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Les mois se suivent et se ressemblent sur le marché français du VE. En dépit d’innombrables atouts comparativement à l’automobile à pétrole, sa part de marché peine à dépasser 1 % du total des ventes de VP neufs. Et ce, malgré une offre constructeur qui s’est considérablement accrue au cours des dernier mois.
On en a déjà parlé à de multiples reprises sur ce blog. En France, malgré de très généreuses aides à l’achat, le VE subit de plein fouet la concurrence féroce de l’automobile à pétrole, et notamment celle des véhicules diesel à usage professionnel qui bénéficient encore (!) d’avantages fiscaux liés à l’usage du gazole. Des avantages indignes de l’époque qui est la notre et pourtant conservés tels quels ou presque à chaque nouvelle loi de finance par nos vieux décideurs qui passent plus de temps à sauvegarder le passé plutôt qu’à vraiment préparer l’avenir.
L’autre obstacle qui se dresse droit devant le VE, c’est les attentes citoyennes. Malgré les discours très flatteurs et les sondages d’opinion toujours très favorables au VE, la réalité du marché du neuf est hélas assez différente. Cette année encore, les grands gagnants sont dans l’ordre : les « petits » crossovers (Renault Captur, Peugeot 2008, Nissan Juke…), les modèles low cost (Dacia Duster, Sandero…), les SUV (diesel à + de 95 %). Les VE et hybrides (rechargeables) se classent très loin derrière. La Yaris hybrid sauve la mise : avec près de 45 000 immatriculations à elle-seule, l’hybride préférée des français se classe dans le top 20 des véhicules les plus vendus dans l’hexagone. Pas mal mais très insuffisant pour compenser les millions de vieux diesel qui pourrissent quotidiennement ou presque l’air des grandes villes françaises.
Un vrai problème pour tous ceux et toutes celles qui veulent pouvoir utiliser leur VE en toute circonstance partout, tout le temps. Un faux problème pour beaucoup d’usagers potentiels du VE qui font rarement plus de 100 kilomètres par jour et qui disposent d’un garage privatif.
Un réseau de borne de recharge parfaitement fonctionnel contribuerait certes à lever le frein psychologique de la panne mais sans pour autant répondre aux attentes des automobilistes qui jugent moins contraignant le fait de rouler au pétrole plutôt qu’à l’électricité.
C’est un problème qu’il convient désormais de relativiser. Pourtant, ça reste un obstacle à l’adoption massive du VE dès lors que l’offre reste très inférieure à celle des véhicules thermiques. C’est particulièrement vrai pour les véhicules à usage professionnel, qu’ils soient tout électrique ou hybride (rechargeable).
Face à l’incapacité de nos décideurs à engager de vraies réformes fiscales, face à l’inertie des mentalités et aux difficultés financières croissantes rencontrées par les collectivités territoriales, un levier reste à activer pour faire décoller les ventes de VE : la restriction d’accès aux centre villes des (vieilles) voitures à pétrole qui n’ont plus rien à y faire. Un sujet polémique comme les médias en raffolent qui ne devrait pourtant plus l’être étant donné la qualité lamentable de l’air respiré quotidiennement à l’intérieur des grandes villes.
Les véhicules électriques ayant démontré depuis longtemps leur très grande supériorité en usage urbain comparativement à n’importe quelle auto à pétrole, qu’attendent les élus des grandes villes pour prendre des décisions dont ils pourront être fiers dans le futur ? Ce n’est certes pas une solution miracle à elle-seule. Mais elle aurait au moins le mérite de montrer la volonté à agir face aux problèmes récurrents de qualité de l’air en ville. Car n’en déplaise aux nostalgiques du XXème siècle, été comme hiver, en ville, c’est bien l’automobile à pétrole le problème…
Vive le futur !
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