AccueilArticlesTémoignage : ce que pensent Eric et Vincent de leur Renault 4 E-Tech

Témoignage : ce que pensent Eric et Vincent de leur Renault 4 E-Tech

La suite de votre contenu après cette annonce

La Renault 4 E-Tech de Eric devant l'ancienne 4L de son voisin
La Renault 4 E-Tech de Eric devant l'ancienne 4L de son voisin

À plus de mille kilomètres de distance l’un de l’autre, deux de nos lecteurs ont chacun adopté une Renault 4 E-Tech en finition Techno. Pour Eric, dans les Landes, c’est la première électrique du foyer. À l’inverse, en Moselle chez Vincent, on roule branché depuis déjà quatre ans et la nouvelle voiture va rejoindre une Tesla Model 3. Malgré les deux expériences très différentes de l’électromobilité, la satisfaction de rouler avec la 4 E-Tech leur est commune.

Comment Eric a « switché à l’électrique »

Ancien directeur d’école primaire et à 63 ans aujourd’hui à la retraite, Eric n’hésite pas à le dire : « C’est grâce à votre site que j’ai switché du thermique à l’électrique. Auparavant, j’avais une Ford B-Max à essence. J’essayais depuis un moment de comprendre le fonctionnement d’une voiture électrique, en me disant que, peut-être un jour… avec l’échéance de 2035. Comme beaucoup de pro-thermiques, je pensais que les VE avaient plein de défauts : citadines, chères, pas assez d’autonomie, pas facile à recharger, pour les bobos ».

La révélation est arrivée il y a environ un an : « Un cousin possède un Tesla Model Y. Grâce à lui, j’ai découvert le bonheur de rouler cool dans un confort type Pullman. J’ai trouvé ça vraiment très bien. Le fait d’habiter une maison nous rendait la recharge facile. Mais quel modèle choisir ? En tout cas pas une Tesla en raison de la personnalité d’Elon Musk. Ce sont pourtant d’excellentes voitures, pas si chères que ça pour ce qu’elles offrent. On peut même dire que Tesla est l’étalon du VE, en quelque sorte une norme ».

Notre lecteur dit avoir « épluché les chaînes YouTube pour y découvrir des essais de voitures électriques. Mon cousin m’a tout de même prévenu : ‘Si pour toi attendre 20-30 minutes pour faire le plein d’énergie est supportable, alors tu peux acheter un VE, sinon ce n’est pas pour toi’. Je me suis alors beaucoup intéressé aux Renault. À mille euros près, j’ai failli acheter une Megane E-Tech d’occasion, mais le commercial n’a pas voulu réviser son prix. Et puis mon épouse a aussi son mot à dire, c’est une voiture qu’elle ne trouve pas très jolie ».

Quatre ans plus tôt chez Vincent

En Moselle, à 59 ans, Vincent est consultant en informatique. S’il est devenu électromobiliste il y a quatre ans déjà, sa perception des VE n’était auparavant pas très différente de celle d’Eric : « Quand j’ai commencé à m’y intéresser, je trouvais que l’électrique était quelque chose d’un peu bizarre. En pensant aux batteries d’ordinateurs, je ne m’imaginais pas pouvoir avancer vite et loin avec des cellules de composition similaire. J’étais au départ plutôt attiré par les sirènes de l’hybride, puis de plus en plus intéressé par l’électrique ».

Le pas a été franchi à l’occasion de la casse d’un moteur : « C’était en septembre 2021, sur un Fiat Ulysse que nous avions depuis 26 ans. Il était trop vieux pour le réparer. Les enfants étant grands, notre seconde voiture — une Suzuki Swift — a fini par devenir le véhicule principal du foyer. J’ai fait le tour des concessions. En essayant une Zoé chez Renault, j’ai rapidement été séduit par son silence de fonctionnement. Je l’ai prise avec une LOA sur 4 ans, bénéficiant de presque 10 000 euros de bonus et de prime à la conversion ».

