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L’action de Tesla a plongé vendredi matin à l’ouverture de Wall Street. La présentation du Cybercab n’a pas convaincu les investisseurs. Ils accusent la marque de ne pas avoir donné assez de détails. En tout, Tesla a quasiment perdu 70 milliards de dollars de capitalisation boursière en moins de 24 heures.
La journée du 10 octobre 2024 était très attendue par les investisseurs de Tesla. Le Cybercab devait être un tournant majeur pour le constructeur. Tout ne s’est pas passé comme prévu. Si certains voient toujours Elon Musk comme un visionnaire, d’autres estiment que le milliardaire est à côté de la plaque.
En général, l’évolution du cours de l’action est un bon moyen de prendre la température. Mauvaise nouvelle pour Tesla : le titre a perdu 8,8 % en moins de 24 heures. Vendredi, l’action est tombée à 217,80 dollars en milieu d’après-midi. De quoi faire perdre virtuellement l’équivalent de 68 milliards de dollars de capitalisation boursière à la firme d’Austin. Une somme qui représente plus que la valeur boursière de ses rivaux automobiles américains Ford (43 milliards) et General Motors (54 milliards).
Les critiques sont nombreuses : pas assez de détails, un véhicule trop futuriste, une homologation impossible, etc. Le spectacle hollywoodien tape-à-l’œil orchestré par Tesla n’a donc pas suffit. Selon les médias américains, « Wall Street a trouvé l’événement We Robot trop creux ». Adam Jonas, analyste chez Morgan Stanley, se dit « globalement déçu par la substance et les détails de la présentation ».
De son côté, Toni Sacconaghi, analyste chez Bernstein, qualifie la démonstration de « décevante et étonnamment dépourvue de détails ». D’autres experts parlent du « manque de visibilité à court terme » ou encore d’une conférence « trop vague ». Même les partisans de longue date de Tesla n’ont pas accroché. Tous conviennent que « Musk et ses équipes auraient dû passer plus de temps sur les détails ».
Lors de cet événement, Tesla a surpris tout le monde en présentant la future voiture autonome de Monsieur et Madame Tout le monde. En effet, le Cybercab sera (normalement) commercialisé auprès du grand public, alors que nous nous attendions à une offre à la Waymo. Autrement dit, un service de taxis autonomes comme il en existe déjà dans quelques grandes villes américaines et chinoises.
À lire aussiTesla Robovan : une navette électrique et autonome capable de transporter jusqu’à 20 passagersMais Tesla souhaite donc aller plus loin et mettre entre les mains de particuliers, dès 2026, des véhicules sans pédales ni volant. Pourquoi pas, mais cela manque cruellement de concret. Aujourd’hui, les lois ne permettent pas aux voitures autonomes de rouler n’importe où. Et la marque n’a donné aucune indication sur les évolutions réglementaires à venir ou sur la manière dont elle comptait s’y prendre.
Il y a donc, chez certains, un sentiment de déconvenue suite à l’événement du 10 octobre. Même Donald Trump a réagi. En dépit de son alliance avec Musk, l’ancien président américain s’est insurgé contre le principe même de la conduite autonome. Il a dit qu’il trouvait cette technologie « un peu inquiétante » et qu’il allait tout faire pour « empêcher » ce genre de véhicules « de circuler sur les routes américaines ».
D’autres experts restent toutefois optimistes et voient là de nouvelles possibilités pour la conduite autonome. Dan Ives, partisan de longue date de Tesla a écrit qu’il n’était « pas d’accord avec l’idée que la soirée était une déception ». Il assure même avoir quitté l’événement en étant « plus optimiste sur l’avenir de Tesla ». D’autres ont également trouvé que « l’événement a été à la hauteur du battage médiatique ».
À lire aussiTesla Optimus : le robot humanoïde fait le show pour la présentation du Cybercab, mais à quoi bon ?Si le constructeur a perdu beaucoup d’argent vendredi dernier, Elon Musk n’est pas en reste. Le patron de la firme américaine s’est fait dépouiller de 15 milliards de dollars. En tant que plus grand actionnaire individuel de Tesla, il est évidemment lié au sort de l’entreprise. Cela n’empêche pas à Musk de rester (de loin) l’homme le plus riche du monde avec une fortune estimée à 246 milliards de dollars.
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