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Si PSA n’a pas présenté grand chose sur le plan électrique et hybride au salon de Francfort, ses dirigeants ont enchaîné les déclarations au cours des derniers jours. Le résumé ci-dessous.
PSA soutiendra les efforts d‘Opel pour développer des véhicules électriques à condition que ce choix soit rentable, a déclaré Carlos Tavares lors d’une interview accordée au quotidien allemand Bild am Sonntag.
Si Carlos Tavares n’a pas fait de commentaires quant au partenariat actuel entre Opel et GM, anciennement propriétaire de la marque à l’éclair, sur la commercialisation en Europe de l’Opel Ampera-e, le Président de PSA s’est dit prêt à « mettre à disposition de la technologie » à Opel pour « aller plus loin dans l’électrification ». Une déclaration qui sous-entend clairement que les futures voitures électriques d’Opel seront bien dotées d’une technologie PSA. Une stratégie plutôt logique compte tenu des synergies recherchées par tous les grands groupes automobile. Elle est d’ailleurs déjà à l’oeuvre puisque l’Opel Grandland X PHEV présenté à Francfort est monté sur la même plateforme que la Peugeot 3008, assemblée à Sochaux.
Au final, cette orientation vers des technologies PSA ne donne que peu d’espoir quant à l’avenir de l’Opel Ampera-e au sein du groupe nouvellement formé. Car si Opel doit un jour accélérer dans l’électrique, ce sera avec la technologie du groupe français et non celle de la citadine qui reste aujourd’hui à 100 % propriété de General Motors.
Sur l’avenir du véhicule électrique, le dirigeant de PSA émet de nombreuses réserves. « Il faut que les véhicules électriques parviennent à trouver leur place sur le marché sans la moindre subvention… Si cela marche et que les entreprises peuvent être rentables, c‘est bien”, a t-il déclaré au quotidien allemand. Un souci de rentabilité dont PSA n’est pas le seul à s’inquiéter. Il y a quelques jours, Daimler annoncé un plan d’économie de 4 milliards d’euros pour supporter la baisse des marges liée au développement des voitures électriques (voir notre article).
Autre source d’inquiétude : l’acceptation de l’électrique par le grand public. Sur ce point, on ne peut pas donner totalement tort au dirigeant du groupe français. Tous les électromobiliens le savent, beaucoup de travail pédagogique reste à faire pour accompagner le grand public dans cette transition. Famille ou amis… il suffit de discuter avec son entourage pour s’apercevoir que beaucoup ne sont pas prêts à franchir le pas.
« Si cela (l’électrique ndlr) ne parvient à être accepté sur le marché, alors tout le monde – l‘industrie, les employés et les responsables politiques – a un gros problème » a souligné Carlos Tavares qui s’inquiète également de voir débarquer un « dieselgate de l’électrique » dans les prochaines années.
« Si on nous donne instruction de faire des véhicules électriques, il faut aussi que les administrations et les autorités assument la responsabilité scientifique. Parce que je ne voudrais pas que dans 30 ans on ait découvert les uns ou les autres quelque chose qui n’est pas aussi beau que ça en a l’air » a-t-il déclaré à Reuters. Origine de l’électricité servant à alimenter les véhicules, recyclage des batteries, matériaux rares, émissions électromagnétiques… différents points qui démontrent la crainte du constructeur d’avoir à faire machine arrière d’ici quelques années et voir l’ensemble des investissements réalisés partir en fumée.
« Make or buy… » le faire ou le sous-traiter… Si PSA ne cache pas ses réserves quant au développement de l’électrique, le constructeur n’abandonne pas pour autant ses projets dans le modèle et songe à sa future stratégie industrielle. Afin de garder la compétence en interne, le groupe envisage de réinternaliser certains composants, exception faite de la chimie des batteries qui restera confiée à des entreprises spécialisées.
« Nous avons des réflexions sur le ‘make or buy’ de la chaîne de traction électrique. Nous réinternaliserons des composants, les assemblages de batteries oui, la chimie des batteries non », a déclaré à Reuters Patrice Lucas, Vice-président des Programmes et de la Stratégie au sein du Groupe PSA, rappelant au passage les enjeux liés aux batteries. « La filière recyclage va devoir s’organiser autour de cela (car) dans la logique des valeurs résiduelles futures de ces véhicules, la batterie va être un acteur important. Il y a une vraie réflexion à mener » a-t-il ajouté.
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