À lire aussi
Témoignage : Oui, le Renault Scenic E-Tech peut aussi se montrer sobre (si on sait conduire)

Notre lecteur lorrain n’a toutefois pas pu conduire très longtemps cette voiture : « Ma femme a essayé la Zoé… et l’a gardée pour elle, me laissant la Swift. À l’époque, il y avait eu de gros rabais sur les prix des Tesla Model 3. Là, c’est un achat, et pas une location. Voilà comment, en quatre mois, notre foyer est passé au tout VE. Nous ne reviendrons pas au thermique ou à l’hybride, tellement nous sommes absolument conquis par l’électrique ».

Rester chez Renault pour faciliter la restitution de la Zoé

Orienté par sa première voiture électrique, Vincent a repris une Renault : « Nous devions rendre la Zoé que nous avions en location. Les jantes étaient abîmées par des coups de trottoirs, il fallait remplacer la batterie 12 V, etc. : les frais de remise en état s’additionnaient. À la concession, on nous a fait comprendre qu’ils fermeraient les yeux sur tout ça si on reprenait une Renault. C’est ce qu’on a fait avec la 4 E-Tech, mais cette fois-ci en l’achetant pour ne pas avoir le même problème dans quelques années ».

La Renault 4 E-Tech de Vincent
La Renault 4 E-Tech de Vincent

Ça aurait été la même chose avec une Renault 5 E-Tech : « Son look m’avait séduit, et aussi ma femme évidemment. Avec ma casquette technique, j’ai été agréablement surpris de ce que Renault a fait en termes d’améliorations. Refroidissement liquide, V2L, etc. : on voit qu’ils prennent l’électrique au sérieux et que leurs modèles sont de très bons VE. Côté technique, ils sont à jour face à la concurrence. Ma femme aurait préféré la 5 électrique, mais c’est la Renault 4 E-Tech que nous avons prise, une voiture très agréable à rouler ».

Ce choix n’a pas été fait sans raison : « Nous sommes à la campagne, avec un jardin et le besoin d’aller de temps à autre à la déchetterie. Avec la Zoé, nous étions limités, et notre Tesla Model 3 n’était pas encore homologuée pour tracter lorsque nous l’avons achetée fin 2021. J’avais donc des exigences pour notre nouvelle voiture, parmi lesquelles la recharge rapide en courant continu, la possibilité de tracter, et un bon coffre. La 5, on la voit beaucoup, moins la 4 pour laquelle on peut obtenir des rabais ».

La 4 E-Tech « a restauré le plaisir de conduire » d’Eric

Chez Eric, en revanche, la location est apparue comme une bonne solution pour passer à l’électrique avec la Renault 4 E-Tech : « Je me suis dit que le leasing n’est pas une mauvaise chose dans un contexte où les technologies évoluent encore très vite sur les VE, rendant la revente incertaine. Quand j’ai vu ce modèle, je l’ai trouvé très ‘choupinet’. Les plus jeunes, une voiture comme ça, ça ne leur parle pas. Avant de faire mon choix, je n’avais pas essayé autre chose que la Megane ».

Notre lecteur des Landes a fait confiance aux essais vus ici ou là : « En général, les différents points de vue des essayeurs sur un modèle se rapprochent. Pour la Megane comme la R4, mon ressenti était assez proche des leurs. Palettes, One-Pedal, etc. : j’ai retrouvé ce que j’avais lu dans les essais. J’ai conduit dans ma vie beaucoup de voitures, dont certaines allaient très vite. Je n’avais pas envie de mettre 25 000 euros dans une thermique pour retrouver la même chose mais en moins vieux. Je commençais à m’ennuyer à conduire ces modèles ».

Son expérience lorsqu’il a essayé seul une Renault 4 E-Tech a été pour lui révélatrice : « Ça a été déstabilisant, comme quand, après avoir décroché mon permis de conduire, mon père m’a lâché dans Lyon en me confiant sa Simca 1100. La 4 E-Tech m’a restauré le plaisir de conduire, le plaisir de la nouveauté, le plaisir d’être déstabilisé. J’ai retrouvé le parfum de la liberté en montant dans cette voiture. Rouler en VE, c’est une nouvelle manière de conduire ».

