lyon le Solterra, en expliquant que c’était le modèle du redémarrage de Subaru en France. Pourquoi ?
C’est une voiture 100 % électrique, qui permet d’offrir une mobilité “zéro émission” à nos clients. On estime qu’une partie de notre clientèle est en attente de ce type de proposition. Je pense par exemple à des clients qui possèdent un Forester ou un Outback, qui sont convaincus par la marque, et qui essaient de trouver des solutions électriques. On estime qu’il y a une vraie possibilité de redémarrage de la marque parce que le reste de la gamme est malussé, c’est donc une manière de retrouver des volumes sur le marché français.
Subaru a en effet été très impacté par le malus en France. L’électrique peut donc sauver la filiale française dont les ventes sont très basses ?
Il y a une particularité chez Subaru, c’est que nous avons la chance d’avoir un réseau et des clients très fidèles. Sur la partie après-vente, les gens font encore entretenir leur véhicule chez Subaru. On a donc un réseau qui tient par l’après-vente mais aussi par la passion, ce qui permet de pouvoir redémarrer assez rapidement, d’autant que le Solterra ne sera pas l’unique offre électrique chez Subaru.
Quel est donc le plan produit électrique pour les années à venir ?
D’autres véhicules électriques arriveront ces prochaines années pour venir compléter la gamme. Subaru a annoncé huit nouveaux modèles électriques jusqu’en 2028, dont une partie pour l’Europe. Mais il est encore un peu tôt pour en dire plus.
Le Solterra est dérivé du Toyota bZ4X. Quelles sont les différences ?
Le Solterra est en effet réalisé en partenariat avec Toyota, mais plusieurs aspects sont spécifiques à notre modèle : des éléments de design, de confort, de conduite au niveau de la suspension ou de la direction pour retrouver le tempérament de Subaru, les quatre roues motrices. Ce qu’il fallait, c’est qu’un client Subaru retrouve une Subaru.
Justement pour vous, quel est l’apport de Subaru sur le marché de la voiture électrique ?
Je reviens à ce que je disais plus tôt, pour nos clients, c’est d’abord avoir une offre de mobilité électrique, ce qui ne veut pas dire que l’on ne va pas attirer des clients d’autres marques. Mais des clients partis de chez Subaru parce qu’il n’y avait pas de solution électrique pourraient revenir. Dès l’ouverture du salon, nous avons eu un client de ce genre, qui nous a dit ‘super, je vais pouvoir revenir chez Subaru’. L’attachement à la marque est très fort.
Avez-vous des objectifs de ventes ?
Non, même si on a évidemment un peu d’ambition. On va rester à l’écoute des première réactions du marché. Le Solterra arrive en octobre dans le réseau (70 distributeurs). Nous allons commencer à livrer des autos à partir du dernier trimestre.
La réforme des règles du bonus peut-elle vous gêner ?
Non. Nous sommes sur des marchés relativement ciblés. Le Solterra est un grand véhicule, de près de 4,70 mètres. On est à moins de 60.000 €, sur une version quatre roues motrices, très bien équipée, avec des offres clients adaptées.
A côté de l’électrique, Subaru va-t-il lancer de nouveaux hybrides, dont de l’hybride rechargeable ?
On est en train d’étudier la possibilité de lancer le Crosstrek, une évolution du XV, à partir du 1er trimestre 2024. C’est un hybride simple, avec ce qui fait l’ADN de la marque, la transmission intégrale donc, mais aussi de nombreuses aides à la conduite. L’hybride rechargeable existe chez Subaru, mais n’est pas encore annoncé pour l’Europe.
C’est oser de construire un 4×4 dans un pays où la neige sera que peau de chagrin.
Et à 60.000 euros c’est pas encore un fiasco que le contribuable va hyper contribuer 😀.
Ah Subaru…
Ma marque fétiche depuis plus de 30 ans.
Après des Legacy, des Outback et une WRX STI, j’ai dû quitter car… plus aucun produit attractif dans leur gamme.
Pour aller où ? Chez Tesla, qui offre des chevaux, une transmission intégrale remarquable, testée et approuvée sur routes enneigéesde montagne depuis 2 ans, à un prix réaliste.
Je rentre du Salon de Lyon, où j’ai vu un Solterra bien trop torturé (c’est le cas du design “manga” de quasi toutes les productions électriques asiatiques) et à un prix… plus du tout réaliste.
Dommage, j’ai tellement apprécié les spécificités de ces autos jusqu’au moment où… la révolution électrique est arrivée.
Mais je ne les blâme pas pour autant, je leur souhaite juste de refaire leur retard… si encore possible.
Aah, Subaru, j’ai cru qu’on parlait de la voiture rouge en arrière plan, mais non c’est le gros bébé en avant plan. C’est vrai que tous les modèles de la marque n’ont pas une image sportive, par ex le Forester, mais bon l’Impreza ou la BRZ sont des emblèmes du passé
Le problème n’est plus de savoir si Subaru va plier les gaules en Europe, mais plutôt quand?
Et ce n’est pas en rebadgeant des rares VE de chez Toyota , qui sont des bides, que la marque peut espérer se maintenir, comme Mitsu l’a finalement choisi en rebadgeant des Renault, mais pour combien de temps ???
C’était pourtant une marque spécifique, à l’époque des thermiques, avec son moteur boxer et ses quatre roues motrices, mais les Japonais n’ont visiblement pas pris correctement le virage du VE, eux qui pourtant ont Panasonic, qui est le premier fournisseur initial de batteries de Tesla .
La seule chance des Japonais, c’est d’être présent en force sur le marché américain, qui est le plus en retard sur les VE, mais faute de vouloir réagir pour les VE suffisamment rapidement, ils finiront pas tomber, car leur seul marché intérieur n’y suffira pas .
Pas d’avenir pour cette marque en Europe si elle ne se donne pas une image d’une marque 4×4 électrique.
Le thermique ne peut que nuire à son image. A eux de faire un choix!