AccueilArticlesLe patron de Stellantis pense que la guerre des prix lancée par Tesla peut mal finir

Le patron de Stellantis pense que la guerre des prix lancée par Tesla peut mal finir

La suite de votre contenu après cette annonce

Aperçu du nouveau 3008 électrique // Photographie : Stellantis

Carlos Tavares a fait part de son inquiétude quant aux résultats à venir des élections américaines et européennes. Le patron de Stellantis prépare « deux scénarios » potentiels pour le développement de la voiture électrique.

Carlos Tavares prépare « deux scénarios »

Les élections qui vont avoir lieu cette année aux États-Unis et en Europe détermineront la rapidité avec laquelle Stellantis sera en mesure de mettre en œuvre son plan d’investissement de 30 milliards d’euros dans les véhicules électriques. Selon le patron du groupe automobile italo-franco-américain, il y a deux scénarios possibles : « une accélération des voitures électriques, si les progressistes dogmatiques gagnent, ou un ralentissement des voitures électriques, si les populistes gagnent ».

À lire aussiStellantis va installer des bornes de recharge rapide chez ses concessionnaires

Carlos Tavares veut rester lucide. Il sait que l’industrie de l’électrique pourrait prendre une toute autre tournure si Donald Trump venait à remporter les élections américaines. Même chose en Europe avec la montée en puissance des populistes et des forces politiques extrémistes. Le patron de Stellantis promet de « s’adapter au fil de l’eau, sans peur ». De nombreuses crises ont frappé l’industrie au cours des dernières années et Tavares assure que « nous ne savons plus ce qu’est la peur ».

Le géant automobile espère malgré tout pouvoir tenir son objectif de vendre 100 % de voitures électriques en Europe en 2030, et 50 % aux États-Unis. Dans le cadre de son plan Dare Forward, Stellantis compte aussi être neutre en carbone d’ici 2038. Si le « mauvais scénario » pour la voiture électrique venait à se produire, le constructeur n’envisage évidemment pas de revenir complètement au moteur à essence. Carlos Tavares assure que « notre industrie doit contribuer à régler le problème du réchauffement climatique ».

Le patron de Stellantis s’inquiète aussi de la guerre des prix

Le chef d’entreprise portugais s’inquiète également de la guerre des prix initiée par Tesla. Certains constructeurs commencent à s’aligner et cela n’est pas une bonne idée selon M. Tavares. Il estime que c’est une « course vers le fond » et que cela « finira en bain de sang si les prix continuent à baisser ». Il précise que les constructeurs automobiles doivent absolument « rester bénéficiaires pour investir dans les nouvelles technologies et contribuer à la lutte contre le réchauffement ».

À lire aussiLa nouvelle cible de Donald Trump ? Les voitures électriques

Certaines marques dont les marges sont faibles pourraient avoir de sérieux problèmes. Carlos Tavares s’est aussi exprimé sur la politique menée par la Commission européenne à l’égard des voitures électriques chinoises. Selon lui et alors que l’Allemagne vient d’y renoncer, les gouvernements doivent continuer à subventionner l’achat de modèles électriques. Le patron de Stellantis craint des « représailles de la part de la Chine » et une potentielle « guerre commerciale ».

Avis de l'auteur

Il y a quelques mois, Donald Trump s'en est directement pris aux voitures électriques. L'ancien président des États-Unis a déclaré au moment de la grande grève que « le passage au tout électrique allait détruire des milliers d'emplois ». C'est simple, il remet en cause la viabilité du marché des véhicules électriques. Un indice récent qui prouve que si Trump était amené à gouverner de nouveau, il freinerait très probablement la politique initiée par Joe Biden sur le sujet. Carlos Tavares a raison : nous pouvons craindre la même chose en Europe. Les voitures électriques sont devenues un véritable sujet électoral. Matteo Salvini, actuel ministre des Infrastructures et des Transports en Italie, a dénoncé le projet de l’Union européenne qui vise à interdire la vente de véhicules thermiques d’ici 2035. La montée en puissance des populistes pourraient changer la donne à Strasbourg avec les élections de cette année.

Valentin Cimino

La suite de votre contenu après cette annonce

La suite de votre contenu après cette annonce


Nos guides