En profiter pour voyager différemment

Un point a toutefois un peu perdu Eric : « Ce sont toutes ces commandes, les commodos : Stop/Start, essuie-glaces, radio, pas mal de choses… ». La conduite du véhicule lui convient en revanche très bien : « C’est extrêmement instantané. Même s’il n’y a pas énormément de chevaux, les accélérations sont très bonnes, la tenue de route est bluffante, et tout ça silencieusement à part le bruit des pneus sur la route. Au volant de la R4 E-Tech, on s’énerve beaucoup moins ».

L’arrivée de cette voiture a déjà modifié des habitudes : « Du fait de la poussée linéaire sans bruit à l’accélération, ma femme ressent l’impression d’être dans un train. Elle a bien voulu envisager une voiture électrique parce qu’on va en profiter pour changer notre façon de voyager. Pour faire 700 km par exemple, on ne va pas prendre l’autoroute mais on va chercher à faire quelque chose de sympa au milieu, dormir à l’hôtel, en y consacrant l’argent qu’on aurait autrement mis dans les péages ».

D’ailleurs, « la Renault 4 E-Tech n’est pas une autoroutière. Je ne vais pas rouler à plus de 110 km/h avec elle. À part le One-Pedal qui me fait anticiper davantage, je conduis encore mon électrique comme une thermique. Tous déplacements confondus, pour l’instant très locaux, j’ai une consommation moyenne de 16,5 kWh/100 km, avec 50 % de voies rapides à 110 km/h et des routes de campagne ».

Consommation moyenne similaire pour Vincent

En Lorraine, Vincent constate une consommation moyenne similaire : « Au bout du premier mois, après 2 000 km, nous relevons 16,3 kWh/100 km. Ca me paraît beaucoup quand je compare avec mes déplacements entre Phalsbourg et Molsheim dans ma Model 3 : environ 10 kWh/100 km à l’aller parce que c’est un peu en descente, et entre 12,8 et 13,2 au retour. Mais il est vrai que ma femme prend beaucoup la 4 E-Tech pour de petits trajets en mettant le chauffage à fond ».

D’où le sentiment, partagé par Eric, que « la batterie de 52 kWh est un peu juste. Avec 60 kWh, cette voiture gagnerait en polyvalence. Des cellules LFP seraient plus logiques pour compenser en rechargeant plus souvent à 100 %, et ce serait moins cher. Avec la monte en 18 pouces, ça consomme davantage et les pneus sont plus coûteux. Concernant la recharge, la trappe à l’avant gauche, ce n’est pas le mieux pour se brancher sur les stèles Tesla. La mettre à droite aurait été plus adapté. Et puis je trouve assez floues les images envoyées par la caméra de recul ».

Ayant l’habitude du One-Pedal sur sa Tesla Model 3, Vincent se montre assez critique concernant celui de la Renault 4 E-Tech : « Il n’a pas la même précision et doit être réactivé à chaque nouvelle utilisation de la voiture. Pire même, il s’enlève quand on passe en marche arrière, comme si l’on ne pouvait pas se garer facilement avec le One-Pedal, comme si c’était un truc rajouté, au fonctionnement un peu maladroit. Même si je n’en étais pas fan au départ, je suis content d’avoir des palettes qui permettent d’obtenir une régénération plus forte ».

Avec la finition Techno, nos lecteurs disposent tous les deux dans leur Renault 4 E-Tech du système multimédia OpenR Link avec services Google et avatar Reno. Selon Eric, « ce système est vraiment très bien, fluide, pertinent, avec un bon planificateur qui indique le pourcentage d’énergie dans la batterie à l’arrivée. J’avais lu dans des essais qu’il serait aussi pertinent que le système de Tesla, et sans bug. Ce que des utilisateurs de la marque semblent avoir du mal à reconnaître ».

