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Rouler électrique induit souvent de nouveaux comportements et un rapport différent au voyage et au temps.
Le voyage commence bien avant les premiers tours de roue, dit-on, la préparation et la planification faisant déjà partie de la magie d’un bon road-trip.
À ce petit jeu, la voiture électrique comporte un « avantage » certain, même s’il est le résultat d’une contrainte technologique liée à l’autonomie des batteries. Tous les électromobilistes au long cours le savent : un déplacement à piles s’improvise rarement, a fortiori quand il représente plusieurs centaines de kilomètres dans des contrées reculées.
Mais, contrairement à ce que pensent souvent ceux qui n’ont jamais essayé, cette planification obligatoire, qui consiste à organiser son itinéraire en fonction du rayon d’action de sa voiture et de la géographie des stations de recharge, est rarement vécue comme une punition. En tout cas pour les déplacements de loisirs (pour aller voir des clients aux quatre coins du pays dans un temps optimal, c’est une autre histoire).
Une fois que l’on a intégré cette donnée du voyage électrique, elle est même plutôt considérée comme faisant partie du charme de ce type de motorisation. Prévoir son voyage en tenant compte des points valides de recharge a quelque chose de ludique, et peut même modifier notre rapport au temps et à la perception que l’on peut avoir des distances et de l’éloignement. L’anticipation prend alors tout son sens : prévoir les pauses de recharge et faire en sorte qu’elles correspondent avec les pauses déjeuner ou sieste, voire pour les plus férus de découverte, avec une visite de site touristique, ou de musée. Bien sûr, il faut accepter l’idée qu’à de rares exceptions près (les grands axes, ou rouler en Tesla), un voyage électrique durera plus longtemps qu’un voyage thermique.
Mais ceux qui ont fait ce choix connaissaient cette variable de l’équation, et s’en accommodent généralement très bien. Il n’est pas rare que cette nouvelle façon de voyager ait permis de découvrir des routes et des régions que l’on n’aurait jamais envisagé de parcourir au temps ancestral du thermique.
D’ailleurs, il n’y a pas que la durée des voyages qui induit un nouveau rapport à la bagnole avec l’électrique. En fait, tout change, jusqu’à parfois quelques détails de confort dont on n’entend pas souvent parler, comme la possibilité de garder le chauffage ou la clim activés à l’arrêt sans avoir à laisser tourner le moteur, et donc sans polluer – bien sûr c’est mieux si la voiture est branchée – ou, sur certains modèles, pouvoir choisir le son émis par la voiture, extérieur ou intérieur.
C’est aussi, pour de nombreux électromobilistes – pas tous, nous sommes bien d’accord –, l’entrée dans un nouveau monde de conduite apaisée, favorisée par le silence ambiant, la douceur des commandes, parfois les aides à la conduite, et aussi, il faut bien le dire, la fameuse range anxiety, qui induit un pied léger sur l’accélérateur dans l’objectif de rejoindre la prochaine borne de recharge sans avoir à appeler une dépanneuse.
Des comportements qui pourraient même avoir un impact sur… les choix musicaux, puisque certains proposent l’idée de playlists spéciales pour voyage en voiture électrique. Normal, le silence favorise aussi une écoute apaisée, qui peut influer sur le choix des titres. Exit AC/DC Live, bienvenue cloches tibétaines. On parie que Spotify s’y colle prochainement ?
Rapport au temps, aux distances, au bruit, options de confort « augmenté »… Si conduire et voyager sont les marqueurs d’un mode de vie, l’électromobilité pourrait bien en séduire quelques-uns parmi ceux qui hésitent encore à franchir le pas.
Je rêve ? Ah bon.
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