Qu’en pense Vincent qui, lui, peut comparer avec sa Model 3 ? « Faire le choix de l’OS Android Automotive est ce que Renault pouvait faire de mieux pour éviter d’être à la ramasse comme d’autres constructeurs. Par rapport à la Zoé, il y a une énorme évolution. Le système est vraiment fluide et capable de connaître et indiquer le niveau de décharge de la batterie en fonction de l’itinéraire. En revanche, je trouve l’avatar Reno un peu lourdaud. Il se met en doublon de l’assistant Google avec la même voix, si bien qu’on ne sait plus toujours auquel on s’adresse ».

À lire aussi
Après 24 ans en Clio, Jean-Marie passera-t-il à l’électrique après l’essai de la Citroën ë-C3 ?

S’il compare au système de Tesla : « C’est diamétralement opposé, surchargé en boutons, trop touffu, l’ergonomie pourrait être revue… mais on s’y fait complètement. Les deux écrans que l’on peut personnaliser sont magnifiquement gérés. La reprise de la cartographie GPS sur celui derrière le volant, c’est mieux que ce que fait Tesla. Ma femme trouve ça super en comparaison. L’informatique embarquée est vraiment bien, digne de segments supérieurs ».

Le prix qui pourrait fâcher

Avec une grille tarifaire qui débute à 35 490 euros au catalogue du constructeur avant déduction de la prime coup de pouce (3 620 ou 4 770 euros selon situation fiscale au 19 novembre 2025) et d’une éventuelle réduction, la Renault 4 E-Tech en finition Techno apparaît chère à nos deux lecteurs. « Autant que d’autres voitures électriques équivalentes », tempère Eric.

Vincent, lui, compare avec un Tesla Model Y : « On n’est qu’à 4 000 euros d’écart environ. Heureusement que j’ai pu bénéficier en tout de 8 461 euros en moins entre le bonus et une réduction. Il y a pourtant un énorme fossé entre les deux voitures, avec, en particulier, un moteur de plus de 300 chevaux, contre 150 pour la 4 E-Tech. J’aime mieux aussi la façon de faire de Tesla avec un prix fixé déjà bas et qu’on ne discute pas ».

Ils sont toutefois sensibles au Made in France. « Sans forcément être chauvin, on peut aussi vouloir donner un coup de main à notre industrie en achetant cette voiture. Attention toutefois aux économies d’échelle : Avec le même intérieur que dans la 5 E-Tech, on n’a pas vraiment l’impression d’être dans une autres voiture avec la 4 », estime Vincent.

Eric ajoute, pour conclure : « La fabrication en France a pour moi été déterminante. J’aurais aussi pu prendre un VE fabriqué ailleurs en Europe ou en Corée. Certains pensent que Renault a trahi l’esprit minimaliste que l’on retrouvait aussi sur la Citroën 2 CV. Personnellement, je ne le vois pas comme ça, c’est juste une évocation. J’aime bien le look néo-rétro de la 4 E-Tech, je trouve cette voiture craquante et son dessin réussi ».

Automobile Propre et moi-même remercions beaucoup Vincent et Eric pour leur accueil, leur sympathie et les témoignages que nous avons sollicités.

Pour rappel, toute contribution désobligeante à l’encontre de nos interviewés, de leur vie, de leurs choix, et/ou de leurs idées sera supprimée. Merci de votre compréhension.

Avis de l'auteur

Si l'on voit déjà pas mal dans les rues la Renault 5 E-Tech, la 4 électrique tarde un peu à se répandre.  Eric a vraisemblablement raison en indiquant que cette voiture ne parle pas forcément aux plus jeunes générations, alors que la 5 intéresse un plus large public pas forcément pour son look néo-rétro. Ce qu'il y a d'intéressant dans cette double interview, c'est que l'un de nos lecteurs est passé à l'électrique avec la 4 E-Tech, alors que le second est déjà un habitué de l'électromobilité. Et pourtant leurs avis se recoupent beaucoup. Y compris au sujet du système d'infodivertissement que même l'utilisateur régulier d'une Tesla peut apprécier. Il ressort de tout cela que, ne serait-ce que pour se faire sa propre opinion, la Renault 4 E-Tech est une voiture à essayer personnellement, pour l'adopter peut-être... ou pas du tout.

Philippe SCHWOERER

Nos guides